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Fenêtres sur le passé
1939
De grands travaux pour améliorer la distribution du gaz à Brest
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Source : La Dépêche de Brest 16 février 1939
Des travaux très importants sont actuellement entrepris pour la distribution du gaz dans Brest et sa banlieue.
La Compagnie générale du gaz fait, en effet, construire, à l'heure actuelle, un quatrième gazomètre, de 15.000 mètres cubes, destiné à subvenir à l'extension de la distribution.
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Le nouveau gazomètre repose sur une plateforme en béton armé.
Il se compose, à sa base, d'une cuve en tôles, dont l'épaisseur varie entre 15 et 7 millimètres.
Le diamètre de la cuve est de 28 m. 89.
La cuve sera remplie par environ 6.000 mètres cubes d'eau.
L'ensemble de l'ouvrage est formé par une « cloche » de 26 m. 73 de diamètre et de 8 m. 90 de hauteur, puis par deux « levées » formant télescope, dont les diamètres respectifs sont de 27 m. 40 et 28 m. 07.
Chaque levée a une hauteur de 8 m. 80.
L'ensemble de l'ouvrage sera maintenu et guidé par un système de charpentes métalliques.
Le nouveau gazomètre mesurera 35 mètres de hauteur.
Le poids de la construction métallique sera de 432 tonnes environ.
Précisons que le fond de la cuve couvre une surface de 660 mètres carrés.
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Nous avons visité hier, en compagnie de M. Faure, chef de fabrication, les travaux de construction du nouveau gazomètre.
Les riveuses faisaient un bruit infernal.
On se serait cru sur la cale de construction d'un croiseur.
M. Faure nous escorta jusqu'au sommet de l'édifice, ascension qui n'allait pas sans quelques acrobaties.
Le profane demeure étonné devant les proportions d'une telle construction.
À l'intérieur de l'immense cuve, de nombreux ouvriers s'affairaient, rivant les plaques couleur de rouille.
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C'est M. Bienvenu, ingénieur, qui dirige l'ensemble des travaux.
— Les fondations de ce nouveau gazomètre, nous dit-il, ont été commencées en juin 1938. Le montage des premiers éléments de la partie métallique se fit en novembre.
Nous pensons que le gazomètre sera terminé en avril ou mal prochain.
« Ce nouveau gazomètre nous permettra de subvenir aux besoins croissants de l'exploitation et nous assurera une réserve constante.
Il remplira en quelque sorte le rôle d'accumulateur ».
Le gazomètre en voie d'achèvement aura coûté 1.850.000 francs.
Avec les travaux- indispensables pour son exploitation, il faudra compter près de 2 millions et demi de dépenses.
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Voici quelques chiffres qui ne sont pas aujourd'hui sans intérêt :
En 1900, les émissions de gaz étaient de 850.000 mètres cubes pour l'année.
En 1937-38 elles sont de 6.600.000 mètres cubes.
Il devenait dès lors indispensable de développer la puissance de production de l'usine.
Il ne faut pas non plus, en effet, perdre de vue que la ville de Brest est appelée à se transformer de façon importante et que sa banlieue s'étend chaque jour.
En 1907 les canalisations couvraient 69 kilomètres.
Aujourd'hui elles s'étendent sur 93 kilomètres.
Très prochainement, la distribution du gaz sera étendue à Saint-Pierre-Quilbignon.
Il n' y a, en effet, à l'heure actuelle, que quelques lotissements de la commune qui sont desservis.
Les canalisations vont être aussi poussées, sur trois kilomètres, du côté de Saint-Marc, dans le quartier du Guelmeur, notamment vers le vieux fort.
Ainsi, la création de ce nouveau gazomètre de 15.000 mètres cubes apparaît comme une nécessité d'autant plus que d'autres projets d'expansion sont envisagés.
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Rappelons brièvement quelle fut â Brest, l'histoire de l'exploitation du gaz.
C'est le 22 novembre 1841 que la première concession fut donnée à M. Stears.
Une société fut alors constituée, sous la raison sociale : « Société Stears et compagnie », le 12 juillet 1842.
Le premier gérant de l'usine fut M. Pitty, auquel succéda par la suite, M. Duseigneur, en décembre 1857.
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Le 10 décembre de la même année, une société en nom collectif se constitua entre MM. Stears et Mathieu Pitty.
Dix ans plus tard, en octobre 1867, l'exploitation passait aux mains de MM. Jean Pitty et Paul Rouget.
M. Jean Pitty mourut le 10 décembre 1869, c'est alors que la société prit pour raison sociale :
« Compagnie d'éclairage et de chauffage au gaz de la ville de Brest. »
Au 12 octobre 1887, date du décès de Mme veuve Pitty, l'exploitation fut poursuivie sous la raison sociale :
« Paul Rouget et compagnie. »
Ce fut, enfin, le 7 avril 1888, que la société fut cédée à la « Compagnie générale du gaz pour la France et l'étranger. »
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Le gazomètre n° 1 existait lors de l'achat de l'usine.
Sa capacité était de 3.700 mètres cubes.
En 1906 il fut « télescopé » et augmenté de 2.700 mètres cubes, soit une capacité totale de 6.400 mètres cubes, qui suffisait alors aux besoins de la ville.
Le gazomètre n° 2, construit en 1895, est d'une contenance de 2.800 mètres cubes.
Enfin, le troisième, destiné spécialement au « gaz à l'eau » — construit en 1922 — est d'une contenance de 1.500 mètres cubes.
On sait que le « gaz à l'eau » n'est distribué dans les réseaux que dans une proportion déterminée.
Le quatrième gazomètre, dont on a entrepris la construction sera, sans doute, mis en service au début de l'été prochain.
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