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Fenêtres sur le passé

1938

Les travaux du bassin du Salou - 29 avril 1864
- Le vieux Brest -

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Source : La Dépêche de Brest 15 décembre 1938

 

La Penfeld était jadis une rivière encaissée entre deux lignes de collines rocheuses abruptes.

S'en douterait-on aujourd'hui à voir les immenses bâtiments, les terre-pleins, les cales de construction et les bassins disposés sur ses rives ?

 

Parlant de la visite qu'il fit à l'arsenal en 1795, Cambry exposait :

« Je me contente de donner une idée des immenses travaux exécutés pour établir des bâtiments si larges et si considérables sur des rocs qu'il fallait renverser, sauter à l'aide de la poudre à canon. »

 

En effet depuis l'époque où Colbert, de 1666 à 1676, fit construire les premiers quais, qui atteignaient une longueur de 1500 mètres, on n'a jamais cessé de tailler dans le roc pour trouver place.

On peut s'en rendre compte en suivant les parois rocheuses qui ceinturent l'arsenal.

 

Pour permettre la construction des maisons qui bordaient le quai de Brest, il avait fallu tailler le versant de la colline qui porte aujourd'hui le boulevard Thiers.

Plus loin était « la montagne » de Keravel, puis celle qui porte l'hôpital maritime, enfin, le plateau du Bouguen.

 

Sur la rive droite, même disposition du côté de Recouvrance où les rochers se prolongent portant la caserne

du 2e Dépôt, le quartier de Pontaniou, suivis du plateau des Capucins, de l'ancienne montagne du Salou et du plateau de Quéliverzan.

 

Au cours des siècles, tandis que se développait notre port maritime, on attaqua la roche sans arrêt.

Entreprise gigantesque, travail de forçats pourrait-on justement dire,

car les pensionnaires du bagne y prirent une sérieuse part.

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Les travaux du bassin du Salou 29 avril 1864 (1).jpg

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Près de la porte Tourville cependant une crique vaseuse s'offrait, celle de Troulan qu'utilisa Vauban, de 1683 à 1687, pour y creuser le premier bassin, celui de Brest, qui devait, comme ceux qui le suivirent, subir plusieurs agrandissements.

 

En 1727 on commençait les trois cales de lancement de Bordenave.

 

En 1742, Choquet de Lindu faisait construire les trois formes de radoub de Pontaniou.

Une quatrième forme leur était adjointe en 1820.

 

En 1827 la première forme du Salou voyait le jour.

Elle devait son nom à la ferme qui dominait, la montagne à 25 mètres au-dessus des quais.

 

De 1833 à 1835 on disposait les quatre cales de construction de la Boucherie.

 

 

Sous le gouvernement impérial, deux autres cales de construction, celles du Bocage allaient donner plus d'extension aux entreprises de l'arsenal.

Puis on créa de nouveaux bassins au Salou.

Mais il avait fallu attaquer à nouveau la montagne.

 

Ceci avait été précédé d'une cérémonie qui fit grand bruit à l'époque.

Napoléon III et l'impératrice visitaient notre port en 1858.

Sur le plateau des Capucins on avait disposé à leur intention une tente élégante.

Comme ils y avaient pris place on faisait exploser, au flanc de la montagne du Salou,

une mine chargée de 10.000 kilos de poudre.

 

On en fit exploser bien d'autres par la suite.

Et encore, comme la marine poursuit ses travaux vers Laninon et les Quatre-Pompes, le vent du soir nous apporte presque quotidiennement l'écho de nouvelles et successives explosions.

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