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Fenêtres sur le passé

1939

Les anciennes troupes de la Marine
en garnison à Brest
- Article 8 sur 16 -

Les bombardiers de la Marine
1689 - 1769

 

Ancienne troupes 8.jpg

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Source : La Dépêche de Brest 28 mars 1939

 

Le 16 avril 1689, Louis XIV créa deux compagnies de bombardiers.

L'une fut attachée aussitôt au port de Brest.

 

Les bombardiers de Brest reçurent un uniforme éclatant :

justaucorps rouge couleur de feu et bonnet gris-blanc à broderies bleu foncé.

 

Ce bonnet, en forme de mitre, insigne de leurs fonctions, et dont les bombardiers n'étaient pas peu fiers, fut transformé vers 1721 en bonnet d'ourson, à l'instar des grenadiers.

En 1730, nouvelle transformation, les bombardiers prennent un bonnet à tête de lion ornée de l'inscription orgueilleuse « Alter post fulmina terror ».(*)

(*) « L’autre terreur après la foudre »

 

À leur grand désespoir, le tricorne à la française leur fut donné en 1761 ; mais très jaloux de leurs prérogatives, et tenant à se distinguer des autres troupes, les bombardiers de Brest, fondus dans le corps de l'artillerie de marine, reprirent le bonnet d'ourson en 1774, et le conservèrent jusqu'à la Révolution.

 

Dès 1689, ils sont logés chez l'habitant et réunis dans le quartier des Sept Saints, non loin du Château.

 

Leur conduite est exemplaire, comme il se doit à un corps d'élite, et, sans leur tenue voyante, ils passeraient inaperçus.

 

L'année de leur formation, Vauban, puis Seignelay, arrivaient à Brest en inspection.

Des batteries furent alors établies sur leurs ordres à Bertheaume et le long de la côte.

Les bombardiers furent chargés de les armer.

D'autres bombardiers s'embarquèrent, au même moment, sur les vaisseaux qui portèrent la fortune et le destin de Jacques II.

Les bombardiers défendent Brest et la région contre les attaques de la flotte anglaise, en 1694.

Ils occupent les batteries échelonnées de la pointe du Portzic jusqu'aux Blancs-Sablons, celles de Saint-Sébastien de la Porte et de Kérabécam, sous les ordres de MM. de Langeron et d'Infreville, chefs d'escadre, renommés pour leur capacité et leur bravoure.

 

Les pièces de 24, de 36 et de 60 eurent raison des Anglais qui durent renoncer à emporter Brest de vive force.

 

On raconte à cette occasion l'anecdote suivante :

« Un jeune bombardier, d'une des batteries du Goulet, eut le bras droit coupé par un boulet anglais.

Son bras ne tient plus que par un nerf.

Le brave jeune homme se débarrasse de la bombe qui était posée sur son épaule et qu'il transportait ;

il emprunte un couteau à un camarade et achève de se séparer de son bras droit.

Il recharge ensuite la bombe sur l'épaule gauche et va la porter à la batterie avant de se faire panser. M. de Langeron le fit admettre à l'hôtel royal des Invalides ».

 

Les bombardiers, à terre et à la mer, se couvrent de gloire.

Ils s'attardent peu dans la bonne ville de Brest, mais trouvent néanmoins le temps de coopérer à la défense contre l'incendie qui éclate en 1739 à Recouvrance, dévorant tous les ateliers de la rive droite jusqu'à la prison de Pontaniou et faisant éclater les deux vaisseaux le Juste et le Royal Louis en chantiers.

Malheureusement plusieurs bombardiers payèrent de leur vie leur dévouement et leur bravoure.

 

Sans quitter Brest, le 24 septembre 1769, ils se fondent dans le Corps royal d'artillerie et d'infanterie de marine où ils continuent leur carrière glorieuse et leurs traditions vieilles déjà de près d'un siècle.

 

MONTSECRET.

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Article 9 - bientôt
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Joseph Andrault de Langeron

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