retro29.fr
Le site Retro29.fr est arrivé à une taille critique.
La suite des articles se trouve sur le site de L'ANNEXE de Retro29.
François Le Borgne
Un héros de l'héroïque 19e Régiment d'Infanterie
Remerciements Madeleine Mercel
​
Photo Collection Marie Claude Héliès Le Borgne
​
Source : Le Courrier du Finistère du Samedi 30 Juillet 1938
René CARDALIAGUET
Le Borgne François
​
Né le 26 Mai 1892 à Ploudalmézeau
​
Classe 1912 Matricule 2041
​
Incorporé le 10 Octobre 1913
19e Régiment d'Infanterie
​
Blessé à Ovillers la Boisselle (Somme)
le 17 Décembre 1914
Plaie ai cuir chevelu par balle
​
Blessé à Tahure (Marne)
le 25 Septembre 1915
Plaie main droite et épaule gauche par éclats d'obus
​
Classé inapte 2 mois le 21 Juillet 1916
​
Classé inapte 1 mois le 3 Octobre 1916
​
Passé en renfort au 19e Régiment d'Infanterie
le11 Décembre 1916
​
Evacué malade le 28 Mars 1917
​
Soldat de 1ère classe le 28 Août 1917
​
Disparu à Thierru Chartreuse le 28 Août 1917
​
Prisonnier à Lundberg et Langensalza
​
Rapatrié le 9 Septembre 1918
​
Démobilisé le 17 Août 1919
​
se retire à Landunvez
Campagne contre l'Allemagne
aux Armées
du 2 Août 1914 au 30 Novembre 1914
​
Intérieur blessé
du 1 Décembre 1914 au 2 Février 1915
aux Armées
du 3 Février 1915 au 24 Septembre 1915
​
Intérieur blessé
du 25 Septembre 1915 au 10 Décembre 1916
​
aux Armées
de 11 Décembre 1916 au 28 Mai 1918
​
Captivité
du 29 Mai 1918 au 8 Décembre 1918
​
Intérieur
du 9 Décembre 1918 au 17 Août 1919​
​
Citation à l'Ordre du Régiment n°779
Pour sa belle conduite au feu
et sa longue présence au front
​
Citation à l'Ordre du Régiment n°1017
du 14 Avril 1918
Belle conduite pendant les combats des 25-26-27 Mars 1918.
S'est distingué par son courage et sa ténacité.
​
Médaille Militaire
Croix de guerre étoile de bronze
Médaille de la Victoire
Médaille Commémorative
François Le Borgne de Plouguin
Un héros de l’héroïque 19ème R.I
​
Ex fusilier mitrailleur, médaillé militaire
François Le Borgne, Saïk ar Born est né à Kervédel, en Ploudalmézeau.
​
Quand la guerre éclata, il était employé à l’école de Saint Joseph
comme jardinier et homme à tout faire.
​
Il rejoignit le dépôt du 19ème R.I. Il y restera jusqu’à la fin.
On connait l’épopée : Maissin, Charleroi, Lenharrée, la Marne …
François Le Borgne n’en manqua pas un coup.
​
Il ne s’emballait pas.
​
Il ne s’esbignait pas.
​
Il « faisait son boulot » tirant avec amour sur sa vieille pipe,
dans tous les coins dangereux.
​
Le 19ème R.I. remonte vers le nord et se bat.
​
Au château de Thiepval, il reçoit une première blessure :
une balle à la main.
​
Au début de 1915, c’est le secteur d’Amiens :
il n’y faisait vraiment pas confortable, comme on sait.
​
Septembre, bataille de Champagne !
​
Préparée aussi bien qu'on savait et qu'on pouvait à l'époque,
sans canons lourds, sans munitions suffisantes;
exécutée sous la pluie avec une énergie, un allant, une espérance,
une certitude de vaincre et de percer...
​
Victoire, oui, si l'on veut.
Mais de percée ? hélas !
​
A Tahure, le soldat François Le Borgne récolta tout de même une blessure à l'épaule,
avec une citation à l'ordre du régiment.
​
Le 21 février 1916, les Allemands marchent sur Verdun.
​
Avril, mai, juin... le 19ème R. I. oppose « la résistance monstrueuse »
dont l'ennemi s'étonne et se plaint.
​
« Les meilleures troupes de l'armée française, dit-il: les Bretons ! » Combien périrent !!
​
Les rescapés reçurent le 12 juin, cinq jours après la chute du fort de Vaux,
l'ordre du jour qui les glorifiait:
« Soldats de Verdun, c'est à votre héroïque résistance qu'on le doit, c'est sur elle que reposent nos victoires prochaines ! »
​
François Le Borgne sortait de cet enfer sans blessure, sans nouvelle citation,
mais avec sa pipe … pour recommencer sur la Somme, où l’offensive franco-anglaise
se déclencha le 1er juillet, brutale et enfin victorieuse.
​
Inutile d'ajouter que la vague défaitiste de 1917 n'effleura pas notre homme.
​
N'insistons pas.
​
Le capitaine abbé Cadiou a raconté, dans ses « Cahiers du 19ème R.I.»
qui sont une épopée, comment le Régiment sut tenir et sauver l'honneur du drapeau.
​
Il a raconté aussi, avec quelle maîtrise sereine et toute vibrante d’humanité,
les combats héroïques où se brisa l’offensive allemande de la Somme.
​
Le 21 mars 1918, entre la Scarpe et l’Oise, ce fut le début de la grande bataille de France :
37 divisions ennemies et 64 contre 26 divisions anglaises,
et le 22 le front britannique est rompu !
​
Dans les renforts français, le 19ème bien entendu.
​
Le 25 mars, le 26, le 27, c’est la lutte pied à pied sur la ligne Chaulnes-Lassigny.
​
François Le Borgne se bat en arrière de Roye.
​
Il est « fusil-mitrailleur ».
​​
Photo prise en captivité
l'insigne du Régiment n'est pas le sien
​Le 25 mars, le 26, le 27, c’est la lutte pied à pied sur la ligne Chaulnes-Lassigny.
​
François Le Borgne se bat en arrière de Roye.
​
Il est « fusil-mitrailleur ».
​
Le 25, le général Humbert a dit à ses hommes : « Vous défendez le cœur de la France ».
Pétain a insisté : « Cramponnez-vous au terrain ! Tenez ferme ! Les camarades arrivent ! »
​
En fait de camarades, on voyait plutôt les Allemands.
​
Mais on tenait.
​
On se cramponnait.
​
Désencadré, isolé, tourné, François Le Borgne tenait comme une teigne.
​
Personne pour servir son fusil.
​
Il travaille tout seul.
​
C’est la pagaille autour de lui.
​
Il ne sait plus où sont les camarades.
​
Il voit l'ennemi.
​
De front. Ils arrivent sur lui.
​
Il les mitraille.
​
II les abat.
​
Des éléments avancés l'attaquent.
​
Il fait tête.
​
Il se porte, de lui-même, aux points qu'il sent menacés.
​
II tire.
​
Il n'a pas le temps de fumer, c'est bien dommage.
​
Mais tant que les ennemis en veulent, il leur en sert.
​
Et en ces trois mortelles journées, le paisible fabricant de cadavres
ne reçoit pas une égratignure !
​
Alors tant d'héroïsme et de sens militaire reçut sa récompense, sous la forme d'une deuxième citation:
« Belle conduite pendant les combats des 25, 26 et 27 mars 1918, à l'attaque de la Somme ».
​
Les abominables et glorieuses journées de mai 1918, au Chemin-des-Dames, se terminèrent plus mal pour notre ami:
il fut fait prisonnier au Mont Notre-Dame...
​
Vingt années passèrent.
​
De Ploudalmézeau, François Le Borgne avait émigré chez son frère, Kérerc'hal en Plouguin.
​
C'est là que, la Médaille militaire lui a été conférée, avec le motif que voici:
« Dans la retraite de la Somme, resté seul à la 1ère Compagnie, a tenu l'ennemi en échec en arrière de Roye pendant 24 heures,
lui causant des pertes très sensibles ».
© 2018 Patrick Milan. Créé avec Wix.com