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Fenêtres sur le passé

1939

L'arrivée du canot Jean Charcot à Molène
 

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Source : La Dépêche de Brest 26 mai 1939

 

Le Jean Charcot, la nouvelle chaloupe à moteur de sauvetage de l'île Molène, est entrée au port à 13 h. 45.

Partie du Havre le samedi 20 mal, à 8 h., elle arrivait à Cherbourg à 17 h., pour repartir le 21, à 1 h. 45 du matin.

Elle abordait à Roscoff à 15 h. 30. Le 22, à 8 h. 30, elle prenait la direction de Molène.

 

Le Jean Charcot, construit par les chantiers Normand, du Havre, mesure 13 m. 33 de long sur 3 m. 50 de large.

Il est pourvu de deux moteurs Beaudoin-Diesel, d'une force de 45 CV.

Sa vitesse, d'après les essais officiels, atteint 8 nœuds 10.

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Nous avons interrogé les membres de l'équipage du Coleman désignés par la Société de sauvetage pour possession de la nouvelle chaloupe :

MM. Michel Corolleur, patron, dont le nom et les exploits sont universellement connus ;

Charles Masson, sous-patron, le bras droit de Corolleur et son émule en héroïsme ;

Pierre Coëffeur, le mécanicien compétent et dévoué qui figure sur tous les palmarès de sauvetage effectués par la station ;

Ernest Rocher, aide-mécanicien et marin d'élite de l’équipe des sauveteurs.

Tous sont unanimes à déclarer que le Jean Charcot, dont le nom est un symbole d'héroïsme et de dévouement, remplira merveilleusement son rôle de bateau sauveteur.

D'une coupe et d'une construction impeccables d'une puissance de propulsion incomparable, grâce à ses deux moteurs perfectionnés, il répond d'une façon pour ainsi dire parfaite aux exigences du rôle qu'il aura à remplir dans les parages les plus périlleux qui existent.

Nous sommes assurés qu'on parlera des exploits du Jean Charcot comme on a parlé de ceux du Coleman.

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L'équipe chargée de la conduite du Jean Charcot nous prie d'adresser ses plus vives félicitations

à MM. le 1er maître patron pilote de la flotte Drillet, qui les pilota du Havre Jusqu'au chenal du Four, et Morel, mécanicien des chantiers Normand, qui assura le service des moteurs jusqu'à Molène.

 

Ajoutons que le Jean Charcot, mis à l’eau en Juillet dernier, devait être livré à la station de Molène en septembre 1938.

La livraison fut retardée par suite d'aménagements à effectuer à l'abri.

 

Les essais définitifs seront effectués demain 23, en présence de M. le commandant Richard, après quoi le Jean Charcot prendra possession de son abri.

 

Quant à la chaloupe Coleman, qui doit nous quitter dans quelques jours, ce n'est pas sans un serrement de cœur que l'équipage et toute la population molénaise la verront partir, après un séjour de dix-huit ans dans l'île.

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Elle fut la première chaloupe à moteur mise en service par la Société de sauvetage.

Successivement commandée par les patrons Maurice Cuillandre (pendant 8 ans) et Michel Corolleur (pendant 10 ans) ses exploits ont rempli les colonnes des journaux.

Nous en rappelons quelques-uns, sanctionnés par des diplômes que nous avons relevés dans l'abri du canot :

 

29 août 1923 : sauvetage du vapeur Ariel III ;

30 mars 1924 : secours à un trois-mâts en danger près des Pierres-Noires ;

7 avril 1927 : sauvetage du vapeur Bard ;

26 décembre 1927 : sauvetage de plusieurs barques de Pêche ;

7 décembre 1929 : sauvetage de l'équipage du Notre-Dame de Bonne-Nouvelle et secours au bateau Reine du Ciel ;

11 Janvier 1930 : sauvetage du bateau Amphitrite ;

13 Janvier 1931: sauvetage d’un bateau en détresse ;

3 mai 1934 : secours à un bateau naufragé ;

15 décembre 1935 : assistance au vapeur danois Corwall ;

17 septembre 1935 : remorquage du vapeur Gafsa ;

17 février 1936 : assistance à quatre bateaux de pêche ;

18 février 1936 : trois sorties effectuées la nuit pour secours à des bateaux de pêche surpris par la tempête ;

19 février 1936 : secours par violente tempête d'embarcations en détresse dans l'archipel d'Ouessant.

 

Le Coleman a été alerté sept fois en 1927 et dix fois en 1938.

 

La Société de sauvetage a, dans sa dernière assemblée annuelle, décerné les récompenses suivantes à la station de Molène :

Prix Marie-Antoinette Bourgeois, 1.000 fr. ;

prix baron et baronne Léopold Davillier, 1.000 fr. ;  

prix Emile Robin, 500 fr., à l'armement du canot de sauvetage à moteur Coleman ;

médaille d'or vice-amiral de Jonquières au patron Michel Corolleur ;

médaille de vermeil baron Jules Choquet au mécanicien Pierre Coëffeur ;

médaille de vermeil capitaine Jean au sous-patron Charles Masson ;

médailles de bronze aux canotiers Ernest Rocher, Yves Kériel, André Dubosq ;

prix baron et baronne Léopold Davillier, 1.000 fr., à l'armement du canot de sauvetage Amiral Roussin ;

médaille de bronze au patron Joseph Le Bras.

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