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Fenêtres sur le passé

1938

Le port de Morlaix et la manufacture des tabacs
Morlaix par l'image

 

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Source : La Dépêche de Brest 21 novembre 1938

 

La manufacture des tabacs, une des plus anciennes de France, existait déjà en 1674, à Penanru.

En 1667, l'État s'étant réservé le monopole de la fabrication du tabac, l'afferma au sieur Jean Breton.

En 1718, quand ce monopole fit retour à la ferme générale, l'on décida d'établir une manufacture à Morlaix.

En 1723, la concession fut accordée à la Compagnie des Indes, jusqu'au moment où celle-ci sombra, en 1747.

 

Ce fut dans cette période que furent construits les bâtiments de la nouvelle manufacture des tabacs.

Les travaux furent terminés en 1736.

Cette manufacture s'éleva à l'emplacement d'un quartier appelé le Clos-Marant,

dont le propriétaire fut exproprié en 1732.

 

Le Clos-Marant devait son nom, dit-on, à un pirate ou à un écumeur qui y avait son quartier général et qui y fut pendu en raison de ses crimes.

C'était, disent les historiens, une véritable cour des miracles.

 

Pendant l'achèvement de la nouvelle manufacture de nombreux ouvriers vinrent habiter aux abords du manoir de Penanrue où était installée provisoirement la « ferme des tabacs ».

C'est à cette circonstance que le faubourg de Troudousten, auparavant simple village, doit sa création.

 

La manufacture des tabacs reprit le titre de « royale » en 1747 jusqu'à la révolution qui supprima le monopole en 1791.

L'établissement fut fermé et un grand nombre d'ouvriers se trouvèrent sans travail.

La misère les poussa à une émeute qui éclata le 6 mai 1791 mais qui fut vite réprimée par la troupe et la garde nationale.

 

Par la suite, plusieurs industriels se lancèrent dans la fabrication du tabac et ils réussirent fort bien dans leurs entreprises grâce au concours d'ouvriers expérimentés ayant travaillé à la manufacture de l'État.

 

Le 29 décembre 1810, un décret complété par celui du 11 janvier 1811, rétablit le monopole et créa la régie.

 

La manufacture des tabacs subit d'importantes transformations de 1868 à 1871 et depuis, elle n'a cessé de s'agrandir et de s'améliorer pour le plus grand bien de son nombreux personnel et de la ville de Morlaix.

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