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Fenêtres sur le passé

1938

Retour de la colonie de vacances de Porspoder

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Source : La Dépêche de Brest 6 septembre 1938

 

Elles sont revenues hier à 11 h. 30 dans de grands camions de la ville, qui les ramenaient de la colonie de vacances

de Porspoder, toutes ces fillettes qui venaient d'y passer un séjour si agréable.

Elles n'étaient pas tristes.

Tout le long du parcours, elles avaient chanté.

N'allaient-elles pas revoir leurs parents ?

 

Pas toutes hélas !

Car il y avait parmi elles les petites filles de l'asile Delcourt-Ponchelet qui, elles, n'avaient personne à les attendre,

mais revenaient joyeuses d'avoir passé quelques jours au bord de la mer où elles s'étaient si bien amusées

et avaient vu tant de choses jusque-là inconnues :

Les coquillages nacrés que l'on découvre dans le sable, les crabes que l'on surprend sous les galets et la mer

où il fait si bon faire la trempette.

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Si elles n'avaient pas, à leur arrivée, les baisers de leurs mamans, si personne n'était là pour s'extasier

sur leur bonne mine, du moins, personne ne les grondait comme cette petite amie à qui sa maman reprochait

de ne pas avoir écrit assez souvent alors que sa voisine avait reçu quatre lettres de sa petite fille.

 

Mais quand tant de jeux sont organisés sur la plage et qu'on ne songe qu'à courir au soleil,

allez donc avec un emploi du temps si chargé, trouver le moyen d'écrire une lettre.

La petite fille avait d'ailleurs bien vite calmé la mauvaise humeur de sa maman en lui passant gentiment les bras autour du cou et en lui disant en l'embrassant :

— SI je ne t'ai pas écrit, j'ai pensé souvent à toi.

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Après un adieu rapide aux petites camarades qu'un des camions allait conduire à Saint-Martin,

les fillettes partirent avec leurs parents, pour retrouver le logis familial.

 

Chemin faisant, elles ne tarissaient pas d'éloges sur le personnel de la colonie qui s'efforçait de les distraire.

Elles vantaient la bonne nourriture :

— Tu verras, disait une petite, comme je mange bien la soupe maintenant.

 

Dans quelques jours, après cette provision d'air vivifiant, elles pourront, avec plus d'entrain,

rentrer en classe avec l'espoir de retourner l'an prochain à Porspoder dont elles gardent un si bon souvenir.

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