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Fenêtres sur le passé

1922

Il y a 100 ans, un jour de Saint Valentin,
dans la presse régionale

 

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Source : La Dépêche de Brest 14 février 1922

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C'est, chaque année, un véritable événement artistique, lorsque le maître brestois Charles Raub fait l'exposition des œuvres qu'il a composées.

Travailleur infatigable, n'ayant d'autre passion que celle de son art, il déambule sans cesse pendant ses vacances à travers ce pays breton, qui est le sien, ayant à cœur de prendre des études, puis de fixer sur la toile les beaux sites qui ont arrêté, au cours de la route, son regard averti.

 

La Roche-Maurice, Landerneau, Sizun, Locronan, mais surtout Douarnenez ont, cette fois, retenu ses pas vagabonds, tout comme autrefois Kerlouan et Guissény, sans compter ses promenades du côté du Moulin-à-Poudre et de l'étang du Tromeur.

 

Les toiles qu'il a rapportées de ses pérégrinations viennent confirmer, une fois de plus, ce robuste talent que tout Brest a depuis longtemps reconnu et qui se manifeste pleinement dans son magistral Portrait et le ravissant pastel Portrait de ma fille.

 

Mais la manière du paysagiste s'est élargie.

À son ancienne facture, qui conserve nos préférences, Charles Raub en a joint une nouvelle.

Ce n'est pas qu'il sacrifie au goût du jour.

Non, Raub demeure obstinément un classique.

Mais sa palette s'est éclaircie.

La nature, en certains jours d'été, semble lui sourire plus complaisamment.

De là, des toiles qui frapperont tout d'abord les visiteurs de son exposition : les Plomarch et Douarnenez le port, l'Entrée du port, et combien d'autres.

 

Toutefois, les admirateurs de Raub s'arrêteront avec plaisir devant son Allée de hêtres, son Intérieur d'église, l'Eglise de Locronan, et surtout devant ses fleurs : roses, pensées, œillets, tulipes, iris, coquelicots, pavots, pâquerettes et bluets, trouvent en lui un merveilleux interprète.

On sent la joie qu'il éprouve à les peindre ou à les pastelliser, assuré qu'il est de leur donner une nouvelle et durable vie.

Regardez ses glaïeuls et dahlias : quelle ordonnance, quelle richesse, de tons, quelle atmosphère heureuse !

Cela est d'un maître.

 

Il nous est impossible de détailler les quatre-vingt-trois tableaux qui composent l'exposition de Ch. Raub.

Mais il est de notre devoir de conseiller à tous les amis des arts d'aller visiter cette semaine la galerie Saluden.

 

Voir article sur la Galerie Saluden : Madame Saluden et les expositions d'art

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STATISTIQUE DU PORT EN 1921.

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Comparativement à l'année 1920, le trafic de notre port s'est accru d'une façon sensible.

On y a compté 154 entrées et sorties de navires de commerce d'une jauge totale de 2.951 tonnes.

Les manipulations de marchandises diverses, exception faite du poisson, forment le total important de 4.567 tonnes, dont 3 014 tonnes de produits chimiques tirés du goémon de soude dans les usines du Conquet.

 

Au point de vue de la pêche, le rendement a été très bon.

Il a été amené, au cours de l'année 1921, à terre et vendu aux mareyeurs pour Brest : 44.000 kilos de congres, 17.050 kilos de raies, 25.200 kilos de lieux et merlans, 37.015 kilos de poissons divers, 5 450 kilos de mulets et bars ; à ces chiffres, il nous faut ajouter environ 3.500 kilos de dorades, plies, soles pêchées aux filets de senne et 6.370 kilos de maquereaux fournis, pendant l'été, par les barques de pêche de Douarnenez et de Camaret, en relâche dans notre port.

 

Le rendement est tout aussi important, sinon meilleur, pour la pêche aux crustacés : 47.600 kilos de homards, 33.150 kilos de langoustes, 27.300 kilos de crabes et pouparts, 7.910 kilos de crustacés divers, auxquels il convient d'ajouter 1.800 kilos de crevettes roses dites « bouquet », pêchées dans les îles environnantes.

 

Pour terminer ce résumé succinct du trafic de notre port, mentionnons l'envoi aux usines de transformation en produits chimiques de 12.500 mètres cubes de goémon de soude.

 

On peut estimer sans exagération à 1.200.000 fr., le montant de la vente des produits de la mer dans notre port au cours de l'année écoulée.

C'est un excellent résultat pour nos vaillantes populations maritimes, toujours à la peine.

 

TROPHÉES DE GUERRE.

 

En plus des quatre gros obus allemands octroyés à notre ville, la municipalité a reçu également deux mitrailleuses de petit calibre, prises pendant la guerre aux Allemands.

 

Ces trophées viennent d'être placés dans la salle des délibérations du conseil municipal, où elles sont du plus joli effet.

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— Comment, tu n'es plus avec Nouchka ?

 

— Hé ! Non, mon vieux et je n'y comprends encore rien.

Je m'étais mis à l'adorer, cette mâtine ;

c'est juste à ce moment-là qu'elle m'a joué le tour pendable après lequel elle a rompu.

Car c'est elle qui a rompu et j'en souffre beaucoup, je t'assure.

 

— Je te comprends ;

mais si j'ai bonne mémoire, Nouchka, dans les premiers temps, tu n'en étais pas précisément féru.

 

Mon Dieu, féru, non.

C'était une brave petite femme, vaguement mystérieuse, un peu déroutante parfois avec son accent russe qui lui donnait un genre créole assez curieux.

Elle était toute simplette, dans de maigres robes unies, sans grâce, qui ne l'habillaient pas du tout, mais au contraire laissaient deviner tout son corps avec une sorte d'impudeur qui me gênait.

Innocence, roublardise, laisser-aller ?

Va savoir avec les femmes !

 

« Elle était enjouée, câline comme une panthère et elle m'adorait, c'est vrai ; presque trop.

J'en étais presque aussi gêné que de ses robes trop appliquées.

Je n'y attachais pas beaucoup d'importance, moi, tu comprends.

C'était une maîtresse charmante, pas bête, pas assez bête, avec qui je vivais tout en faisant mon droit.

Elle potassait de son côté quelque chose à la Sorbonne, s'occupait de notre petit intérieur, le rendait charmant, s'y effaçait même quand nous recevions des amis avec leurs femmes.

Elle n'avait pas l'air d'être la bonne, bien sûr, mais c'est tout juste si on ne s'y trompait pas.

 

— Et toi, tu la comparais aux femmes de tes amis qui, elles, tortillaient par l'élégance et tu te disais :

« Cristi, ce n'est, pas Nouchka qui aura jamais une jolie dégaine comme celle-là, bien maquillée, plaisante aux yeux.

Voilà qui est flatteur pour un homme !

Tandis que cette pauvre Nouchka... »

Mais, mon vieux, il ne tenait qu'à toi...

 

— Oh ! Je t'arrête.

Vingt fois je lui ai dit :

« Nouchka, habille-toi ; fais-toi faire une robe, etc. »

Sais-tu ce qu'elle me répondait ?

Des blagues ridicules, qu'elle avait une « âme » et qu'une femme vraiment femme n'avait pas besoin de colifichets, que je devais l'aimer pour elle-même, pour son caractère, pour ses qualités de cœur, etc.

 

« Il y avait du vrai, parbleu, dans ce qu'elle disait, car elle était, en effet, très tendre, et délicieusement aimante, plus et mieux sans conteste que telle de ces belles dames qui ne pensaient qu'aux fanfreluches et qui, sous leurs fanfreluches, étaient sûrement moins agréables et de chair moins parfaite que Nouchka dans sa saine simplicité.

Mais tout de même, elle exagérait le tolstoïsme en amour.

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« Puis, sans transition, elle se mit un beau jour à se transformer, a devenir coquette, à mettre de la poudre de riz, à prendre de petites allures féminines, des sourires pleins de séduction que je ne lui connaissais pas, à s'habiller avec goût, avec tant de goût qu'elle eut tôt fait d'éclipser les femmes les plus chics de nos amis.

 

« Je n'en revenais pas !

Je la soupçonnai un moment de faire tous ces frais pour quelque passion soudaine qui lui serait venue.

Mais non, c'était bien en mon honneur que s'était opérée cette, transformation.

Jamais Nouchka n'avait été si adorablement attentive, si aimante et si belle.

Tant que l'idée me vint d'en faire ma femme pour de bon et que je me mis à l'adorer.

 

« Pendant quelques mois, nous nageâmes en plein bonheur.

Il me semblait bien remarquer chez la nouvelle Nouchka un éclair inconnu dans ses regards où passaient par moment des lueurs bizarres, des sortes de duretés que je ne lui avais jamais vues.

 

« Et puis tu sais, nous autres étudiants, hein, on n'y regarde pas de si près.

Les analyses psychologiques et autres complications sentimentales, ça va bien dans les romans ou au théâtre, mais la vie est plus simple, ou du moins on le croit, que la littérature.

Je me contentais d'être tout, bêtement heureux, sans phrases, m'inquiétant seulement, de loin en loin, de sentir s'appuyer sur moi ce regard bizarre, guetteur et hostile de ma ravissante compagne.

 

— Et tu ne comprenais pas ?

 

— Oh ! Toi, avec ta manie de tout décortiquer, en écrivain que tu es, tu vas encore trouver que j'ai eu tort, bien sûr, que je me suis conduit comme un esprit épais, un cœur médiocre, un amant vulgaire, etc.

Tu te serais bien entendu avec Nouchka, tiens ;

car c'est tout juste ce qu'elle pensait et c'est précisément ainsi que tout a craqué entre nous...

Pourquoi souris-tu ?

 

« Nous revenions de passer huit jours à la mer, avec une bande de copains.

Nouchka avait été étourdissante de chic, d'entrain, d'esprit, de beauté.

Elle me coûtait un peu cher, mais au moins j'en avais pour mon argent.

J'en étais vraiment très lier, et je m'étais promis, en rentrant à Paris, de lui dire :

« Petite, veux-tu être ma femme ? »

 

« Elle ne m'en laissa pas le temps.

Le lendemain de notre retour, en rentrant pour dîner, je trouvai dans mon bureau, la mallette de voyage que je lui avais offerte avec, sur le couvercle, une lettre où elle me disait en quelques lignes assez ironiques qu'elle ne m'aimait plus et qu'elle s'en allait.

 

« Elle ne m'aimait plus, sous prétexte que je ne l'avais pas aimée quand elle prenait des allures trop simples et que je n'avais commencé à faire sérieusement attention à elle que le jour où elle s'était attifée et pomponnée comme la première perruche venue.

Que, puisqu'il en était ainsi et que je n'avais pas su la chérir pour ses qualités réelles de femme et d'amante et que quelques toilettes un peu seyantes avaient à ce point développé ma tendresse, eh ! bien, ces toilettes, elle me les laissait dans sa malle afin que je les adore tout mon content, et qu'elle remportait seulement sa petite robe qui ne faisait pas d'effet et son âme de femme dont je n'avais pas voulu !

Comment trouves-tu ça ?

 

— Moi ? Je trouve ça très bien.

 

— Tu n'es pas difficile.

Et tu ne l'as plus revue, toi ?

 

— Qui ça ? Nouchka ?

Je l'ai revue un peu ces temps derniers…

Voilà trois mois que nous sommes mariés.

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