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Fenêtres sur le passé

1939

Les anciennes troupes de la Marine
en garnison à Brest
- Article 16 sur 16 -

Le corps d'artillerie de Marine
1795 - 1803

 

Les anciennes troupes 16.jpg

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Source : La Dépêche de Brest 6 avril 1939

 

L'Infanterie de marine a disparu au début de 1794 avec les deux régiments d'artillerie, ses contemporains.

 

Le Directoire, en arrivant au pouvoir, crée, à la fin de 1795, sept demi-brigades d'artillerie de marine, chargées de la garnison des vaisseaux.

Le corps est important, puisqu'il comprend 15.000 hommes.

Trois demi-brigades sont affectées à Brest, qui voit ainsi arriver près de 6.000 soldats dans ses murs.

 

La plupart sont recrutés sur place dans la région bretonne ou même à Brest.

Ils sont tous enchantés de leur nouvelle condition.

Chaque fois qu'ils le peuvent, ils parcourent la rue Fautras et la place du Champ de Bataille, le bicorne bien campé sur la tête, l'habit bleu à passepoil rouge serré à la taille, une main sur le briquet et l'autre tiraillant une moustache naissante.

Ils espèrent ainsi ravager les cœurs des Brestoises.

Mais la guerre maritime qui faisait rage déjoua leurs calculs en les appelant rapidement sur les vaisseaux.

Et la Bretagne et la ville de Brest purent les suivre en pensée à Aboukir, en Égypte et en Vendée et quelquefois les pleurer.

 

En 1799, le ministre de la Marine, l'amiral Bruix, ne peut armer les vaisseaux du port de Brest, faute de matelots.

Il doit recourir pour cela aux demi-brigades d'artillerie du port qui en sont enthousiasmées.

« Il régnait, dit Malaizé, quelque temps après l'embarquement des demi-brigades à bord de l'escadre de Brest, un ordre parfait et les manœuvres s'exécutaient avec un ensemble et une précision admirables qui rappelaient les beaux jours de la Marine française. »

 

Au combat du 23 juin 1801, le vaisseau le Dix Août attaque avec succès le Swiftsure.

Nicolas Potier, artilleur de marine, embarqué sur le vaisseau français, ayant eu le bras gauche emporté par un boulet anglais, subit l'amputation et sert aussitôt sa pièce avec le bras qui lui reste.

« L'ennemi m'a coupé le bras gauche, dit-il, mais j'ai encore le droit pour le service de ma patrie. »

 

L'arrêté du 5 mai 1803 remplace les sept demi-brigades par quatre régiments d'artillerie de marine, dont l'un est mis en garnison à Brest.

 

Ces troupes furent retirées à la Marine en 1813, puis lui furent rendues en 1814.

 

Sous la Restauration, l'artillerie et l'infanterie de marine cessent de faire partie de la garnison des vaisseaux.

La Marine assure alors elle-même le service de ses canons à bord et des compagnies de débarquement au moyen de ses propres équipages.

 

Les troupes de la marine disparaissent ainsi toutes vers 1830, après avoir pendant près de deux siècles parcouru le monde entier, laissant derrière elles le souvenir de soldats sans peur et loyaux, ne songeant qu'à augmenter sans cesse le patrimoine de gloire de la marine militaire de France.

 

MONTSECRET

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L'Amiral Eustache Bruix.jpg

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L'Amiral Eustache Bruix

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