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Fenêtres sur le passé

1938

Molène a soif !

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Source : La Dépêche de Brest 16 juin 1938

 

Jeudi dernier 9 juin, M. le maire adressait à la sous-préfecture de Brest un télégramme lui faisant connaître que l'île était totalement dépourvue d'eau et sollicitant l'envoi d'un bateau-citerne pour l'approvisionner.

 

Dès le samedi, « l’Ondée » — nom prédestiné — de la D. P., arrivait en rade vers 10 heures et accostait au quai

à 13 heures.

Avec une grande célérité, car il fallait faire vite pour profiter de la marée, une triple rangée de manches fut développée sur le parcours qui sépare le quai de la citerne des Anglais, dans laquelle elle déversa environ 150 tonnes du précieux liquide dont le ciel se montre si avare depuis de longs mois.

 

Tout le long du chemin, les ménagères avisées s'étaient échelonnées, portant seaux, brocs, cuvettes et même lessiveuses, pour recueillir l'eau qui s'échappe toujours par quelque fissure.

Il faut en effet profiter de l'aubaine :

La citerne communale, d'une contenance de 600 mètres cubes, n'est jamais pleine et on est nécessairement obligé de rationner strictement la distribution d'eau réservée à l'alimentation.

 

Le puits de Saint-Renan fournira l'eau pour les bêtes et pour la lessive.

Cette eau est saumâtre et impropre à la consommation.

 

Les vieux de l'île affirment que, grâce à l'intervention du patron de l'île Renan — ou plus exactement Ronan — ce puits ne tarit jamais.

Il faut dire qu'il communique avec la mer et que chaque marée lui apporte son contingent d'eau... salée.

Certains affirment qu'on en a quelquefois retiré des anguilles !

 

Avant l'épidémie de choléra qui décima l'île en 1893, on consommait couramment l'eau du puits de Saint-Renan.

Depuis, outre la grande citerne du gouvernement anglais — d'où son nom — qui voulut récompenser le dévouement des Molénais lors du naufrage du « Drummond-Castle », les citernes particulières se sont multipliées et, rares sont les maisons qui n'en possèdent pas.

Néanmoins, l'insuffisance d'eau se fait sentir chaque année et nécessite l'envoi périodique d'un bateau-citerne.

 

L'unique boulangerie de l'île, ainsi que la centrale électrique, furent également approvisionnées par « l’Ondée » qui ayant rempli sa mission, quitta l'île vers 18 h. 30.

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