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Fenêtres sur le passé

1938

La maison de paille
 

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Source : La Dépêche de Brest 19 juillet 1938

 

Le temps qui a favorisé la Journée de dimanche a permis aux Morlaisiens de quitter la ville pour se rendre sur les plages des environs en prenant, les uns l'autocar, les autres le train.

 

Bon nombre de nos concitoyens préférèrent, cependant, faire à pied les jolies promenades de Morlaix à Locquénolé, de Morlaix au Bas de la Rivière et au Dourduff-en-Mer.

 

La route pittoresque, mais malheureusement assez mal entretenue, qui conduit au Bas de la Rivière vit donc de nombreux promeneurs.

 

La température était d'une douceur exquise ; elle invitait au farniente.

Aussi voyait-on bien des familles qui s'étaient installées sur l'herbe pour y chercher un repos salutaire.

 

Il n'existe pas sur cette route, entre le Styvel et le Bas de la Rivière, d'autre moyen de se délasser...

et de se réconforter.

Il est permis, dès lors, de regretter, à plus d'un titre, la disparition du relais si agréable qu'était,

autrefois, la « Maison de paille », sise à mi-route entre notre ville et le Bas de la Rivière.

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La « Maison de paille » que notre photographie représente vers 1890, par conséquent bien avant l'établissement

du « petit train » qui ne fut inauguré qu'en 1912, était fréquentée par les promeneurs qui se rendaient, en foule, au Bas de la Rivière.

Ils trouvaient là l'accueil sympathique de deux vieilles femmes qui, pour une somme modique, leur servaient des crêpes, du lait ou des tartines beurrées.

On payait alors un sou une énorme et excellente crêpe et un sou également le grand bol de lait.

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Cette chaumière, très curieuse, perdit sans doute de sa vogue à partir du jour où le pont du Dourduff et la voie ferrée étant établis, l'on put atteindre facilement Le Dourduff, Plougasnou, Primel ou Saint-Jean-du-Doigt.

Les deux vieilles qui y habitaient s'en allèrent.

 

La « Maison de paille », où, durant des années, les musiciens de la musique municipale se rendaient gaiement boire le lait de mai, avait fini de jouer son rôle bienfaisant.

Elle est aujourd'hui en ruines...

 

Un haut mur dissimule en partie ses lamentables restes aux regards des passants.

Seule, la toiture, à demi effondrée, apparaît encore, comme si elle avait voulu échapper à quelque désastre.

 

Étonnant retour des choses !...

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Depuis quelques années, le « petit train » a disparu.

L'autocar l'a remplacé, tandis que les amateurs de promenades à pied et à bicyclette deviennent de plus en plus nombreux.

 

Ne pensez-vous pas que si la « Maison de paille » existait encore, elle trouverait auprès des Morlaisiens d'aujourd'hui tout le succès qu'elle connut au temps des calèches, des tilburys et des coupés ?...

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