​

Source : La Dépêche de Brest 30 janvier 1939

 

Il y avait vingt ans que les carrières du château avaient été comblées et la place aplanie,

lorsque s'y déroula la cérémonie dont la reproduction fut fixée, en gouache, par M. Desplaces, professeur de dessin des gardes-marine, à Brest.

 

C'était la cérémonie de prestation du serment civique, qui eut lieu le 14 juillet 1791.

 

Un autel de la Patrie, constitué par une estrade, sur laquelle était formée une rotonde enguirlandée de laurier et de lierre, soutenue par huit faisceaux de lances, avait été dressé devant et à quelque distance de la porte du château.

 

Quatre brigades de la garde nationale, les régiments de Beauce et de Normandie, le corps des canonniers-matelots, la compagnie des invalides formaient, autour de l'autel, un carré, dont le dernier côté était une tribune, sur laquelle allaient prendre place les autorités civiles.

 

Le matin, la municipalité se rendit en cortège place du Château.

Puis, le recteur de Saint-Louis ayant célébré la messe, sur l'autel de la Patrie, le maire, M. Malmanche, vint prêter le serment suivant :

« Je jure fidélité à la Nation, à la Loi, au Roi ; je jure aussi d'observer la Constitution. »

 

Une salve de 21 coups de canon souligna le serment.

 

Trois ans plus tard, la guillotine était installée au même lieu.

Et, de mars à août 1794, elle allait fonctionner, presque quotidiennement.

C'est là, en mai, qu'étaient exécutés les 26 administrateurs du Finistère.

 

Cette tragique période terminée, la place du Château demeura le lieu des exécutions capitales, jusqu'en 1839.

 

Ainsi dégarni d'arbres, le château apparaît, toujours, comme une robuste forteresse, mais dépourvu des envols architecturaux du moyen âge.

C'est qu'aussi, dès 1689, Vauban avait supprimé les toits en poivrière du donjon et des tours, afin d'établir, à leur place, des plates-formes pour l'artillerie.

​