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Source : La Dépêche de Brest 5 avril 1939

 

Sur proposition du ministre de la Marine, l'Assemblée législative supprime les Canonniers matelots et crée, en 1792, quatre régiments d'infanterie de marine.

 

Brest reçoit deux régiments. Les hommes sont vêtus d'habits bleus, liserés de rouge et sont coiffés du nouveau chapeau bicorne à pompon rouge, enfoncé sur leurs cheveux plats.

 

Ils fournissent la garnison des vaisseaux.

 

Le premier détachement fut embarqué à Brest en 1793 dans la division du capitaine de vaisseau Duval, composée du Tourville, de l'Achille et de la Concorde.

 

Des actes d'insubordination commencèrent à avoir lieu, les événements s'y prêtant, et la discipline à bord fut bientôt méconnue des soldats de marine.

Il fallut toutes les instances de la municipalité brestoise, venue spécialement à bord des vaisseaux, pour les faire rentrer dans l'ordre.

Les membres de cette municipalité et les commissaires de la Convention prirent ainsi l'habitude de se rendre fréquemment sur les navires de la division.

Ils assistaient aux exercices de l'Infanterie de marine, distribuaient vêtements et vivres et, surtout, lisaient des adresses patriotiques.

 

Les édiles brestois avaient, tels des chefs d'escadre, leurs embarcations qui battaient pavillons carrés à l'avant et à l'arrière.

Leurs patrons et canotiers portaient une large ceinture rouge et des chapeaux ornés de grandes cocardes tricolores.

 

Les soldats de marine vivaient en mauvaise intelligence avec eux et les méprisaient.

 

La division Duval appareilla de Brest en mars 1793.

Mais une véritable tempête la surprit quelques jours après et l'infortuné Duval, qui avait son pavillon sur le Tourville, périt victime de la mauvaise volonté et des piètres qualités nautiques de l'infanterie embarquée, qui avait mal exécuté une manœuvre.

Duval voulant les aider, et surtout leur donner l'exemple, fut frappé mortellement par un agrès et mourut quelques heures après sans avoir repris connaissance.

 

L'Infanterie de marine rentra à Brest.

Au bout de quelques mois un tribunal révolutionnaire y fut créé.

Il était établi dans la chapelle de la marine et la guillotine fut dressée en même temps sur la place du Château, entre la porte d'entrée de la forteresse et la mâture.

Les juges siégeaient en bonnets rouges.

 

Le tribunal fit un rapport sévère à la Convention sur le Corps d'infanterie de marine, qu'il représentait comme un danger pour le gouvernement et un élément important de désordre.

 

Son appel fut entendu et les régiments furent dissous en 1794.

 

MONTSECRET

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