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Fenêtres sur le passé

1938

Le quartier Saint-Mathieu
Moralix par l'image

 

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Source : La Dépêche de Brest 20 août 1938

 

Comme on peut le voir par la reproduction de la lithographie et par la photographie que nous publions, le carrefour formé par la rue Saint-Yves, la venelle aux Archers, la rue Basse et la rue Haute, était beaucoup plus étroit au 18e siècle qu'il l'est de nos jours.

 

À l'angle de la rue Haute et de la rue Basse se trouvait une vieille maison à encorbellement qui fut démolie assez récemment.

 

Les deux rues en question étaient bordées de curieuses maisons datant du XVe siècle.

 

En plusieurs endroits, elles ont conservé leur aspect ancien.

Dans la rue Haute existait, au fond d'une cour, vers 1765, d'après Daumesnil, « une vieille maison dont la tour, percée de meurtrières, devait faire partie de la porte du Marchallach ».

 

« C'est, dit l'ancien maire de Morlaix, une véritable cour des miracles.

Là vivent, grouillent et pullulent des familles de mendiants en haillons troués, en chapeaux effondrés.

Aux fenêtres, le long des perches, sont suspendues des chemises effilochées, des guenilles rapiécées, des hardes sordides.

Il en sort un parfum nauséabond de vieille crasse et d'humidité malsaine.

Au dernier étage, le toit défoncé laisse passer la pluie et de la cheminée se répand une acre fumée qui remplit la chambre et vous prend à la gorge.

Nous y avons vu dans un petit réduit, où l'on ne peut se tenir debout, deux vieux « chercheurs de pain » aux yeux éraillés, à la barbe grise étendue sur leur figure comme une moisissure, couchés sur une mauvaise natte et le corps plié en deux, car la dimension de leur taudis ne leur permettait pas de s'étendre tout au long.

 

Un peu plus haut, quelques bottes de paille jetées dans un coin servaient de couche à toute une nombreuse famille, grand-père, grand-mère, père, mère et enfants, étendus pêle-mêle.

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Lorsque le choléra s'abattit sur Morlaix quelques années avant 1765, il frappa à toutes les portes et enleva presque toute la population de ces demeures misérables.»

 

Voilà, certes, un bien sombre tableau qui doit nous faire apprécier davantage les bienfaits du progrès !...

 

L'église de Saint-Mathieu était occupée anciennement par les moines.

Cette paroisse ou prieuré était la plus ancienne de la ville.

 

« Vers la fin du XV siècle, l'église fut rebâtie dans le style de la Renaissance, et la dédicace en fut faite, en 1505, par Jean Calloet de Lanidy, évêque de Tréguier ; le clocher fut commencé en 1548... »

 

« En 1820, l'église Saint-Mathieu menaçait ruine.

M. Frimot, ingénieur de l'arrondissement, fut invité par le préfet à venir la visiter et constater si on pourrait la réparer ou s'il fallait la reconstruire.

Après cette visite on vit qu'elle ne pourrait plus servir au culte et fut fermée.

Alors le conseil décida la démolition de l'église et même celle de la tour.

Heureusement que dans une réunion postérieure, il eut le bon esprit de revenir sur une décision prise un peu à la légère.

MM. Pouliquen et Eloury, architectes de la ville, présentèrent un plan qui fut adopté et l'entreprise en fut confiée à M. Charpentier.

Les travaux furent reçus par la ville et les comptes approuvés le 22 août 1827. »

 

Il en résulte que de l'ancienne église, qui, elle-même avait remplacé le prieuré, il ne reste que la tour datée de 1548-1582.

 

Derrière le chevet de l'église se trouvait un cimetière qui n'a été désaffecté qu'au XIXe siècle.

 

Par la rue Basse on accédait à « la rue de la Boucherie », aujourd'hui la rue des Bouchers, et au faubourg du Marcheix qui devait son nom à la place du Marchallach où se tenaient, au « Moyen-Age », quatre foires ducales.

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