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Fenêtres sur le passé

1929

L'incendie de l'usine de produits chimique
à Saint-Marc

 

Incendie à l'usine de produits chimiques de Saint Marc _00.jpg

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Source : La Dépêche de Brest : 18 novembre 1929

 

À 13h 15, hier, le feu se déclarait à l’usine des Produite chimiques, dont les nombreux bâtiments bordent,

à droite et à gauche la route du Vieux-Saint-Marc.

 

Aussitôt l’alarme fut donnée et bientôt les pompiers de Brest et de la Chambre de commerce étaient sur les lieux.

Les marins-pompiers de l'arsenal n'allaient pas tarder à entrer en action, utilisant fort opportunément

leur échelle Gugumus, dont l'élévation allait permettre de combattre très efficacement le feu qui,

sous l'effet d'une bonne brise de nord-est, progressait rapidement et dévorait la toiture du vaste édifice situé au sud de la route de Saint-Marc, où s'était déclaré l'incendie.

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Le foyer.jpg

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Il n'a pas encore été possible de déterminer exactement les causes du sinistre.

On suppose qu'il est dû à un accident de fonctionnement d'un moteur à huile lourde, qui se trouve placé au rez-de-chaussée du bâtiment que nous situons ci-dessus.

 

Haut de près de 15 mètres, large d'autant, long de 40 mètres, ce bâtiment constitue, à lui seul, toute une usine à acide sulfurique, les pyrites y étant traitées et l'acide y étant emmagasiné dans d'immenses chambres de plomb.

 

De solides piliers supportent tout l'édifice dont le rez-de-chaussée, à part l'endroit où se trouvait le moteur, constitue un vaste préau, et qui, entièrement construit en bois, allait offrir aux flammes la plus grande facilité de propagation.

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Grande échelle Gugumus à l'exercice

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Au feu.jpg

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M. Lazennec, directeur de l'usine des Produits chimiques, avait quitté l’établissement à 13 heures.

Il arrivait à peine à son domicile, en ville, lorsqu'un coup de téléphone lui apprit l'incendie.

 

M. Lazennec regagna rapidement l'usine et put constater que le personnel présent avait fait dès l'abord tout ce qui était en son pouvoir pour éteindre le feu.

Après avoir donné l'alarme, M. Le Dreff, chef de fabrication à l'usine, avait dirigé les secours improvisés.

 

Utilisant extincteurs, puis seaux d'eau, MM. Le Dreff, Vernon, chef-contremaître, et quelques personnes de bonne volonté firent de leur mieux jusqu'à l'arrivée des pompiers, auxquels ils allaient donner toutes indications utiles et prêter une assistance précieuse.

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Grande échelle Gugumus à l'exercice

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Les sapeurs pompiers sont là.jpg

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Bientôt arrivèrent la moto-pompe de la Chambre de commerce et l'auto-pompe de la ville.

La première se mettait en batterie tout près de l'édifice incendié, tandis que la seconde s'établissait en bordure du bassin Tritchler.

La marée montant, l'énorme suçoir de cette dernière pompe put sans arrêt alimenter les multiples lances branchées sur elle, à raison de 120 mètres cubes à l'heure.

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Et voici les marins pompiers.jpg

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Seul le voisinage immédiat du premier foyer avait d'abord été visé par les pompiers ; mais, favorisé par le vent, le feu se propagea bientôt à tout le sommet de l'édifice.

De temps à autre, on entendait le fracas d'un effondrement partiel de la charpente.

 

Fort heureusement, dès son arrivée à l'usine, M. Lazennec, s'étant rendu compte de la situation,

avait demandé à la préfecture maritime le concours de l'auto-pompe de l'arsenal et de l'échelle géante dont disposent les marins-pompiers.

 

Vers 14 h. 15, cas nouveaux éléments de secours intervenaient.

 

Tandis que plusieurs lancés nouvelles venaient croiser leurs jets à ceux des lances déjà en batterie,

l'échelle était dressée dans la cour de l'usine, au sud-ouest du bâtiment en flammes, ce qui allait permettre d'arrêter les progrès du feu.

 

Les pompiers avaient-ils besoin d'un coup de main :

Dix hommes de bonne volonté s'offraient aussitôt.

On remarqua particulièrement l'activité d'une femme, qui ne marchanda pas sa peine.

C'était, nous l'avons appris, Mme Vernon, femme du chef contre-maître, cité plus haut.

 

Les sauveteurs, singulièrement gênés par les vapeurs de soufre qui se dégageaient du bâtiment, devaient tous se protéger la bouche de leur mouchoir.

 

Vers 15 h. 30 on était, semblait-il, maître de l’incendie.

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Sur les lieux.jpg

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Nous avons noté sur les lieux la présence de MM. Burnouf, sous-préfet ; l

e docteur Le Gorgeu, maire de Brest ;

Dodu et Lullien, adjoints-maires ;

Thorain, conseiller municipal ;

Lelièvre, commissaire de police ;

Hervé, directeur de la Compagnie d'électricité ;

Gazanian, ingénieur en chef de la Compagnie d'électricité ;

le directeur du dépôt de pétrole voisin ;

Boudier, ingénieur de la Chambre de commerce.

 

Le commandant Russef dirigeait les efforts des marins-pompiers de la marine,

intelligemment secondé par le premier maître Balcon et la second-maître Mével.

 

Les pompiers de la ville étaient commandés par le lieutenant Gilliot et l'adjudant Crenn.

Signalons spécialement l'activité des caporaux Gautron et Carn.

 

Sauveteurs de bonne volonté, pompiers de la ville, de la Chambre de commerce, de l'arsenal, tous sont à féliciter.

 

Nous avons pu constater, non seulement leur zèle, mais encore un remarquable mépris du danger chez tous.

 

Le caporal Carn fit, à un certain moment, une chute.

On le crut blessé ; il n'en était heureusement rien.

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Le feu reprend.jpg

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Vers 18 heures, les pompiers de la ville étaient de nouveau alertés.

Ils reprirent le chemin du Vieux-Saint-Marc et après une heure de travail regagnèrent leurs quartiers.

On croyait être, cette fois, bien maître du feu ; mais, vers 21 h. 30, de nouveaux points d'ignition ayant été aperçus, l'auto-pompe de la ville reprit une troisième fois la route pour revenir, peu après, sans que nos pompiers aient eu de gros efforts à fournir au cours de cette sortie.

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Les dégâts.jpg

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Impossible, pour l'instant, d'évaluer les dégâts, que couvre, d'ailleurs, une importante assurance.

 

Ajoutons que l'incendie d'hier n'entraînera aucun chômage.

Les établissements des Produits chimiques de Saint-Marc comportent, en effet,

deux usines — une de chaque côté de la route — dont l'une seule a souffert,

ce qui vaudra momentanément à l'autre un surcroît d'activité.

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