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Fenêtres sur le passé

1939

Les anciennes troupes de la Marine
en garnison à Brest
- Article 3 sur 16 -

Le Royal Marine - 1669 - 1791

 

Les anciennes troupes de la Marine en garnison à Brest - 1669-1791.jpg

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Source : La Dépêche de Brest 22 mars 1939

 

Par les rues de la Charité et de la Rampe, le régiment Royal Marine gagne la place d'Armes.

Les officiers et les soldats, vêtus d'habits flottants gris blanc, le collet et la veste bleu de roi, les parements vert de Saxe, défilent, musique en tête, les bas tendus, les souliers Molière à hauts talons luisants.

Les enseignes tiennent avec peine le grand drapeau à croix blanche aux quatre quartiers bleu céleste et aurore, car il fait un vent de suroit bien propice à tout arracher.

 

Le régiment Royal Marine avait été créé par Louis XIV, en 1669, pour servir sur les vaisseaux comme la Marine et Royal Vaisseaux, et huit compagnies de 100 hommes sont formées à Brest en janvier 1670 par le marquis de Lavardin, premier colonel du régiment.

Et les soldats de Royal Marine ne vont pas traîner au Port, car immédiatement six compagnies sont embarquées sur la flottille de Duquesne qui se rend aux îles Canaries et au Cap-Vert.

 

Elles rentrent à Brest en 1671 après une dure campagne.

 

L'on raconte qu'à bord les officiers de Royal Marine vivaient avec licence et en mauvaise intelligence avec les officiers de vaisseau.

Ils étaient en particulier peu déférents pour les capitaines de vaisseau.

Eternel esprit de bouton et de querelle entre soldats et marins.

 

Royal Marine est indésirable à Brest, aussi la ville le laisse-t-elle partir sans regret en 1672.

Le régiment se distingue en Alsace, en Lorraine et sur la Meuse.

Ses grenadiers mettent en déroute les Impériaux en Italie, en 1702.

« Les troupes de l'Empereur qui défendaient Borgoforte demandèrent à capituler, et des officiers parlementaires allèrent trouver pour cela le colonel de Royal Marine dans la tranchée qui encerclait la ville.

Le colonel appela ses grenadiers et leur fit connaître que les Impériaux demandaient quatre jours de trêve pour recevoir des ordres de leur général.

« Qu'en pensez-vous mes amis? » ajouta-t-il.

« Laissez-nous faire, mon colonel, répartirent les grenadiers, dans un quart d'heure nous leur couperons le sifflet. »

Et ils firent comme ils l'avaient dit.

La garnison se rendit aussitôt à discrétion ».

 

Royal Marine revient à Brest en 1735, couvert de gloire et assagi.

Mais ses soldats logent chez l'habitant et, incorrigibles, ravagent les cœurs.

 

En 1741, les Brestois respirent : le régiment part pour la guerre de Succession d'Autriche.

 

Il passe ensuite cinq années aux Antilles et revient pour la troisième fois à Brest, en février 1768, où il fait un séjour de trois ans.

Il prend alors les parements et les revers bleu céleste avec le collet noir et les boutons blancs.

 

Les campagnes et les durs climats l'ont calmé et lorsqu'il quitte définitivement la ville de Brest en 1771, son colonel, le comte de Lons, fifres et tambours en tête, il n'y laisse que des regrets.

 

MONTSECRET.

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