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Fenêtres sur le passé
1938
Une usine d'aviation à l'Aberwrac'h
Source : La Dépêche de Brest 17 décembre 1938
Une usine d'aviation va être très prochainement ouverte à L'Aberwrac'h.
C'est la première qui sera créée dans le Finistère.
Quand on arrive à L'Aberwrac'h, à droite en venant de Brest, on remarque une usine, qui fut autrefois destinée à l'exploitation de l'iode.
Cette entreprise, très importante au temps où son industrie était rémunératrice, dut fermer ses portes lors de la crise.
On sait que l'État français accorde des primes de décentralisation aux industriels qui ont le souci d'éloigner leurs usines de la banlieue des villes qui seraient particulièrement menacées en cas de guerre.
Il était en effet regrettable de constater que la plupart des grandes usines d'aviation étaient toutes situées, encore récemment, dans la banlieue de Paris.
Un constructeur a donc décidé d'ouvrir une grande usine d'aviation à L'Aberwrac'h.
La Société de l'Iode et de l'Algine avait construit, voici quelques années, un important établissement,
face à la baie de Saint-Antoine.
Cette usine comporte environ 7.000 mètres carrés de terrain couvert.
Après liquidation, elle fut achetée par le « Consortium de l'iode ». .
Les bâtiments furent alors rétrocédés à une grande société d'aviation de la région parisienne.
Un ingénieur de d'aéronautique, officier aviateur de réserve, estima, à juste titre, que les bâtiments en question pouvaient servir à l'industrie aéronautique.
Il mit le projet sur pied avec persévérance.
Ses efforts furent couronnés de succès.
À la fin du mois de novembre, des représentants du ministère de l'Air et des ingénieurs de la société qui acquit les immeubles de « l'Algine » se rendirent à l'Aberwrach pour se rendre compte de l'état des lieux.
Cet examen leur donna satisfaction, croyons-nous.
La nouvelle usine d'aviation devra embaucher 300 ouvriers spécialisés.
Son rendement sera particulièrement suivi.
Elle sortira, nous a-t-on dit, environ 100 avions ou hydravions par an, soit un tous les quatre jours environ.
On construira prochainement une piste de lancement, située directement devant l'usine,
dans la baie de Saint-Antoine.
Cette piste, construite en ciment armé mesurera environ 40 mètres de longueur.
La baie de Saint-Antoine étant limitée par une vasière, elle ne sera utilisable qu'à marée haute.
Cet inconvénient est d'ailleurs sans importance puisqu'aussi bien la sortie des appareils sera facilement conditionnée à la hauteur des marées.
L'usine commencera d'abord par se spécialiser dans la réparation des moteurs d'avions.
Elle fabriquera ensuite, si nos renseignements sont exacts, des hydravions, des vedettes rapides et des avions terrestres.
On espère organiser rapidement une piste d'atterrissage pour ces derniers aux abords de Sainte-Marguerite,
où les sables sont aussi résistants qu'aux Tréas-Glaz de Plouescat.
Si le projet en question apparaissait irréalisable les essais des avions terrestres se feraient sur le terrain de Guipavas.
La commission d'enquête a été particulièrement séduite par le plan d'eau qui s'offrirait aux hydravions en essais à l'Aberwrach, sur l'immense baie limitée par l'île d'Ehre, le rivage de Kameulet,
de Saint-Antoine et la baie de Sainte-Marguerite.
Les hydravions pourraient en outre se poser en toute sécurité sur l'Aberwrach, jusqu'au pont de Paluden.
Les travaux de mise en état des locaux achetés par la société d'aviation commenceront d'ici à environ deux mois.
On escompte que les bâtiments seront organisés pour entrer en fonctionnement vers le début d'avril.
Il a fallu aussi se préoccuper du logement des ouvriers de l'usine.
Des services d'autocars relieront spécialement cette nouvelle industrie à Brest et, d'autre part, il est prévu l'édification de logements pour le personnel sédentaire.
L'importance de cette nouvelle industrie ne saurait échapper à personne.