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Fenêtres sur le passé

1939

Visite aux belles familles bretonnes
 

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Source : La Dépêche de Brest 25 février 1939

 

C'est un véritable réconfort que de visiter ces foyers admirables qui figurent au palmarès de la famille française.

Tant de soin, tant d'amour, tant de bonté accumulés...

 

C'est bien là que l'on retrouve les vertus de la race.

Dans chaque maison, si propre, si simplement coquette, nous avons pu voir des familles heureuses parce qu'elles avaient su bâtir leur bonheur.

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Au rez-de-chaussée de l'immeuble portant le numéro 9 de la rue Poullic-al-Lor, dans un logement tenu avec une propreté méticuleuse, habite Mme Sébastien Tensoner, née Marcelle Cosquer, mère de onze enfants.

 

Son mari, sergent-chef au 3e régiment de tirailleurs sénégalais, est depuis bientôt deux ans au Maroc.

Il tient actuellement garnison à Oudja et va rentrer en France dans deux mois.

 

Âgé de 46 ans, il aura sous peu droit à sa retraite après 25 ans de service et de nombreux séjours aux colonies : Tonkin, Afrique équatoriale, etc..

 

Mariée à l'âge de 19 ans, Mme Tensoner, qui refuse avec obstination de se laisser photographier, avait déjà, à 27 ans, sept enfants, ce qui lui valut un des prix Cognacq-Jay de 10.000 francs.

C'est une robuste femme.

Courageusement elle a élevé ses onze enfants.

 

Cela n'a pas été sans mal, nous dit-elle.

Pendant les longs séjours aux colonies de mon mari, il fallait venir à bout de tout ce petit monde et ce n'était pas toujours aisé.

 

Nous sommes un peu à l'étroit ici, mais impossible de trouver à nous loger ailleurs avec onze gosses,

vous comprenez ?

 

Je ne me plains pas.

La santé a toujours été bonne chez nous.

Le père est très « costaud ».

Moi je ne me porte pas trop mal et ma fille aînée, Yvette, qui a maintenant 19 ans, m'aide aux soins du ménage et à élever ses petits frères et sœurs.

 

Les dix mille francs du prix Cognacq nous ont été d'un grand secours.

Nous avons pu donner à nos enfants une meilleure instruction et comme leur père voulait en faire des soldats, André et Marcel, qui ont 17 et 16 ans, sont à l'École militaire aux Andelys.

 

Les quatre suivants : René (15 ans), Jean (14 ans), Sébastien (12 ans), Marie-Louise (11 ans), Louis (8 ans), Madeleine (6 ans), sont aux écoles du port de commerce ; Jacques (3 ans) est à l'école maternelle du port de commerce et voilà ma petite Josette la benjamine de deux ans, qui justement se réveille.

 

« Yvette, prépare-lui son biberon. »

 

La fille aînée dorlote sa petite sœur.

Elle fait son apprentissage de maman.

 

En nous reconduisant, Mme Tensoner ajoute :

Le plus dur est fait. Il ne s'agira plus pour mon mari que de trouver, quand il sera en retraite, une place assez lucrative pour nourrir toute la famille.

S'il avait voulu m'écouter, il serait entré à l'arsenal après avoir atteint 15 ans de services.

Il n'a pas voulu. Il aimait trop le métier de soldat.

 

Nous adressons nos félicitations à Mme Tensoner en lui annonçant que la médaille d'or qu'elle a si bien méritée, lui serait remise solennellement à la salle des fêtes.

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Mme Jean Mons, née Marie Le Bihan, mère de dix enfants, a eu l'honneur d'être la marraine du Richelieu.

Nous l'avons présentée alors à nos lecteurs et on connaît ses mérites.

 

Article à lire : 1939 – La marraine du Richelieu

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De nombreuses médailles d'argent ont été décernées à des mères de huit et neuf enfants.

 

Dans un bel immeuble de la rue Voltaire portant le n° 4 bis, au 2' étage, habite M. Georges Raffin, ingénieur à l'Énergie industrielle.

 

Mme Georges Raffin, née Marie Berchaut, est mère de neuf enfants, dont l'aîné a 11 ans et le plus jeune 10 mois.

Ils accaparent tous ses soins.

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Mme Jules Paugam, née Anne Cann, est veuve depuis 12 ans.

À la mort de son mari, elle continua à exploiter une petite ferme au Drennec,

mais ses enfants s'étant mariés — l'aînée, sa fille Françoise, aujourd'hui âgée de 33 ans, à un ouvrier charpentier ;

Ambroisine, 32 ans, à un ouvrier forgeron ;

Marcel, 30 ans, ouvrier à l'arsenal ;

Germaine, 26 ans, mariée à un ouvrier de l'artillerie navale — Mme Paugam acquit, il y a quatre ans, 17, rue Villaret-Joyeuse, non loin du boulevard Gambetta, un débit-restaurant et épicerie, qu'elle exploite avec ses deux plus jeunes filles, Jeanne, 21 ans et Marie, 18 ans.

 

Ses autres enfants :

Albert, 25 ans, est grutier aux Chemins de fer; Antoinette, 23 ans, est mariée à un mécanicien de Lesneven et le plus jeune, Ernest, 15 ans, est élève de l'École pratique de commerce et d'industrie.

 

Aujourd'hui, nous dit Mme Paugam, qu'une de ses filles est allée chercher au lavoir, mes enfants sont élevés.

Cela n'a pas été tout seul, car je n'ai obtenu aucune aide pour y arriver.

Il est vrai que je n'ai jamais rien demandé à personne.

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Avec le concours de Jeanne et de Marie, nous faisons fructifier ce petit commerce.

Le travail ne manque pas.

Chaque jour, nous avons à préparer et servir 20 à 25 déjeuners et sommes occupées toute la journée, mais la misère est passée.

Ce n'était encore rien de nourrir neuf enfants, le plus difficile était de les chausser et les habiller correctement,

il m'a fallu travailler durement pour y parvenir.

 

Les clients se succèdent.

Aimables, Mlles Jeanne et Marie s'affairent pour les servir.

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Des médailles de bronze ont récompensé les mères de familles de cinq à sept enfants :

 

Mme Alain Piton, née Jeanne Bescond, habite 2, cité Kerigonan.

Elle a élevé six enfants.

Elle a eu la douleur de perdre à l'âge de 4 ans, une petite fille.

 

M. Piton est réformé de l'arsenal.

Mme Piton est ouvrière confectionneuse à l'habillement, dans l'arsenal.

Elle a recueilli sa sœur, Mlle Anna Bescond, orpheline, 18 ans, qui, bien qu'employée aux chaussures André, l'aide à soigner la petite Roberte, 7 ans ; René, 5 ans ; Georges, 2 ans et Albert, 8 mois.

 

Ma fille est très sage, dit la mère, mais les garçons sont bien turbulents.

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— Il faut vous hâter de vous marier, pour suivre l'exemple de votre sœur, disons-nous à Mlle Bescond.

— Ah non ! répond-elle en riant, les enfants donnent plus de peines et de soucis que de joie et trop de mal à leurs parents.

Je n'en veux pas comme elle une demi-douzaine !

C'est un point de vue.

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Certes, au cours de ce bref reportage, nous n'avons pas pu visiter toutes les maisons dans lesquelles nous aurions voulu entrer.

 

À Gouesnou, nous sommes reçus d'abord par M. Yves Crenn, dans sa ferme, située à proximité de la route de Guipavas.

 

M. et Mme Crenn ont huit enfants.

Les aînés travaillent aujourd'hui pour soutenir leurs parents :

Jean-Marie, né le 5 mars 1909, est employé comme manœuvre sur les chantiers du nouvel hôpital.

Germaine Marguerite, née le 5 août 1910, s'occupe aux travaux de la ferme.

Perrine-Marguerite, née le 28 juin 1912, est aujourd'hui mariée et demeure à Lambézellec.

Elle est mère d'une fille.

Jean-Marie, âgé de 25 ans, est resté attaché à la terre, comme René-Jean, né le 13 décembre 1915, qui vient d'accomplir son service au 3e régiment de zouaves, à Constantine.

Vinrent ensuite Paul-Marie, le 21 septembre 1919, aujourd'hui décédé ;

puis Louise-Germaine, née le 18 janvier 1924 et François (1926).

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Dans la ferme où cuit cette bonne soupe que les petits regardent mijoter dans le grand chaudron, tout est propre, tout est net et sur la table de famille la grande miche de six livres est posée près de la motte de beurre.

 

Voici 31 ans, nous dit Mme Crenn, qui vient de recevoir la médaille d'argent de la famille française, que je me suis mariée à Gouesnou, où tous nos enfants sont nés.

De père en fils, nous avons toujours été cultivateurs.

Et c'est dans notre amour de la famille que nous avons trouvé notre meilleure raison de vivre.

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Nous voici, toujours à Gouesnou, dans une maison claire, près de la poste.

 

Nous apprenons à Mme Corentin Riou, née Marie Péron, qu'elle vient de recevoir la médaille de bronze.

 

Je ne le savais pas encore, en toute vérité, nous dit-elle.

Mon mari est maître chauffeur à bord du Maillé-Brézé, à Toulon.

Ce sera pour lui une bonne surprise...

 

Nous avons maintenant cinq enfants :

Joseph, 15 ans ; François, 13 ans ; Odette, 10 ans ; Simone, 4 ans et Edmond, 2 ans.

 

Quel regret que le papa ne soit pas là aujourd'hui pour embrasser tous ses petits !

 

Dans la salle commune, on voit au mur un « certificat de baptême » qui atteste que M. Riou, au cours de ses voyages à travers le monde, a passé la ligne.

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C'est aussi dans cette maison heureuse que nous rencontrons Mme veuve Grall, née Marie Lossec, aujourd'hui âgée de 65 ans.

 

Je travaille, nous dit-elle, comme blanchisseuse, car je suis veuve depuis treize ans.

J'ai élevé neuf enfants et en ai perdu deux.

Les voici dans l'ordre :

Marie-Jeanne (1891), mariée, mère de 2 enfants ;

Anne-Marie (1893), mariée, mère d'une fille ;

Louise (1896), mariée, mère d'un fils ;

Marie-Yvonne (1898), aujourd'hui décédée ;

Herveline-Marie (1901), mariée, mère de 2 filles ;

Gabrielle-Yvonne (1901), décédée en 1913 ;

Yves-Marie (1902), marié, père de 2 enfants ;

François (1905), marié, père d'une fille ;

Albertine-Pauline (1907), mariée aussi, mère de trois enfants.

 

Ainsi me voici grand-mère de douze petits-enfants.

Certes, il est tout à fait exceptionnel que l'ensemble de la famille se trouve réuni.

Tous mes gars, toutes mes filles, sont dispersées à Paris, à Ploudalmézeau, à Kerhuon, à Brest...

 

Quand on est à la tête d'une famille nombreuse aussi belle il faut savoir entretenir une certaine philosophie.

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Notre route nous conduisit à Plabennec, chez Mme Jean Georgelin, qui habite à la sortie du bourg une coquette maison.

 

Mme Georgelin n'a que 39 ans.

Son mari, qui en a 42, travaille sur les chantiers du nouvel hôpital de Brest.

 

Il y a ici nous dit Mme Georgelin, dix enfants qui s'aiment bien les uns les autres :

Yvonne-Marie (1921) ; Yvette (1923) ; Marie-Louise (1925) ; Louis (1927) ; Lucienne (1929) ;

Pierre (1930) ; Hervé (1932) ; Denise (1934) ; Yves (1935) et Marie-Ange (1937).

 

C'est tout !... Et ce n'est pas trop !

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Mme Georgelin, qui vient de recevoir la médaille d'or, a ce mot magnifique : 

— C'est tout !... Et ce n'est pas trop !

 

Yvonne, l'aînée, est aujourd'hui une petite ménagère attentive et affectueuse.

Elle a 17 ans.

C'est elle qui, depuis qu'elle a terminé ses cours à l'École ménagère de Brest, seconde Mme Georgelin.

 

Je sais, nous dit-elle, faire la cuisine, la couture, le repassage.

Je sais soigner les petits, car j'ai appris tout à la fois à la maison et à l'école.

Je voudrais maintenant trouver à m'employer au dehors, pour gagner ma vie par moi-même.

 

Yvette travaille au sanatorium de Roscoff et Louise suit aussi les cours de l'École ménagère.

 

Cette belle famille est respectée à Plabennec et la distinction dont elle est l'objet sera unanimement approuvée.

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À l'entrée du bourg de Plouarzel, en venant de Brest, il y a sur la droite une petite maison, toute blanche, avec des volets rouges.

C'est là qu'habite la famille de M. Louis Guermeur.

Onze enfants serrés l'un auprès de l'autre, onze enfants tous solides et heureux.

 

La maman n'est pas là.

Dimanche dernier elle dut être transportée à la Maternité de Brest,

où elle devait recevoir les soins nécessaires à son état.

 

M. Guermeur, employé comme piqueur de pierres à Lanildut, était à son travail, mais la grande sœur veillait sur les petits, avec une parente.

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La couronne de la famille a onze fleurons :

François-Marie, 17 ans, cultivateur ; Marie-Perrine, 16 ans ; Francine, 15 ans ;

Euphrasie-Renée, 13 ans ; Joseph-Yves, 12 ans ; Jean-Louis, 9 ans ; Jeanne, 8 ans ;

Marcel, 7 ans ; Yves, 4 ans ; Hervé-Félix, 3 ans et Anne-Josèphe, 2 ans.

 

Cette petite maison, où l'on sait travailler, où l'on est fier, est une maison heureuse quand même.

La médaille d'or ne pouvait pas être mieux attribuée.

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Enfin, nous arrivons au Conquet, chez M. Cuillandre, actuellement ouvrier à l'arsenal.

Une belle famille de sauveteurs.

 

M. Cuillandre a fait partie de l'équipage, dont son beau-père, M. Le Goaster avait été patron.

M. Marcien Cuillandre père, avait également appartenu à cette magnifique équipe d'hommes courageux qui n'hésitent pas à risquer leur vie pour sauver celle d'autrui.

 

Mme Cuillandre, qui reçoit la médaille d'argent, nous reçoit entourée de plusieurs de ses enfants.

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Autour de la table de famille, nous dit-elle, il y a maintenant neuf enfants :

Marie-Louise, 19 ans, qui me seconde ;

Josèphe-Anne-Marie, 18 ans, qui prépare son brevet supérieur ;

Paul, 16 ans ; Pierre, 14 ans ; Henri, 11 ans ; Marie-Thérèse, 8 ans ;

Marie-Christiane, 6 ans ; Jean-Joseph, 3 ans et Marcel, 6 mois.

 

Le dernier né est sur les bras de sa mère et rit de tout son cœur…

Chez les médaillés de la famille française _00.jpg

Source : La Dépêche de Brest 26 février 1939

 

La commune de Plouénan a vu hier deux de ses respectables mères de famille à l'honneur.

À Mme Yves Cueff, née Marie Laurent, mère de dix enfants, était décernée la médaille d'or,

et à Mme Olivier Palud, née Marie Milin, mère de huit enfants, la médaille d'argent.

 

Nous sommes allé, au nom de « La Dépêche de Brest », à Plouénan, féliciter les deux lauréates pour ce témoignage de reconnaissance nationale et, en même temps, car elles l'ignoraient, c'est nous qui le leur avons appris.

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M. Yves Cueff et son épouse, née Marie Laurent, et leurs dix enfants, (six filles et quatre garçons) habitent une toute modeste habitation, au bourg de Plouénan.

C'est que la situation du père de famille, ouvrier boulanger, est, elle aussi, toute modeste.

 

Mais l'intérieur est tout de même bien gai, et comme tous les rires sonnent clair dans la maison, depuis la mère, 45 ans, jusqu'au benjamin de ses enfants, Alain, gros garçon de 3 ans, qui nous grimpe aimablement sur les genoux, sans souci du stylo qu'il fait dévier parfois de sa ligne...

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Le père est au travail ;

mais, fort aimablement, Mme Cueff se prête à notre interview et nous parle abondamment de son époux.

 

Au mérite d'élever une si belle famille, M. Yves Cueff joint celui d'avoir eu une conduite particulièrement brillante pendant la guerre :

classe 1915, soldat au 93e régiment d'infanterie, puis au 164e ;

blessé au fort de Vaux, en 1916 ; deux fois cité ; médaille militaire.

On nous montre son livret : pas une punition.

 

Et nous prenons congé de cette intéressante famille pour aller rendre visite à une autre, toute voisine d’ailleurs, à la mère de laquelle vient d'être décernée la médaille d'argent.

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C'est une ferme de belle apparence, que celle de M. Olivier Palud.

La mère, née Marie Milin, 46 ans, se trouve dans la cuisine, en compagnie de son mari, qui vient de rentrer des champs, et où nous sommes également reçu le plus aimablement du monde.

 

Le ménage a huit enfants — huit filles — qui se portent comme autant de charmes et nous disent gentiment

 

L'ainée, Euphrasie, a 18 ans et la plus jeune, Bernadette, 4 ans.

 

Ici aussi, le père de famille est un héros de la guerre :

Soldat au 19e régiment d'infanterie, grièvement blessé à La Boisselle, le 17 décembre 1914 ;

cité à l'ordre du jour de l'armée, médaille militaire en 1915, fait chevalier de la Légion d'honneur le 31 juillet dernier.

 

— Cette fois, la médaille, c'est pour ma femme nous dit M. Ollivier Palud, et nous allons l'arroser !

 

Et nous prenons congé de la famille Palud et du bourg de Plouénan, où, vraiment, on rencontre de bien braves

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