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Fenêtres sur le passé
1939
Les anciennes troupes de la Marine
en garnison à Brest
- Article 11 sur 16 -
Le corps royal d'infanterie de Marine
1774 - 1782
Source : La Dépêche de Brest 31 mars 1939
Sartines décide en 1774 de remplacer les huit régiments des ports par un corps d'infanterie à 100 compagnies de fusiliers.
Il lui donne le nom de Corps royal d'infanterie de marine.
Les soldats de l'ex-Corps royal de marine fournissent les premiers éléments du nouveau corps d'infanterie, qui comprend trois groupes sous le nom de divisions de Brest, de Toulon et de Rochefort.
La division de Brest, la plus importante, compte 50 compagnies d'environ 120 hommes chacune.
Les soldats, commandés par des officiers de vaisseau, ont le même uniforme que l'ancien régiment de Brest qui les avait précédés.
Les régiments décidément changent, mais se ressemblent.
Le Corps royal d'infanterie de marine, embarqué sur les vaisseaux, rend les plus grands services et se fait apprécier des officiers qui le commandent.
Malaizé, chroniqueur averti des troupes de la marine, nous indique que ceux-ci montraient à l'égard des soldats du Corps royal « une bonté toute paternelle ».
Aussi ces derniers donnaient-ils toujours l'exemple d'un zèle infatigable et d'un dévouement sans bornes.
Ils se signalent à la prise de la Grenade, sous les ordres du comte d'Estaing en 1779.
Un grenadier de la division de Brest, à l'attaque du Morne, réussit par son courage et son adresse à dégager son colonel.
D'Estaing, à la fin du combat, qui est une victoire pour nos armes, se tourne vers le grenadier qui, toujours militaire, a son bonnet d'ourson, sous lequel il ruisselle :
« Embrasse-moi, camarade, lui dit-il, tu es officier. »
La division de Brest fait la conquête de Trinquemalé, dans l'Inde, avec le bailli de Suffren en 1782, mais c'est son chant du cygne, car un nouveau ministre de la Marine arrive au pouvoir et son premier acte est de faire supprimer le Corps établi par son prédécesseur.
La ville de Brest, tant pour leur valeur aux combats que pour leur belle allure dans les rues, admirait les soldats d'infanterie de marine, d'autant que les hommes du détachement, présent à Brest en 1776, avaient participé à l'événement mémorable de l'époque :
L’enterrement de Charles-Claude de Ruis-Embito, intendant de la marine à Brest.
Trois cents hommes du Corps royal d'infanterie de marine encadraient le convoi, qui était précédé de 48 cloches portées par les enfants de l'hôpital, de 36 pleureuses, cierge en main, de huit capucins, des archers de la ville, de 20 suisses...
Toute cette pompe et cette magnificence avaient beaucoup frappé les habitants et ils y associèrent longtemps le souvenir de la division de Brest et de ses vaillants et fiers soldats de marine.
MONTSECRET.
Antoine de Sartine