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Fenêtres sur le passé

1938

Nouveau coup monté par les laitiers syndiqués

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Source : La Dépêche de Brest 3 juillet 1938

 

Vingt-quatre heures après le regrettable incident qui se déroula aux halles Saint-Louis,

devant la stalle de Mme Tygréat, qui vit son lait additionné de crottin de cheval,

un nouvel incident s'est produit hier matin sur la route de Guipavas.

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Article " Guerre du lait aux halles Saint-Louis" à lire ici ...

 

Tous les jours, un car S. A. T. O. S, qui fait le service de Brignogan, s'arrête à Saint-Thonan, pour prendre,

chez M. Victor Gouriou, le lait que celui-ci fournit à Mme Tygréat et qu'elle revend ensuite 1 fr. 50 le litre,

au lieu de 1 fr. 60, prix imposé par le syndicat des laitiers.

Cela n'eut pas, évidemment, le don de plaire aux membres du syndicat qui, depuis plusieurs semaines,

provoquent les incidents que l'on sait.

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Donc, hier matin, M. Gouriou avait remis au conducteur du car,

M. Falhun, trois pots de lait d'une contenance d'environ

20 litres chacun.

Quelques voyageurs seulement — de nombreux ouvriers

de l'arsenal qui empruntent cette ligne, ne travaillant pas

le samedi — se trouvaient dans la voiture.

 

Mais parmi ceux-ci il y avait quatre membres du syndicat :

MM. Jean Tanguy, cultivateur à Kérédec, en Guilers ;

Jean Kermarrec, de Milizac ; 

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Charles Marc, de Keramoal, en Milizac, et François Ollivier de Keranrov, en Lambézellec.

Ils étaient montés dans le car à Ploudaniel.

 

L'un d'eux prit place près du chauffeur, tandis que les trois autres se plaçaient sur les sièges arrière de la voiture,

à proximité des pots de lait.

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Vers 6 h. 45, l'autocar se dirigeant vers Brest, arrivait au lieu-dit « Kerafur », au sommet d'une côte

à environ 500 mètres de Guipavas, quand le chauffeur Falhun se sentit taper sur l'épaule :

« Voici deux clients sur la route, lui dit le voyageur assis près de lui, ne pourrais-tu pas stopper ? »

 

M. Falhun acquiesça au désir qui lui était formulé et arrêta sa voiture en voyant, en effet,

arriver sur la route les deux voyageurs qui lui avaient été signalés.

 

Mais le car venait à peine de s'arrêter que les trois autres passagers qui se trouvaient à l'arrière saisirent chacun un pot de lait et les précipitèrent sur la chaussée d'où leur contenu se répandit dans le fossé.

 

Le conducteur Falhun et les voyageurs avaient quelque peu protesté contre cet acte.

Mais que pouvaient-ils faire de plus ?

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Leur coup ayant parfaitement réussi et satisfaits de leur tour bien joué,

les quatre voyageurs de l'autocar allèrent rejoindre leurs deux complices sur la route.

Ceux-ci étaient accompagnés de huit autres membres du syndicat qui, cachés dans les carrières bordant la route, avaient assisté à l'opération.

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Voici le nom des dix cultivateurs qui, à Kerafur,

attendaient le passage du car :

MM. Jean Appéré, de Bohars ;

Félix Bloas, de Bohars ;

Henri Félix, du Relecq-Kerhuon ;

Jean Kerleroux, de Gouesnou (secrétaire du syndicat) ;

Eugène Milin, de Guipavas ;

Paul Bloas, de Lambézellec ;

Yves Soun, de Guilers ;

François Pouliquen, du Relecq ;

François Morvan et Jean Colin, de Lambézellec.

 

Trois gendarmes de Brest, sous les ordres de l'adjudant-chef Coupa, avaient croisé en cours de route le car S. A. T. O. S.

Le temps qu'ils fassent demi-tour et reviennent sur les lieux,

l'occasion d'intervenir était passée.

 

De son côté, la brigade de Landerneau avait été également alertée

et le chef de brigade Cariou, accompagné de trois gendarmes,

exerçait une surveillance entre cette ville et Guipavas.

 

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Rentré à Brest, avec ses trois pots vides, le chauffeur Falhun mit sa direction au courant des faits,

puis repartit peu après pour Saint-Renan où l'appelait toute la journée son service, à l'occasion de la foire.

 

La brigade de gendarmerie de Landerneau, sur le territoire de laquelle s'est déroulé ce nouvel incident,

a établi un rapport sur les faits incriminés et l'a transmis à M. le procureur de la République.

 

Ajoutons qu'il se pourrait que le directeur de la compagnie S. A. T. O. S., qui a la responsabilité du lait à partir

du moment où il se trouve dans l'un de ses véhicules, portât plainte pour le préjudice qu'on vient de lui causer.

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© 2018 Patrick Milan. Créé avec Wix.com
 

Dernière mise à jour - Mars 2022
 

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