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Source : La Dépêche de Brest 14 mars 1939

 

Depuis une dizaine de jours, des ouvriers des Ponts et Chaussées procèdent au rejointement des pierres de taille des voûtes du pont national.

 

Hier matin quatre d'entre eux :

Jean Castel, préposé à la garde du pont ;

L. Doaré, 27 ans, manœuvre, domicilié 11 rue du Parc ;

François Luguern, 31 ans, ouvrier maçon, habitant à Ker-ar-Fur en Guipavas, et René Le Grand, 36 ans, demeurant 21, rue Laurent Legendre, étaient occupés au montage d'un échafaudage.

Celui-ci se composait de quatre madriers d'une longueur de six mètres et ayant 18 centimètres de large et sept d'épaisseur.

Ils étaient coincés à leurs extrémités sur deux bandeaux en pierre de taille ;

d'autres madriers reposaient sur les quatre premiers et le tout supportait un plancher sur lequel se tenaient les ouvriers.

 

Ce travail était presque achevé, lorsque soudain l'un des madriers se rompit par le milieu, entraînant avec lui les planches de l'échafaudage, et les quatre ouvriers tombèrent d'une hauteur de six à sept mètres, sur les marches de l'escalier de la Tour.

 

Trois d'entre eux : Castel, Luguern et Doaré, se relevèrent sans grand mal.

Il n'en fut malheureusement pas de même de leur camarade René Le Grand, qui gisait sous les débris l'échafaudage.

 

Aidés par les personnes accourues sur le lieu de l'accident, les trois ouvriers s'empressèrent de dégager la victime, qui avait la face ensanglantée.

 

M. le docteur Thielmans, appelé, donna les premiers soins au blessé, puis l'ambulance municipale le transporta d'urgence à la clinique de MM. les docteurs Pouliquen et de La Marnierre, où l'on reconnut qu'il avait une fracture du crâne et des contusions multiples.

 

MM. Jean Castel et Luguern souffrent de contusions aux jambes et aux bras; leur camarade Doaré est blessé à l'arrière de la tête et se plaint de douleurs aux jambes.

Après avoir reçu des soins, ils ont pu regagner leur domicile.

 

M. Le Guen, commissaire de police du 28 arrondissement, avisé de ce pénible accident, s'est immédiatement rendu sur les lieux, accompagné de son secrétaire, M. Moisan.

Ils furent bientôt rejoints par M. Edouard Petton, ingénieur des Travaux publics, en service aux Ponts et Chaussées.

 

Au début de l'après-midi, les débris de bois qui encombraient les escaliers de la Tour ont été enlevés.

 

Le madrier qui a cédé était neuf et l'on suppose qu'il devait avoir un défaut intérieur.

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