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Fenêtres sur le passé

1941

Pour venger leur père oncle blessé il y a quatre ans
sur l'île Quéménès

 

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Source : La Dépêche de Brest 1 octobre 1941

 

C'est une affaire dont l'origine remonte à l'année 1937, qui amène aujourd'hui sur les bancs du tribunal correctionnel Jean Lucas, 23 ans, patron pêcheur au Conquet, et son cousin François Lucas, 25 ans.

 

Voici les faits :

Le 7 juin dernier, François Appriou, 24 ans, marin-pêcheur à Plouguerneau, était venu livrer au Conquet des paniers de crustacés, produit de la pêche de la journée.

Vers 20 h. 30, il sortait du café Botquélen, sur le port, en compagnie de son camarade Jean Balcon, 33 ans, également marin-pêcheur, quand les deux hommes furent brusquement assaillis par deux ou trois jeunes gens et roués de coups.

L'enquête ouverte par la gendarmerie à la suite de cet incident permit d'identifier les auteurs de l'agression qui n'étaient autres que les Lucas.

 

Appriou déclare que Jean Lucas l'avait frappé sous prétexte que son père avait eu une discussion avec M. Aristide Lucas, ancien patron du canot de sauvetage du Conquet.

 

Les débats nous apprennent qu'en 1937, à l'île Quéménès, une rixe avait éclaté entre M. Appriou père et M. Aristide Lucas.

Ce dernier, tombé à terre, fut sauvagement frappé à coups de sabot et eut une oreille en partie arrachée.

M. Lucas ne voulant pas ébruiter cette affaire, refusa de porter plainte.

Mais sur son lit de mort, le vieux marin avait demandé à son fils et à son neveu de le venger.

 

Les années passèrent, mais les Lucas n'avaient pas oublié.

L'occasion ne s'étant présentée que quatre ans plus tard, ils vengèrent leur père en s'attaquant au fils Appriou.

Quant à Balcon, qui n'était pour rien dans l'affaire, il reçut également son compte.

 

Me Le Louet fait valoir les excellents renseignements fournis sur le compte des inculpés et rappelle que Jean Lucas a succédé à son père, Aristide Lucas, héroïque sauveteur, comme patron du canot de sauvetage.

 

Le tribunal les condamne à 50 fr. d'amende chacun, mais les fait bénéficier de la loi de sursis.

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