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Chroniques d'un monde paysan à jamais disparu
Louis Conq de Tréouergat raconte ...
 

Source : "Les échos du vallon sourd" de Louis Conq - Brud Nevez

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Remerciements à Lucien Conq

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En route pour Hanvec
sur mon vélo Nora demi-course

 

Avec Jean de Kéruzoc et Laurent du Kosker, nous devinrent d’inséparables copains.

Nous trouvions beaucoup de plaisir à pédaler vers Dieu sait où, avec nos vélos tout neufs !

Mon Nora demi-course me revint à cent écus : trois cents francs.

Je ne sais plus comment j’avais pu amasser cet argent, si ce n’est avec l’aide substantielle des parents.

 

Un jour, nous voilà partis tous les trois vers le pays de Cornouaille, immédiatement après la basse-messe du matin.

À neuf heures, nous étions déjà à Plougastel, et à dix heures, à Quimerc’h.

 

Nous allions au Nivot, l’École d’Agriculture.

Mais nous allongions la route, ma foi, en traversant Quimerc’h dans la direction de Quimper et en allant chercher notre chemin par Lopérec.

Dans cette bourgade, on nous dit que nous avions encore plus d’une lieue et demie devant nous.

« Alors, mieux vaut que nous mangions ici ! ».

Il était midi et il faisait chaud.

Nous avions faim, mais surtout, nous avions soif !

Et après pas mal de cidre, les choses allaient très bien.

Mais quand il fallut remonter sur les vélos, ça n’allait plus du tout !

Le cidre, en traître, nous avait coupé les jambes sous le soleil !

 

Arrivés au Nivot, il était maintenant plus de deux heures.

Tous les trois, nous avions une envie stupéfiante de dormir au fur et à mesure que Monsieur Rannou, le Directeur, nous montrait ses installations.

Que nous avions du mal à nous tenir éveillés !

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Comme le disait Laurent :

« Il nous a montré quantité de choses ! C’est vrai, mais je ne sais plus trop bien quoi au début. »

Peu importe !

Mais nous n’avions pas perdu notre temps en voyant de près les étables modernes, les troupeaux de jeunes bêtes dehors en pâture, les outillages, et cent autres choses.

 

Je n’ai plus aucun souvenir du lieu où nous logeâmes ce soir-là.

Mais le lendemain, Fête de la Saint Jean, nous étions à Hanvec que nous avions rejoint par le bois de Rumengol.

La journée passa très vite.

Après souper, en route pour faire un tour au bal à la gare de Hanvec.

Nous n’étions pas des danseurs expérimentés, aussi, après avoir marché quelque peu sur les pieds des filles et apprécié de nouveau quelques coups de cidre, vers minuit, nous étions rentrés pour dormir sur un lit de foin !

Nous n’étions pas difficiles à contenter à cette époque !

 

Le lendemain matin, il était temps de filer à la maison, comme cela avait été dûment promis aux parents.

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