top of page

Fenêtres sur le passé

1938

Le viaduc en construction
Morlaix par l'image

 

Le viaduc en construction.jpg

​

Source : La Dépêche de Brest 12 août 1938

 

Le viaduc de Morlaix est l'ouvrage le plus considérable de ce genre construit en France.

« C'est, a dit M. Allier, un travail d'une audace plus étonnante que le célèbre Pont-du-Gard, bâti par les Romains ».

 

Il est construit entièrement en maçonnerie de granit.

Il a 64 mètres de hauteur au-dessus des fondations et 58 mètres au-dessus des quais, sur 284 mètres 50 de longueur.

Il comprend 14 arches, en plein cintre de 15 mètres 50 de portée :

Neuf arceaux intermédiaires de 13 mètres 50 réunissent et consolident les piles.

 

Ce monument, qui fait l'admiration des touristes, a été construit entre 1861 et 1863, en deux ans et deux mois et, si l'on tient compte des chômages d'hiver, on trouve qu'il a été élevé en moins de 23 mois de travail.

 

C'est là un résultat remarquable.

Les matériaux employés provenaient soit des carrières de la région, soit des îles de la rade.

Dans ce dernier cas, ils étaient amenés à pied d'œuvre, dans des bateaux, jusqu'au bas du viaduc, la rivière n'étant pas encore couverte et la place Cornic n'existant pas.

 

Sur la photographie du viaduc en construction qui nous a été aimablement communiquée par M. Armand Bernard, photographe, place Thiers, à Morlaix, on aperçoit, à gauche, la rivière et un bateau au pied du viaduc.

 

« Il est entré dans ce monument, plus de 11.000 mètres cubes de granit taillé et près de 54.000 mètres cubes de moellons bruts.

On y a employé, dans la composition des mortiers, plus de 20.000 mètres cubes de sable et de 10.000 mètres cubes de chaux hydraulique.

La surface taillée de granit est de près de 30.000 mètres carrés.

La quantité de bois dont il a été fait usage, soit dans les cintres, soit dans les échafaudages de service, est d'environ 2.500 mètres cubes.

Le poids de fer, affecté aux mêmes objets, dépasse 43.000 kilogrammes, sans y comprendre les appareils mus; par la vapeur qui ont servi au montage des pierres et du mortier.

Au moment de la plus grande activité des travaux, la préparation et la mise en œuvre des matériaux ont occupé simultanément jusqu'à 900 ouvriers, avec 3 machines à vapeur, 50 wagons, trente  tombereaux, soixante bateaux à voiles et un bateau à vapeur.

Cet ouvrage a coûté 2.502.000 francs, sur lesquels l’entrepreneur, M. Périchon, a réalisé dit-on, un bénéfice de 500.000 francs.

Il atteste le mérite de l'ingénieur M. Fenoux qui en a conçu le plan et en a dirigé l’exécution avec M. Planchat, ingénieur en chef.

 

« Rien ne peut d'ailleurs, a écrit M Allier, donner une idée du merveilleux coup d'œil dont on jouit du sommet de cet ouvrage.

Les vallées si riantes où coulent les deux rivières de Morlaix le bassin à flot amenant les navires jusqu'aux arches, les coteaux couverts de jardins, la chaîne des montagnes d'Arrée au loin, puis aux pieds du spectateur, les constructions de la ville, formant comme la base du monument donnant la mesure de sa grandeur, tous ces traits constituent un ensemble aussi grandiose que pittoresque, dont on reste vivement impressionné.

Quant au reproche qu'on lui adresse de couper la ville en deux, il nous semble peu justifié.

Ce serait presque de l'ingratitude de la part des Morlaisiens envers le géant de granit que de médire de lui ;

combien ne pourrions-nous pas citer d'industriels ou de commerçants qui lui doivent leur fortune ?

​

© 2018 Patrick Milan. Créé avec Wix.com
 

Dernière mise à jour - Mars 2022
 

bottom of page