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De la Commune de Paris
au Bagne
en Nouvelle Calédonie
PASSEDOUET Auguste Jules
Brest
Passedouet, Auguste Jules
Source : Le Maitron
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Né le 28 avril 1838 à Brest (Finistère) ;
Mort le 17 juin 1876 en déportation ;
Comptable ;
Membre de l’Internationale ;
Communard, chef de bataillon fédéré,
Déporté en Nouvelle-Calédonie,
Débarqué, du transport La Virginie,
à la presqu’île de Ducos le 9 décembre 1873
Décédé d’une sclérose du cerveau le 17 juin 1876
Selon Délion, op. cit., Passedouet « commença par être marchand de vins, puis se lança dans le journalisme et fut successivement gérant du Globe, du Corsaire et du Satan ».
Il collabora avec Vinçard aîné à La Mutualité, journal du travail, des sociétés coopératives et de secours mutuels,
fondé à Bruxelles en novembre 1865.
Le 17 mai 1869, il prit la parole lors d’une réunion de 500 personnes à la Salle de la Fraternité (27, avenue d’Italie), appartenant à Jules Nostag, défendit le socialisme et conclut en s’exclamant :
« Laissez passer la liberté sociale ! »
Avec M. Vuillaume et L. Sornet, en février 1870, il fit paraître La Misère, petite feuille in-4° qui eu sept numéros (6-12 février).
Secrétaire-correspondant de la section de la Maison-Blanche de l’Internationale fondée en avril 1870 — Voir Dict., t. IV, p. 57 —
Passedouet fut impliqué dans le troisième procès de l’Internationale — Voir Varlin.
Le 8 juillet, il fut renvoyé de la prévention d’avoir appartenu à une société secrète, mais convaincu d’avoir, à Paris, fait partie de l’AIT non autorisée, et condamné à deux mois de prison, 25 f d’amende et quatre mois de contrainte par corps le cas échéant.
Passedouet, qui avait habité un temps, 7, rue de Constantine, VIIe arr.,
fut nommé, le 4 septembre 1870, maire du XIIIe arr.,
mais il ne fut pas élu le 5 novembre.
La Commune de Paris le délégua à la mairie du XIXe arr. « où, du reste,
il se conduisit personnellement avec beaucoup d’honnêteté »
(Délion, op. cit.)
La commission communale du XIXe arr. comprenait avec lui
Ansel, Chilmann, Debeaumont, Guyot, P.Mallet, Pascal, Pichot, Poujois et Vincent (cf. Murailles... 1871, op. cit., pp. 242, 465).
Il collabora à La Montagne de G. Maroteau, 2-25 avril 1871.
Chef de la XIXe légion, il combattit jusqu’au bout, fut fait prisonnier
le 28 mai 1871 et condamné, le 30 mars 1872, par le 3e conseil de guerre, à la déportation dans une enceinte fortifiée.
Dans Mémoires d’un jeune homme, pp. 295-299, H. Bauër a parlé avec sympathie de Passedouet que la folie gagna à la presqu’île Ducos :
« À quarante ans, il était d’intelligence claire et précise,
de caractère ferme et droit.
Le bon sens, la raison souriante et pratique qui n’excluent pas l’action
le placèrent au-dessus des têtes du parti révolutionnaire.
Son instruction étendue, il l’a acquise par la volonté et la patience,
pauvre être abandonné, élevé à l’école des enfants de troupe du régiment [...]
« Lors de la Commune, il hésitait à s’y rallier, mais son tempérament
de révolté, ses relations antérieures, ses convictions plus fortes
que la prudence ou l’ambition le mirent aux premiers rangs
de l’armée révolutionnaire [...]
À la presqu’île Ducos, « on le surveilla de près, car il était dangereux d’approcher de lui.
L’affreuse agonie de son âme se prolongea durant quelques semaines.
À l’heure de la mort, il sembla sortir de son état comateux et,
se dressant sur son lit, la face rassérénée,
avec un long regard autour de lui, il murmura :
« Quelle existence ! quelle existence ! »
Et il retomba inerte.
Il était délivré. »