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Chroniques d'un monde paysan à jamais disparu
Louis Conq de Tréouergat raconte ...
Source : "Les échos du vallon sourd" de Louis Conq - Brud Nevez
Remerciements à Lucien Conq

Le moulin de Pont-Prenn
De tout temps, je me suis demandé ce que peut bien vouloir signifier le nom de Pont-Prenn, ce vieux moulin
de mes pères, probablement dans la famille dès ses débuts, et de toute façon bien avant la Révolution.
Pont-Prenn ? Pont-Brenn, lit-on aussi dans certains vieux écrits.
Ne serait-ce le Pont du son : du son de blé noir par exemple ?
Il ne semble pas.
Ou du Pont de la sciure de bois ?
Ce serait plus plausible, ou tout simplement, le Pont de bois qui fut le premier sans doute à Pont-Prenn.
Par qui fut bâti ce moulin et à quelle époque ?
Selon les dires de nos parents, et les registres le certifient, il fut d’abord et longuement le moulin dépendant
du Ti-Braz en haut du bourg : une des fermes les plus importantes de la Paroisse avant la Révolution.
Le meunier, juste avant la Révolution, demeurait encore au Ti-Braz, puis il habita à Kabalan.
Il est très probable que c’est Guillaume Perrus, gendre au Ti-Braz, qui bâtit une nouvelle maison d’habitation
à Pont-Prenn, vers les années 1820.
Sa petite-fille Marie Françoise Kermorgant, naquit à Pont-Prenn en 1828.
Elle se maria en 1859 à François Lecop, originaire du moulin de Bourg-Blanc.
Le nouveau meunier, bientôt surnommé « Fañch-le Monsieur », ou le « le savant », avait délaissé ses études au séminaire pour les beaux yeux de la jeune meunière de Pont-Prenn.
Fañch-an-Aotrou était donc instruit.
Dans mon enfance, je me rappelle avoir eu entre les mains, non seulement les vieux « Pèlerins » de Tante Valentine, mais aussi quelques ouvrages en grec et en latin qui étaient conservés avec les vieux titres de propriété de la famille depuis plus de deux siècles.
Mais depuis, ils ont disparu.
Dommage !
Fañch a du, plus ou moins, rebâtir le vieux moulin : il a mis ses initiales avec des dates en trois ou quatre endroits.
J’ai souvenir de bien belles vieilles choses.
J’en retrouve encore l’odeur caractéristique, les lits clos, le vaisselier rempli de faïences fleuries de Quimper.
Mais aussi de la « chaise-à-cuillères » que l’on montait et descendait, sous la grosse poutre au-dessus de la table,
et où chacun des convives enfilait sa cuillère de bois de buis à la fin du repas.
Diaporama du Moulin de Pont-Prenn à Tréouergat
Remerciements à Lucien Conq pour la visite guidée de son musée.



