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Combattants de Tréouergat
Noms - C - de Chuiton à Croguennoc
Chuiton Jean Marie
Né le 12 Avril 1897 à Tréouergat - Kerizella
Classe 1917 Matricule 1807
Cultivateur
Incorporé le 7 Janvier 1916
130e Régiment d'Infanterie
9e Bataillon
Soldat de 2ème classe
Aux Armées le 22 Septembre 1916
Tué le 17 Février 1918 devant Aubérive (Marne)
Mort pour la France
Citation à l'Ordre du Régiment n°353
Jeune soldat courageux et plein d'entrain,
a été tué à son poste de combat le 17 Février 1918
Croix de Guerre avec étoile de Bronze
*318e Régiment d'Infanterie
sur Mémoire des Hommes.
Pas de Chuiton dans la liste des Morts
Cloarec Hervé
Né le 20 Octobre 1899 à Milizac
Classe 1919 Matricule 1800
Cultivateur
Incorporé le 22 Avril 1918
118e Régiment d'Infanterie
Soldat de 2ème classe
116e Régiment d'Infanterie
le 5 Octobre 1918
118e Régiment d'Infanterie
le 8 Septembre 1919
Occupation des Pays Rhénans
du 8 Avril 1920 au 22 Mai 1920
Collection Joséphine Cloarec
Historique du 116e Régiment d'Infanterie
Citation du 116e RI à l’ordre de la Ve armée.
« Le 25 octobre, sous les ordres du colonel ZOPFF, s’est élancé à l’assaut du village fortement organisé de Saint-Quentin-le-Petit
et des tranchées avoisinantes de la position Hunding.
Sous un feu intense de mitrailleuses et sous un barrage nourri d’artillerie, a traversé plusieurs réseaux de fils de fer et conquis,
maison par maison, le village de Saint-Quentin-le-Petit, malgré une résistance acharnée de l’ennemi.
A capturé 150 prisonniers, une cinquantaine de mitrailleuses, un canon de 77 anti-tancks.
Malgré la fatigue des journées précédentes, les pertes éprouvées, les efforts répétés de l’adversaire pour lui reprendre ses conquêtes, s’est maintenu victorieusement sur la position conquise. »
Cloarec Jean Louis
Né le 30 Mai 1884 à Tréouergat - Kerioual
Classe 1904 Matricule 2246
Cultivateur
Rappelé à l'activité le 1 Août 1914
19e Régiment d'Infanterie
Fait prisonnier à Bapaume (Pas de Calais)
le 27 Août 1914
Interné au camp de Münster
Rapatrié par l'Armistice le 15 Décembre 1918
Démobilisé le 21 Mars 1919
Se retire à Milizac
Historique du 19e Régiment d'Infanterie
A la mobilisation, le 19e tenait garnison à Brest.
Recruté dans les trois départements bretons
du Finistère, du Morbihan et des Côtes-du-Nord
qui fournirent à la France de si nombreux
et de si vaillants défenseurs,
le 19e de la Grande Guerre quitte sa garnison
le 8 août et débarque de ses trains fleuris
dans la région de Challerange.
Les jours suivants le rapprochent de la frontière
et de Sedan.
Il entre en Belgique, aux Hayons, le 22 août,
au matin il débouche sur le plateau de Paliseul
et se porta, à découvert, à l'attaque de l'ennemi
retranché dans le village de Maissin.
Le choc est des plus rudes, les Allemands, abrités
dans les tranchées et couverts de nombreuses
clôtures en fil de fer, essaient d'arrêter par des feux meurtriers la marche du régiment.
Mais ils ne peuvent avoir raison du magnifique élan, de la ténacité, de la volonté de vaincre du 19e qui enlève à la baïonnette
le village de Maissin et s'y maintient toute la nuit malgré de violents retours offensifs.
Lorsque le 11e corps d'armée débordé sur ses ailes se replie au sud de la Meuse, le 19e est à l'arrière-garde
et défend les abords de Sedan ; il prend une part brillante, le 27 août, à la bataille de Chaumont-Saint-Quentin et bouscule
jusqu'à la Meuse un ennemi très supérieur en nombre.
Cloarec Jean Marie
Né le 12 Janvier 1886 à Tréouergat - Kerioual
Classe 1906 Matricule 1546
Cultivateur
Résidant à Milizac
Rappelé à l'activité le 1 Août 1914
28e Régiment d'Artillerie de Campagne
Canonnier Servant
Aux Armées le 8 Août 1914
251e Régiment d'Artillerie
le 1 Avril 1917
Démobilisé le 3 Avril 1919
Se retire à Milizac
Citation
à l'Ordre du Régiment n°231 du 13 Novembre 1918
Excellent servant, a toujours rempli depuis 4 ans
qu'il est au front, toutes les missions
qui lui ont été confiées
avec le plus grand dévouement
et la plus complète abnégation
sans aucun souci du danger.
Croix de Guerre avec étoile de bronze
Médaille de la Victoire
Médaille Commémorative
Conq François Marie
Né le 26 Août 1887 à Milizac
Classe 1907 Matricule 2452
Cultivateur
Résidant à Tréouergat
Rappelé à l'activité le 1 Août 1914
19e Régiment d'Infanterie
Tué à l'ennemi le 8 Octobre 1914
au combat de Touvent
Mort pour la France
Historique du 219e régiment d'infanterie
Le 219ème Régiment d’Infanterie
a été mobilisé du 2 au 5 Août 1914 à Brest.
Il forme avec le 318ème R.I. et le 262ème R.I.
la 122ème brigade qui fait partie
de la 61ème division d’infanterie affectée
à la réserve générale du camp retranché de Paris.
Le 5 août, le Régiment transporté
par chemin de fer sur Paris, y débarque
le 7 et est cantonné à Drancy et Blanc-Mesnil.
Du 8 au 24 août, séjour et manœuvres autour des cantonnements.
Le 25 août, le Régiment est transporté à Arras et va cantonner à Givenchy-en-Gohelle.
Le Régiment reçoit le baptême de feu le 27 août aux combats de Sailly-Saillissel
et de Bapaume.
Le 28, il combat à Longueval, le 29, il est embarqué a Abancourt et ramené à Pontoise.
Il y séjourne jusqu’au 3 septembre, puis est dirigé par étapes et voie de chemin de fer
sur Nanteuil-le-Haudouin où il débarque dans la nuit du 7 septembre.
C’est la bataille de la Marne, il y prend part dans la journée du 7 en attaquant
les forces ennemies qui occupent le bois de Morolles.
L’armée allemande battue commence son repli de la Marne sur l’Aisne.
Le 219ème prend part à la poursuite dans les journées du 8 au 13 septembre.
Le 13 septembre, il traverse l’Aisne à Jaulzy et prend position sur le plateau de Bitry.
A partir du 13 septembre, le Régiment prend part aux combats qui se livrent
sur le plateau entre Moulin-sous-Touvent et Autrèches
(combat de Bitry, 14 et 15 septembre, d’Autrèches, 16 et 17 septembre).
A partir du 18 septembre, les positions se stabilisent de part et d’autre.
C’est la guerre de tranchées qui commence.
Jusqu’au 2 octobre, le Régiment prend part à différents combats livrés
sur la rive droite de l’Aisne entre Vingre et le plateau de Touvent au nord d’Attichy.
Il occupe à partir du 2 octobre un secteur de tranchées à cheval sur la route de Moulin-sous-Touvent.
Source http://219eri.e-monsite.com
Collection Jeannine Lamour
Conq François Marie
Né le 18 Avril 1886 à Tréouergat - Coatoroc'h
Classe 1906 Matricule 404
Cultivateur
Rappelé à l'activité le 1 Août 1914
19e Régiment d'Infanterie
Soldat de 2ème classe
Parti en renfort le 7 Août 1914
Blessé à l'épaule gauche le 1 Juillet 1916
Tué à l'ennemi à Foucaucourt (Somme)
le 31 Août 1916
Mort pour la France
Inhumé au au cimetière de Bois de Satyre n°2
Tombe 75
Foucaucourt (Somme)
Conq Guillaume
Né le 19 Septembre 1886 à Plouguin
Classe 1906 Matricule 2677
Cultivateur
Résidant à Tréouergat
Rappelé à l'activité le 1 Août 1914
2e Régiment d'Infanterie Coloniale
Aux Armées le 24 Août 1914
Rentré au dépôt en 1914
Renvoyé dans ses foyers le 12 Mars 1915
Père de 6 enfants
Démobilisé le 26 Février 1919
Se retire à Tréouergat
Conq Michel Marie
Né le 2 Janvier 1893 à Tréouergat - Pont Prenn
Classe 1913 Matricule 276
Cultivateur
Incorporé au 119e Régiment d'Infanterie
le 27 Novembre 1913
Soldat de 2ème classe
Blessé au combat de Charleroi le 23 Août 1914
Épaule droite
Blessé à Aix Noulette - Souchez le 22 Juin 1915
Plaie séton bras gauche par éclat d'obus
403e Régiment d'Infanterie
le 1 Octobre 1915
121e Régiment d'Infanterie
le 30 Mai 1917
Blessé à Charny le 14 Juin 1918
Main gauche par éclat d'obus
154e Régiment d'Infanterie 9e Bataillon
le 15 Novembre 1918
131e Régiment d'Infanterie
le 3 Décembre 1918
Démobilisé le 2 Septembre 1919
Se retire à Tréouergat
Citation
à l'ordre du Régiment n°186 du 31 Décembre 1918
Bon soldat, a été blessé deux fois
dans l'accomplissement de son devoir
à Charleroi et à Souchez
Croix de Guerre étoile de Bronze
Médaille de la Victoire
Médaille Commémorative
Médaille Militaire
Historique du 121e Régiment d'Infanterie
LA BATAILLE DE L’OURCQ
Confortablement installé dans de très bons cantonnements, au sud de Bar-le-Duv,
à Guerpont (état-major et 3e bataillon), Culey (2e bataillon) et Resson (1er bataillon),
le régiment se repose de la dure période passée dans le secteur de Bezonvaux ;
il reçoit des renforts qui comblent ses pertes et reprend sans tarder l’instruction.
La première ruée allemande de 1918 a été contenue ; on sait que l’ennemi en prépare
une deuxième, que l’on attend dans la région d’Amiens.
Le régiment est prêt ; le 16 mai, il embarque à Longeville, pour débarquer le 17 juin
à la gare de Feuquières, d’où il gagne en deux étapes le cantonnement de Bougainville
(état-major, 1er et 2e bataillons) et Briquemesnil (2e bataillon).
L’instruction est aussitôt reprise, et des manœuvres avec chars d’assaut
permettent aux cadres et aux hommes de se familiariser avec l’emploi
de ces nouveaux engins.
Le 27 mars, la grande attaque allemande s’est déclenchée sur le Chemin des Dames ;
la poussée ennemie a rompu le front en ce point
et gagne rapidement vers le sud, menaçant Meaux et Paris.
La 26e D.I. repart aussitôt pour s’embarquer dans la région sud-ouest d’Amiens.
Le 121e R.I. prend le train à Prouzel et file dans la direction de Paris, puis de Meaux.
Au passage à Pantin, pendant un assez long arrêt, on entend toutes les vingt minutes les éclatements des obus des fameuses « Berthas ». Les nouvelles que l’on prend au passage n’ont rien de réconfortant.
Toutes les positions au nord de Soissons ont été enfoncées, les dernières réserves de la VIe armée ont fondu dans la bataille ;
seul un réseau de cavalerie, reculant pied à pied, combattant avec acharnement, renseigne le commandement sur la progression
de l’ennemi, dont les avant-gardes atteignent une ligne passant approximativement par Latilly, Neuilly-Saint-Front et Chouy.
Il n’y a pas un moment à perdre.
La 26e D.I., mise à la disposition du 2e corps de cavalerie, a pour mission de s’opposer à la marche des corps allemands,
dont le mouvement sur Paris par la vallée de l’Ourcq se dessine maintenant de façon très nette.
Elle s’établira à hauteur de Troësnes, puis attaquera dans la direction de Chouy.
Aussi, dès son arrivée, ses éléments vont-ils être jetés successivement dans la lutte.
Le premier de tous est le bataillon KREMPP (2e du 121e R.I.) ; il reçoit mission de couvrir le débarquement de la division.
Le flanc droit appuyé à l’Ourcq, soutenu dans sa marche en avant par quelques autos-mitrailleuses, il se porte en hâte sur Troësnes,
où il s’installe face à l’est.
Sa situation est difficile ; il n’a pas de liaison latérales, plus de cavalerie en avant et, comme pour briser le ressort et l’allant
de ses hommes, il assiste pendant sa marche en avant au lamentable spectacle de longs convois de voitures fuyant
devant l’avance ennemie.
Mais, loin de démoraliser ses vaillants poilus, ce spectacle excite au contraire leur ardeur et leur résolution d’arrêter le flot ennemi.
Le 121e R.I. arrive ; le Boche ne passera pas.
D’ailleurs, le contact avec lui s’établit aussitôt.
Les patrouilles envoyées des deux côtés se heurtent et se fusillent, mais aucune attaque ne marque cette journée du 31 mai,
pendant laquelle le bataillon KREMPP, tâté par les éléments avancés des deux premières divisions de la Garde,
n’en supporte pas encore le choc.
Entre temps, l’état-major et la C.H.R., débarque à Estably, sont acheminés en autos sur La Ferté-Million, où ils arrivent le 1er juin
à 4 heures.
Le 1er bataillon arrive à son tour à 14 heures ; le 3e ne rejoindra que dans la nuit du 1er au 2.
Pendant la nuit du 1er au 2, deux bataillons du 139e R.I., dirigés en hâte, dès leur débarquement, sur le terrain de la lutte,
encadrent le bataillon KREMPP ; au sud, le bataillon RUNACHER tient le front entre le pont sur l’Ourcq à Troësnes et Mosloy ; au nord,
le bataillon DUPLOUY (2e et 139e R.I.) couvre le flanc gauche du bataillon KREMPP dans la région de Silly-la-Poterie
et de la maison forestière de Mortefer.
Le 1er juin, dès 8 heures, Troësnes est l’objectif d’attaques successives de l’ennemi, qui convoite ce point de passage important.
La première se déclenche à 8 heures précises. Une première reconnaissance forte de 25 à 30 hommes commandée par deux officiers, débouche du Buisson de Cresnes et tête d’aborder le village.
Prise sous le feu de la section de mitrailleuses DELPRAT, de la C.M. 2 et de la 6e compagnie (DE LARMINAT), elle regagne précipitamment l’abri du Buisson de Cresnes, laissant sur le terrain des morts et une mitrailleuse.
A 8h 30, nouvelle attaque, plus nourrie cette fois et appuyée par de violents tirs de mitrailleuses partant de la lisière
du Buisson de Cresnes.
Elle est brisée par le feu de nos Hotchkiss et de nos fusiliers qui, sans se soucier du feu ennemi, se découvrent, visant juste et abattent
les fantassins ennemis qui regagnent en hâte le couvert du Buisson de Cresnes.
A 13 heures, l’attaque est reprise ; elle durera tout l’après-midi.
L’ennemi débouche en force de Noroy-sur-Ourcq, – un bataillon au moins, – et se dirige sur la cote 98.
Nos mitrailleuses le prennent immédiatement sous leurs feux et arrêtent net sa progression.
Il stoppe un instant et reprend peu après sa marche en avant, opérant cette fois par infiltration entre les bois et l’Ourcq.
A 16 heures, il passe à l’assaut, mais, grâce à un important dépôt de munitions trouvé dans le village, nos mitrailleuses sont largement approvisionnées et font des ravages effrayants dans les rangs ennemis, qui, cloués au sol, ne peuvent avancer d’un pas.
A 18 heures, le calme est établit.
Les positions sont intégralement maintenues ; le brave 2e bataillon a calé l’avance boche, et la nuit n’est troublée que par des bombardements dirigés systématiquement sur les carrefours.
Le 2 juin, le 1er bataillon, mis à la disposition du lieutenant-colonel ADAM, commandant le 139e R.I., pour une attaque
sur le Buisson de Cresnes et Noroy, se porte, par Saint-Vaast, sur Troësnes et la vallée de la Savières, au nord de ce village.
Il doit être encadré à droite par le bataillon RUNACHER, du 139e ; à gauche par le bataillon DUPLOUY, du même régiment.
L’attaque part à 14h 30. Les trois bataillons rivalisent d’ardeur et se portent résolument à l’assaut.
Les unités de première ligne du bataillon JANSON pénètrent dans le bois, mais se heurtent à l’intérieur à une solide résistance ennemie. Les sections du lieutenant SARTIN et de l’adjudant VIDAL sont encerclées, mais parviennent à se dégager grâce à la vaillance de tous,
et particulièrement à celle de leurs chefs, qui tuent à coups de révolver plusieurs soldats ennemis et commandent leur troupe
avec un imperturbable sang-froid.
La section BOULICOT (3e compagnie), un moment arrêtée par les mitrailleuses, les réduit une à une et progresse hardiment.
Le caporal LONG s’empare d’une d’entre elles et la rapporte dans nos lignes.
L’ennemi contre-attaque avec fureur ; les unités du bataillon JANSON résistent sur place et maintiennent la possession du terrain conquis. L’effort des Allemands porte surtout sur le bataillon KREMPP, (6e compagnie) enraie la progression des ennemis qui s’avancent sur elle
et perd la moitié de son effectif par balles à la tête.
La section du sergent PRIVAT fait des prodiges de valeur et contient brillamment l’ennemi, bien appuyée par les feux de mitrailleuses
de la section DELPRAT, laquelle, quoique prise à partie par un canon d’accompagnement allemand, n’hésite pas à se porter en avant
pour avoir un meilleur champ de tir et mieux accomplir sa mission.
La compagnie ROUSSEAU (5e ), soumise à un violent tir de minenwerfer, résiste superbement et fait des prisonniers.
Nos mitrailleuses tirent avec rage ; les corvées supplémentaires de pourvoyeurs chargées de les alimenter sont sur les dents ;
les ennemis tombent par grappes : c’est un carnage sans nom.
Le tireur JACQUET, de la section de mitrailleuses AUGOT, imperturbablement calme, l’œil à la ligne de mire, abat des sections entières, grâce à la précision de son tir.
On aura une idée du feu infernal de nos mitrailleuses en songeant que la compagnie du 2e bataillon a tiré 120 000 cartouches
dans cette seule journée du 2 juin.
L’élan ennemi est brisé ; des cadavres sans nombre jonchent le sol ; le Boche n’a pas avancé d’un pas.
Pour faire face à la situation critique résultant de l’avance rapide des Allemands du 27 au 31 mai, le général commandant la division
a dû engager dans la bataille les différents bataillons de ses trois régiments au fur et à mesure de leur arrivée
et sans souci des liens organiques.
Le 2 juin au soir, la situation semblant plus calme, il prescrit des mouvements de relève destinés à mettre de l’ordre dans les régiments et à les regrouper sous le commandement de leurs chefs respectifs.
En conséquence, le bataillon FLORENTIN est acheminé sur Mosloy, avec mission de tenir le terrain entre ce village et le pont sur l’Ourcq,
à Troësnes ; dans la nuit de 2 au 3 juin, le bataillon JANSON doit relever à Troësnes, le bataillon KREMPP, qui viendra ensuite s’établir
à Saint Vaast à la disposition du lieutenant-colonel BOURG dont le poste de commandement a été fixé en ce point.
Le 3 juin, à 4 heures, les relèves prescrites ne sont pas terminées et le bataillon KREMPP n’est pas arrivé à Saint-Vaast quand brusquement, une formidable attaque allemande se déclenche sur Troësnes et le terrain compris entre ce village et Mosloy.
L’attaque est accompagnée d’un bombardement d’une violence inouïe.
De fortes escadrilles d’avions volant bas, parmi lesquelles la fameuse escadrille « tango » de l’as allemand RICHTOFFEN,
attaquent nos lignes et nos arrières à la mitrailleuse et à la bombe ; sur tout le front des 1er et 3e bataillons la lutte fait rage.
A Troësnes, le 1er bataillon est sérieusement menacé d’encerclement et tous font preuve de la plus héroïque bravoure.
Les Allemands, fauchés par le tir des mitrailleuses, des fusiliers et aussi des voltigeurs qui, insoucieux du danger, se découvrent
et se mettent debout pour mieux voir, ne peuvent aborder Troësnes ; leur offensive sur le village est brisée net ; ils se réfugient à nouveau sous le couvert du Buisson de Cresnes.
Au sud de l’Ourcq, la section MICHY, de la 11e compagnie, et la section de mitrailleuses FERRAGU, de la C.M. 3, sont prises à partie
par une automitrailleuse et mises hors de cause.
La liaison est rompue entre le pont sud de Troësnes et le bois à l’est de Mosloy ; l’ennemi s’engouffre dans le couloir qui vient de se créer et gagne le bois de Saint-Vaast.
Au sud, vers Mosloy, il est contenu par la 11e compagnie, sous le commandement du lieutenant TOUCAS, dont l’action personnelle électrise toute son unité, et par la compagnie POURTIER (9e ).
Le sous-lieutenant PROUST vient très opportunément prolonger à gauche la compagnie TOUCAS et protéger le village de Mosloy de l’encerclement qui le menace.
Cet officier fait preuve, en même temps que de qualités de bravoure bien connues, d’une habilité manœuvrière et d’un sang-froid superbes.
La section MONTRIGAUD, restée très en avant et presque cernée, se défend avec acharnement et réussit à se dégager dans la soirée.
Tout le 3e bataillon se bat furieusement, cause à l’ennemi des pertes sévères et tient ferme sur ses positions.
Les Allemands ont progressé dans le bois de Saint-Vaast ; ils atteignent la lisière ouest, d’où ils débouchent à moins de 300 mètres
du poste de commandement du lieutenant-colonel, dont l’accès devient impossible sous le feu de leurs mitrailleuses et qui risque
d’être rapidement enlevé.
Les batteries du 3e groupe du 16e R.A.C. situées à proximité sont également sous le feu des mitrailleuses légères.
La situation devient très critique et le bataillon KREMPP n’arrive toujours pas.
En hâte, les éléments du poste de commandement, téléphonistes, radios, cyclistes, sautent sur leurs armes et garnissent la lisière
de Saint-Vaast ; les artilleurs lâchent leurs canons pour prendre le mousqueton et la fusillade commence quand arrive
la section du lieutenant VILLARD, avant-garde du bataillon KREMPP.
Les hommes sont exténués, fourbus par les trois jours de durs combats qu’ils viennent de soutenir si héroïquement à Troësnes,
mais ce sont des vaillants, et leur chef un homme que rien n’arrête.
La section, à laquelle le lieutenantcolonel vient dire ce qu’il attend d’elle, et leur chef un homme que rien n’arrête.
La section, à laquelle le lieutenant-colonel vient dire ce qu’il attend d’elle, se lance immédiatement sur le bois de Saint-Vaast,
dans un élan magnifique et y engage une lutte pied à pied et corps à corps que vient étayer le reste de la compagnie SCHERER qui,
sous l’énergique impulsion de son chef, aborde le bois de Saint-Vaast avec une décision et un élan vraiment splendides.
On ne sent plus la fatigue ; de nouveau les muscles se tendent, les énergies se décuplent, l’émulation renait.
L’ennemi commence à reculer, talonné de près par cette belle unité.
Successivement arrive les autres compagnies du bataillon KREMPP ; elles sont immédiatement lancées dans le bois.
La section PROUDHON, de la 6e compagnie, a son effectif réduit de plus de moitié par le feu des mitrailleuses légères ;
elle les fait taire rapidement.
Le caporal SARRE en musette une à lui tout seul et, se lançant à l’assaut, met en fuite un groupe de vingt Allemands qu’elle accompagnait. A midi, après une lutte sévère, le bois est entièrement nettoyé et les compagnies victorieuses en garnissent la lisière est.
On ne saurait trop louer le commandant le commandant KREMPP et ses compagnies pour cette énergique intervention, dont le résultat fut de rétablir une situation devenue très tragique et d’empêcher l’ennemi d’arriver à La Ferté Million, dont la perte
aurait eu des conséquences incalculables.
Ce beau bataillon a subi de grosses pertes, mais rien n’a pu arrêter l’élan de ses hommes cependant exténués par trois jours de voyage, suivis de trois autres jours d’une lutte sans trêve et d’une relève exécutée de nuit sous des bombardements impressionnants.
A partir de ce moment, la ruée ennemie sur Paris par La Ferté Million et la vallée de l’Ourcq est arrêtée.
Rebuté, saigné à blanc par les pertes subies, le Boche ne tentera plus rien.
A partir du 3 juin, le lieutenant-colonel entreprend de le refouler peu à peu pour dégager le pont sud de Troësnes et mettre fin
à la menace d’encerclement que l’avance ennemie sur la rive gauche de l’Ourcq laisse peser sur le village et le 1er bataillon qui l’occupe.
Grâce à l’aide efficace du 16e R.A.C. et du bataillon BESSE du 92e dont le chef, un ancien du 121e R.I., connu pour son mordant
et son habilité manœuvrière, dirige toute une série d’actions locales avec une maîtrise parfaite, l’ennemi est méthodiquement refoulé
et la communication par le pont sud de Troësnes est rétablie.
L’échec de l’ennemi devant la 26e division est complet.
Depuis le 31 mai, il n’a pas pu faire un pas en avant.
Les braves du 121e R.I., comme leurs camarades des 92e , 139e R.I. et 16e R.A.C., savaient qu’ils défendaient le cœur de la France ;
l’effort ennemi s’est brisé devant l’infranchissable barrière que leur énergie, leur mordant et leur inlassable ténacité ont dressée
en face de lui.
Ils lui ont infligé des pertes sévères, lui ont pris des mitrailleuses, fait des prisonniers et donné la plus rude leçons que puisse recevoir
une troupe ivre d’une victoire facile, lancée à la curée avec l’illusion que tout cédera définitivement devant elle.
Du 14 au 19 juin, le régiment tient le secteur de Troësnes, qu’il organise sous les bombardements que ne lui ménage
pas un ennemi dépité de son échec et furieux de la rude leçon qu’il a reçue.
Collection André Conq
Croguennec François Marie
Né le 14 Février 1868 à Tréouergat - Enez Rouz
Classe 1888 Matricule 163
Dispensé de Service en 1888 Article 17
Frère mort au service
Cultivateur
Rappelé à l'activité le 6 Août 1914
87e Régiment d'Infanterie Territoriale
Auxiliaire d'Artillerie
Renvoyé dans ses foyers le 8 Août 1914
Père de 6 enfants
Croguennoc Alphonse Marie
Né le 17 Octobre 1869 à Tréouergat - Kersabiec
Classe 1889 Matricule 1146
Cultivateur
Résidant à Ploumoguer
Service Auxiliaire en 1889
Faiblesse
Classé Service Armé le 12 Novembre 1914
Incorporé au 87e Régiment d'Infanterie Territoriale
le 21 Avril 1915
Détaché à Plouarzel le 26 Février 1917
comme agriculteur (catégorie A)
Démobilisé le 30 Novembre 1918
Se retire à Plouarzel
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