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Chroniques d'un monde paysan à jamais disparu
Louis Conq de Tréouergat raconte ...
 

Source : "Les échos du vallon sourd" de Louis Conq - Brud Nevez

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Remerciements à Lucien Conq

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Le lancement du Dunkerque
 

Cette année-là, fut lancé aux chantiers de la Penfeld, au fond de l’Arsenal de Brest, le grand bâtiment de guerre :

Le Dunkerque.

Ce jour-là, une foule de gens se pressait pour assister à l’évènement.

Une « mer de monde » !

Sur les quais de l’arsenal, sur les hauteurs de la place du château, au bout du Grand Pont Tournant qui était ouvert, aux fenêtres des maisons donnant sur le port de guerre, ou encore juché, fallait voir ! sur de hauts murs, en fait, partout d’où l’on pouvait voir le spectacle du vaisseau glissant sur les rails huilés.

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J’étais là aussi, quelque part, avec la division des petits collégiens, et sous la conduite de notre vieux « pion ».

Je dus rester fasciné par cette vision grandiose du lancement du cuirassé, entouré d’une foule enthousiaste.

Ce qui est sûr, c’est que je ne m’aperçus pas du départ

de tous mes camarades, et je restais là,

la « bouche ouverte » comme nous le disons en breton.

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J’étais perdu !

Comment retrouver les autres ?

Si encore j’avais pu grimper sur les épaules d’un bon géant pour voir de quel côté m’en aller.

Je ne devais pas avoir l’air très fin.

Je me mis à sangloter très fort.

Quelle maladie quand même !

 

Me voyant en ce triste état, un bon monsieur et sa femme me prennent en charge :

« Sèche tes pleurs !

Nous allons te ramener au Collège, à moins que nous ne retrouvions ton surveillant et ton groupe sur notre chemin. »

Complètement rassuré, je vivais toute la suite de la fête à l’arsenal, la main serrée dans celle de la brave dame.

Finalement, ils me ramenèrent à St Louis, et en auto s’il vous plait !

 

De fort « mauvais poil », le pion arriva bien après moi avec toute son équipe, moins un garçon !

Ah, il fut totalement sidéré de me voir, quand je vins vers lui pour le rassurer !

 

Quant à moi, la leçon m’avait passablement marqué, et plus jamais, je ne fus pris dans une telle situation.

Croyez-moi si vous voulez.

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