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Fenêtres sur le passé

1938

L'exportation des pommes de terre
finistériennes dans l'Afrique du Nord

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Sources : La Dépêche de Brest 8 septembre 1938

 

L'exportation des pommes de terre constitue une branche de trafic maritime de notre port dont nous suivons

le développement depuis sa création.

 

Il y a quinze ans environ, on avait tenté, à Brest, d'organiser l'exportation des tubercules au Portugal.

Des services avaient été créés.

Mais les luttes douanières ruinèrent le nouveau trafic.

 

À une autre époque on en entreprit un autre ;

il s'agissait cette fois du simple transport des pommes de terre primeurs d'Espagne en Angleterre.

Cela avait débuté il y a quelques années par chemin de fer.

Venus des régions de, Barcelone et Mataro, les produits gagnaient Brest, Saint-Malo, Dieppe et Boulogne, via Cerbère.

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C'est vers 1934 que débutaient dans notre port de Brest ces opérations.

On y embarquait environ 500 tonnes.

L'année suivante le tonnage fut plus important pour tomber à 127 tonnes en 1936.

Les douloureux événements d'Espagne ne permettant plus d'exporter directement par mer des ports de ce pays, on fit à Brest des chargements qui atteignirent en 1937, 7.513 .tonnes.

Mais la situation s'aggravant outre Pyrénées, les exportations prirent fin.

 

Cependant les productions de notre département avaient déjà envisagé eux aussi la possibilité d'exporter

leurs pommes de terre.

On sait que le doryphore leur avait causé un préjudice sérieux.

Mais un autre débouché s'offrait à eux.

 

L'Afrique du Nord est productrice elle aussi ;

mais faute d'une conservation suffisante de leurs propres tubercules, les cultivateurs de ces régions devaient,

chaque année, utiliser pour leurs semences des produits d'importation.

Les résultats obtenus avec les nôtres étaient des plus satisfaisants,

aussi les demandes se faisaient-elles plus nombreuses.

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Précisément, plusieurs services réguliers de cargos font dans notre port le transport des vins d'Algérie et,

en retour, ramènent des fûts vides.

Il était aisé d'utiliser ces lignes maritimes.

 

Il y a dix ans, on commençait ainsi d'exporter quelques centaines de tonnes de tubercules.

Le mouvement prit de l'ampleur.

Bientôt on chargeait pour les ports d'Algérie et de Tunisie.

Ainsi nos producteurs arrivaient à supplanter nettement ceux de Hollande.

 

On s'organisa et des régions rie St-Pol-de-Léon, Loctudy, Pont-L’Abbé, Rosporden, Châteaulin, Châteauneuf-du-Faou, on dirigea sur Brest par fer, camions et borneurs des quantités toujours plus grandes.

 

En 1932, on expédiait sur l'Algérie 2.000 tonnes ;

en 1933, pour l'Algérie et la Tunisie, 6.870 tonne s;

en 1934, 13.700 tonnes ;

en 1935, 15.415 tonnes;

en 1936, 18.736 tonnes; en 1937, 14.269 tonnes.

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Cette année on espère atteindre un tonnage d'environ 18.000 tonnes.

 

Mais les régions de culture nord-africaines ont jusqu'alors échappé aux déprédations du doryphore.

Aussi de sérieuses mesures ont-elles été prises afin d'éviter la contamination.

 

Les tubercules doivent tout d'abord subir un nettoyage impeccable, puis être emballés dans des sacs neufs.

Les emballages doivent être pourvus d'une étiquette portant toutes les indications utiles concernant le vendeur,

la variété du produit et la provenance du plant.

 

Un organisme de contrôle sur pied des cultures productrices a été créé.

Un sondage portant sur environ 5 % des sacs, effectué au port de départ,

précède la délivrance du certificat nécessaire à l'entrée en Algérie.

Enfin ici encore on se réserve le droit de faire visiter la marchandise à l'arrivée.

 

L'an dernier on commençait d'exporter également des pommes de terre de semence au Maroc.

Début timide car il n'en partit que 70 tonnes.

Cependant, cette année, on espère atteindre le chiffre de 600 tonnes.

 

Les mesures sanitaires exigées avant l'entrée de la marchandise en zone française du Maroc

sont encore plus strictes que celles succinctement énumérées ci-dessus.

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Le nettoyage doit être fait dans le port de chargement.

Sont considérés comme n'ayant pas été nettoyés tous les lots de pommes de terre comprenant des tubercules

portant une croûte de terre de plus d'un millimètre d'épaisseur ;

des tubercules portant une tache de terre de plus de deux centimètres de diamètre ;

des sacs contenant plus de cent grammes de terre, débris, paille, etc.. non adhérents aux tubercules.

 

En bref, la marchandise doit être livrée exempte de toute impureté et hors de contact avec des emballages douteux.

 

Un service spécial a été créé dans ce but dans notre port et placé sous la direction de M. Hédun, ingénieur agronome, détaché par le ministère de l'Agriculture.

 

Avant leur embarquement, les sacs sont placés dans les magasins de la Chambre de commerce

où ont été installés des trieurs-nettoyeurs mécaniques et des trieurs à main.

Les tubercules y subissent un nouvel examen avant d'être ensachés selon les règles prescrites.

 

Les mesures de défense prises par les gouvernements tunisien, algérien et marocain se conçoivent

et il y va de l'intérêt de nos producteurs de s'y conformer.

Un débouché de cette importance mérite toute attention d'autant que les chiffres des exportations

se révèlent en plein accroissement.

 

CH. LEGER.

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Dernière mise à jour - Mars 2022
 

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