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Fenêtres sur le passé

1940

Morlaix
Une fillette et son frère asphyxiés par le gaz d'éclairage

 

Une fillette et son frère asphyxiés par le gaz d'éclairage.jpg

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Source : La Dépêche de Brest 6 décembre 1940

 

Hier après-midi, vers 14 heures, M. Pena, photographe, place Thiers, à Morlaix, fut intrigué par une forte odeur qui régnait dans l'escalier de l'immeuble dont l'entrée donne sur la venelle du Four St-Mélaine.

 

Il se rendit à l'appartement occupé au l'étage par Mme Saladin et ses deux enfants, Yolande, âgée de 12 ans et Christian, âgé de 10 ans, d'où semblait se dégager cette odeur.

La porte n'étant pas fermée à clé, M. Pena y entra facilement.

Il aperçut, dans la cuisine, allongés dans leur lit le petit Christian et sa sœur Yolande.

Suffoqué par le gaz, M. Pena ouvrit rapidement la fenêtre puis, pressentant un malheur, il se rendit au commissariat.

 

M. Rocher, commissaire de police, l'inspecteur Messager et l'agent Dutartre se rendirent sur les lieux en même temps que M. le docteur Le Duc qu'on avait alerté d'urgence.

 

Hélas ! Yolande Saladin et son frère, qui, surpris par la mort en plein sommeil, semblait encore dormir chacun dans leur petit lit, avaient succombé à l'asphyxie depuis plusieurs heures.

 

M. le docteur Le Duc essaya bien de faire quelques tractions mais ce fut inutile.

 

Peu de temps après, vers 14 h. 20, arriva de Plouézoch, où elle avait été passée la nuit de mercredi à jeudi, Mme Saladin, mère des deux petites victimes.

On juge de sa douleur quand on lui apprit la terrible nouvelle.

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L'enquête ouverte par M. Rocher, commissaire de police, a permis d'établir ce qui suit :

 

M. et Mme Saladin, qui ont leur domicile à Plouézoch, avalent loué à Morlaix l'appartement qui fut le théâtre du drame d'hier, ceci afin que leurs enfants Yolande et Christian fussent à même d'aller en classe dans notre ville.

 

Mercredi soir, Mme Saladin décida de se rendre a Plouézoch.

Elle laissa ses enfants seuls avec la bonne qui devait partir, dans la soirée, pour Paris.

 

Que se passa-t-il par la suite ?

On ne peut faire que des suppositions.

 

Après avoir préparé le dîner, la bonne qui prit, le soir même le train pour Paris oublia peut-être de fermer les robinets du gaz.

Ces robinets étaient, en effet, ouverts quand les enquêteurs arrivèrent sur les lieux.

 

Il est encore possible que les enfants après le départ de la bonne, aient ouvert les robinets.

 

C'est, ce que l'enquête établira mais l'une ou l'autre de ces explications peut-être retenue, en raison de la distribution actuelle du gaz dont la pression, on le sait, est considérablement réduite entre 19 h. 45 et 7 heures du matin.

Les robinets auraient donc pu rester ouverts dans cet Intervalle sans que personne ne s'en aperçut.

 

La pression du gaz redevenant normalement après 7 heures du matin, ce serait vraisemblablement à ce moment que les pauvres petits auraient été asphyxiés.

 

M. Saladin a été prévenu hier après-midi par les soins de la police et par l'intermédiaire du maire de Plouézoch, du malheur qui le frappait.

 

Nous présentons à M. et Mme Baladin, si cruellement éprouvés, l'expression de nos très vives condoléances.

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