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Fenêtres sur le passé

1939

Un incendie détruit la salle de spectacle du patronage
de la Légion Saint-Pierre

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Source : La Dépêche de Brest 12 février 1939

 

Le patronage de la Légion Saint-Pierre est situé rue des Quatre Pompes à Saint-Pierre-Quilbignon.

Une venelle, large de trois mètres à peine, conduit de cette rue à une vaste cour plantée d'arbres au fond de laquelle est édifiée dans toute sa largeur un bâtiment en maçonnerie couvert d'un toit en ardoises et composé d'un rez-de-chaussée servant de salle de spectacle.

 

Trois portes et plusieurs fenêtres s'ouvrent sur la cour.

Sur l'autre façade, une quatrième porte donne dans un jardin.

 

À l'une des extrémités se trouve la cabine cinématographique en tôle, surélevée de deux mètres, mais fermée par une porte en bois à laquelle l'opérateur a accès par une échelle.

 

À l'autre extrémité, la scène avec cadre de scène, rideau, toiles de fond, portants et décors.

 

Le plafond était constitué par un lambris fixe à la charpente en bois.

 

Une partie de la scène donne dans une baraque américaine acquise à La Ninon,

après la guerre et sert de salle de réunion.

À l'extrémité de cette baraque se trouve l'école libre du bourg de Saint-Pierre.

                     

De l'autre côté de la salle de spectacle, la propriété de M. Olivret.

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Au feu.jpg

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La salle de spectacle peut contenir environ 400 personnes qui prennent place aux premières sur des fauteuils à bascule, aux secondes, sur des bancs en bois.

 

Deux cents spectateurs étaient entrés dans la salle.

 

L'opérateur était à son poste. Il avait placé un film sur l'appareil et ouvrit le volet obturant l'objectif, le rayon lumineux mit instantanément le feu à la pellicule.

 

Avec beaucoup de sang-froid, le jeune opérateur tenta de couper les morceaux de la bande en feu,

mais les flammes gagnaient avec une telle rapidité qu'elles se communiquèrent aux quatre grosses bobines placées sur le sol de la cabine.

 

L'opérateur tenta de se servir du projecteur, mais aveuglé, à demi-étouffé par l'épaisse fumée se dégageant du celluloïd, il dut reculer.

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Les spectateurs avaient aperçu les flammes par les ouvertures de la cabine.

Il y eut une minute de panique, vite calmée par les hommes et le personnel du cinéma.

 

Quelques femmes avaient sauté par une fenêtre, mais les spectateurs purent sortir par les deux portes de la salle sans qu'il y eut le moindre accident de personnes.

 

Le courant avait été coupé, mais six lampes de secours, branchées sur piles,

éclairaient suffisamment cette sortie rapide.

 

Un des membres de la Légion Saint-Pierre avait couru à la mairie, donner l'alarme.

Les pompiers furent alertés par téléphone.

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Sept minutes après le coup de téléphone, le lieutenant Crapin, commandant la compagnie, son beau-frère qui se trouvait chez lui et son fils, conducteur de l'auto-pompe, avec trois pompiers habitant près du domicile du lieutenant et alertés par les coups de klaxon de l'auto-pompe, arrivaient rapidement sur les lieux, bientôt suivis par la camionnette amenant les autres pompiers.

 

L'auto-pompe fut arrêtée au bas de la venelle, rue des Quatre Pompes, et branchée sur une prise d'eau à proximité.

 

Les tuyaux furent déroulés, mais, comme toujours, les nombreux curieux qui avaient envahi la cour du patronage, malgré leur désir de se rendre utiles, gênaient la manœuvre.

 

Enfin, une grosse lance fut mise en batterie.

 

L'incendie faisait des progrès.

De la cabine, le feu trouvant dans le plafond en bois, un aliment facile, gagnait la scène qu'il fallait à tout prix préserver pour éviter un désastre :

L'incendie de la baraque américaine et peut-être de l'école.

 

Aidés de courageux sauveteurs, le lieutenant Crapin fit établir deux nouvelles lances et après trois quarts d'heure d'efforts, il parvint à maîtriser le fléau.

 

Des pompiers grimpèrent alors sur le toit dans lequel ils firent des ouvertures.

 

Les flammes avaient détruit avec une telle rapidité les lambris du plafond que les bois de la charpente avaient été, en quelque sorte, léchés.

Les torrents d'eau qui furent déversés conjurèrent bientôt le sinistre et à 21 h. 45, on était maître du feu.

 

Des jeunes gens, pendant ce temps, étaient parvenus à sortir fauteuils et bancs dans la cour ; d'autres, sur la scène, avaient démonté décors et herses et seul le rideau avait été consumé.

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Les autorités sur les lieux.jpg

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Dès les premiers instants, M. Eusen, maire, se trouvait sur les lieux et participa au sauvetage du mobilier.

 

On remarquait également MM. Lunven, capitaine honoraire de la compagnie des sapeurs-pompiers ;

Cloastre, président de l'association des anciens du patronage ;

Raguenès, Gourmelon, Rolland et la plupart des membres de la Légion Saint-Pierre ;

M. Mourrain, secrétaire en chef de la mairie ;

le recteur et les vicaires de la paroisse, etc...

 

M. Imbert, chef du secteur électrique de l'Énergie industrielle, accouru dès l'alerte, avait coupé le courant.

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Les dégâts.jpg

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Grâce à la promptitude des secours, les dégâts étaient moins grands qu'on aurait pu le craindre.

Il n'y avait qu'une légère brise soufflant de la rade qui évita que l'incendie ne dégénère en désastre en détruisant tout le patronage.

 

Dans la salle de spectacle, dont les peintures avaient été refaites récemment, ainsi que les décors et l'appareillage électrique de la cabine, toutes les boiseries étaient détruites, les tentures endommagées.

 

Le lambris du plafond est entièrement consumé ;

les poutres à demi calcinées, la cabine de projection détruite et l'appareil bien endommagé

 

Les dégâts sont en partie couverts par une assurance.

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