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Fenêtres sur le passé

1935

Le cargo Aghios Spyridon doit s'échouer à Roscanvel

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Source : La Dépêche de Brest 16 janvier 1935

 

Le cargo grec Aghios Spyridon, ex-Saint-Barthélémy, qui, ainsi que nous l'avons annoncé se rendait de Rouen à Naples avec un chargement de blé, dut relâcher samedi dernier dans l'anse de Bertheaume, par suite du désarrimage

de sa cargaison, provoquée par la tempête en Manche.

 

C'est d'abord avec une forte gîte à bâbord que le navire mouilla dans l'anse, où il arriva par ses propres moyens.

On sait que le remorqueur Abeille 22 avait pris la mer pour prêter assistance, le cas échéant, à l'Aghios Spyridon,

mais que celui-ci avait refusé les services qui lui étaient offerts.

 

Le vapeur grec espérait bien pouvoir repartir une fois son chargement rétabli.

 

Or l'équipage constatait, hier matin, qu'une voie d'eau s'était déclarée dans les cales du navire, voie d'eau survenue très probablement durant la traversée par suite de l'ébranlement de quelques tôles,

attendu surtout qu'il n'est plus de la première jeunesse.

Le Saint-Barthélémy a été, en effet, construit en 1893.

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Le navire donnant sérieusement de la bande, son commandant décida d'aller l'échouer dans la baie de Roscanvel et hier,

dans le courant de la matinée, l’Aghios Spyridon, à petite allure, après avoir franchi le goulet, s'approchait peu à peu de la côte,

où finalement il s'immobilisait à 10 heures.

 

À midi, le remorqueur de sauvetage Abeille 22 se rendait auprès

du navire grec où cette fois ses services furent acceptés.

 

Roscanvel _02.jpg

Le remorqueur Roscanvel s'était également rendu dans la baie, au cas où l'Abeille 22 n'aurait pu s'approcher suffisamment de l’Aghios Spyridon pour refouler l’eau des cales.

 

Tandis que le remorqueur de sauvetage mettait ses pompes en action, le Roscanvel rentrait au port.

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Cargo Roscanvel _02.jpg

 

Rappelons, au sujet du Saint-Barthélemy, navigant maintenant sous le nom de Aghios Spyridon,

une anecdote qui, en son temps, fit beaucoup de bruit.

 

C'était avant la guerre.

Le paquebot Lorraine, de la Compagnie générale transatlantique, quittait le Havre à destination de New-York.

Sur le quai, des mouchoirs s'agitaient.

 

Parmi les parents et amis venus saluer une dernière fois ceux qui s'en allaient vers le nouveau continent se trouvaient également les épouses des matelots.

 

Ce n'était pas l'adieu, mais simplement l'« au revoir, à bientôt ! ».

Une double traversée à faire et les marins de la Lorraine étaient de retour dans leur pays.

 

Mais le paquebot venait à peine de s'éloigner des jetées du port qu'il fut abordé par le cargo Saint-Barthélemy.

Les avaries furent assez sérieuses car la Lorraine fut obligée de rentrer au !havre pour réparation.

 

Le retour inattendu des marins au domicile conjugal provoqua, d'autre part, de nombreux divorces...

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