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Fenêtres sur le passé

1938

Remise des prix à l'asile de l'impératrice Eugénie

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Source : La Dépêche de Brest 8 juillet 1938

 

Fête charmante que cette distribution de récompenses à des moins de six ans, enfants de marins ou d'ouvriers

de l'arsenal, dont des religieuses et des surveillantes dévouées assurent la garde pour permettre aux mamans

de travailler au dehors.

 

Depuis 1858, date de sa fondation par l'impératrice Eugénie, lors de sa visite à Brest, cet asile a reçu des dizaines

de milliers d'enfants qui y ont reçu les premiers éléments d'une excellente éducation, y ont appris à lire

et à se servir de leurs petits doigts.

 

La mère supérieure, sœur Armandine est la « maman-gâteau » de tout ce gentil petit monde ainsi que

sœur Saint-Pierre qui va bientôt avoir 86 ans et a été décorée de la croix de la Légion d'honneur,

il y a quelques années, pour les soins dont elle n'a cessé depuis plus de 60 ans, d'entourer les enfants.

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Dès 14 heures, les garçons vêtus de tabliers roses,

les filles de tabliers blancs, pénètrent dans la grande salle qui a reçu une décoration magnifique de drapeaux, de guirlandes et de fleurs.

 

Filles et garçons marchent au pas et, tous les trois pas,

ponctuent la cadence en frappant le parquet du talon.

 

Les meilleurs élèves portent en écharpe un large ruban rouge

dont ils paraissent très fiers.

Gamins et gamines prennent place sur des gradins à leur taille

et attendent sagement et patiemment l'arrivée des autorités en jetant un coup d'œil d'envie sur les corbeilles contenant friandises

et livres d'images qui vont leur être distribués.

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À 14 h. 30, prennent place le vice-amiral et Mme Devin, présidente du comité de gérance ;

le contrôleur général et Mme Corre, vice-présidente ;

le commissaire général et directeur de l'intendance et Mme Bourgain ;

le médecin général directeur du service de santé et Mme Plazy ; le capitaine de vaisseau Bouvet de la Maisonneuve ; le capitaine de frégate Salaun, commandant en second le 2e dépôt ; le médecin principal Quérangal des Essarts ; chanoine Moënner, curé-archiprêtre de Saint-Louis ; Mmes Ven, Vallée, Roquebert, Fayolle, Homburger, Franquet, Barnoin, la comtesse de Carbonnière de St-Brice, etc., du comité de gérance ;

M. Goarnisson officier d'administration, chargé des œuvres sociales, etc..

La séance récréative commence :

Un petit garçon de 6 ans récite un compliment, fort bien tourné, à l’amiral,

avec une sûreté de mémoire extraordinaire.

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Deux petites filles, dans un amusant dialogue,

racontent l'histoire d'une petite souris.

 

Costumés en paysans normands, un groupe de garçonnets chantent avec ensemble sous un énorme parapluie bleu,

« le parasol de grand'maman ».

 

Puis, en chœur, garçons et filles chantent « le Salut au drapeau », accompagnés à l'harmonium par Mlle Guillermit.

 

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Un groupe de petites filles se fait applaudir dans la polka des fleurettes ;

une délicieuse fillette dit très gentiment un monologue, « Mon petit cœur », et s'étonne qu'on lui dise,

tour à tour, que son cœur est petit, quand elle est gentille et gros quand elle a du chagrin.

 

Une dizaine de petits matelots, dont deux quartiers-maîtres, chantent et miment « Quand on est dans la marine. »

 

Enfin tous les enfants chantent un chœur de reconnaissance et une petite fille termine ce programme,

qui a dû demander beaucoup de patience aux éducatrices et de bonne volonté aux enfants,

par un charmant compliment aux dames bienfaitrices.

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Le vice-amiral Devin adresse ses félicitations aux jeunes artistes et remercie de leur dévouement la mère supérieure et les sœurs qui ont fait ces prodiges pour suivre les traditions en honneur dans cet asile de la marine,

et méritent d'être louées.

En effet, malgré les difficultés actuelles, elles vont Inaugurer, aujourd'hui, une cantine ou les enfants

dont elles ont la garde, trouveront après les vacances, pour un prix infime des repas substantiels.

 

L'amiral dit ses regrets, quittant bientôt la préfecture, d'assister pour la dernière fois à ces touchantes cérémonies dont Mme Devin et lui garderont longtemps le souvenir.

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L'heure, tant attendue, de la distribution des récompenses, est arrivée.

Chaque enfant reçoit une couronne de marguerites, un beau livre d'Images et un sachet de friandises puis,

en bon ordre, tous les enfants, même les plus petits,

— ceux de deux ou trois ans qui étaient restés à la nursery — viennent prendre place autour de tables lilliputiennes, ou dans de belles timbales toutes neuves, on leur sert du chocolat, avec une distribution de brioches,

le tout offert par Mme Devin.

​

Tout ce petit monde, mis en joie, devient bruyant.

 

Une petite fille glisse soigneusement dans un sachet, sa brioche.

 

— Pourquoi ne manges-tu pas ton gâteau, lui demande-t-on.

— Pour le donner à maman, répond avec un grand sérieux

la petite mignonne.

 

Trait charmant dans la bouche d'une petite fille de cinq ans.

 

La fête est terminée.

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Les beaux tabliers roses et blancs sont enlevés et rangés jusqu'à la Noël et les enfants partent heureux

retrouver leurs mamans qui les attendent à la sortie.

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