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Fenêtres sur le passé

1926

Ouessant
La démolition du moulin Balanger

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Source : La Dépêche de Brest 6 décembre 1926

 

Le vieux moulin Balanger (et non Bellanger) a disparu ;

il est, selon l'expression consacrée, tombé sous la pioche des démolisseurs ;

acheté par les ponts et chaussées, ses pierres, après concassage, serviront à la réfection de la route d'Arlan.

 

Le moulin Balanger n'était pas un monument historique, mais presque.

Je ne connais pas la date exacte de sa construction, mais on peut affirmer qu'elle remonte aux premières années

du XVIIe siècle, vers la fin du règne d'Henri IV.

 

Cette construction fut l'un des premiers actes du nouveau propriétaire de l'île d'Ouessant, le comte René de Rieux, qui l'avait échangée contre une terre à Porsléac'h, en Trégarantec, avec son ancien possesseur l'Evêché de Léon.

Le comte de Rieux était aussi marquis d'Ouessant, de Neufbourg, de Coetmeur, de Kernilis, comte d'Audour

et de Landivisiau et marquis de Sourdéac ;

c'est de ce dernier nom que fut baptisé le moulin seigneurial.

Moulin Ouessant _03.jpg

 

Quand, en 1764, Louis-Auguste de Rieux vendit au roi de France l'île d'Ouessant, avec les îlots de Kors

et de Penarroc'h, le moulin devint propriété de la couronne, mais conserva son nom de moulin Sourdéac.

À la Révolution, il fut vendu comme bien national et acquis par le citoyen Balanger,

qui le débaptisa pour lui donner son propre nom, qu'il a conservé jusqu'à nos jours.

 

Le nom de Balanger n'est pas, je crois, breton ;

il semble linguistiquement s'apparenter aux Baranger, Béranger, fort répandus en France.

 

Aucune famille ouessantine ne porte plus aujourd'hui le nom de Balanger ;

cependant, il existe dans l'île des descendants en ligne directe par les femmes de l'ancien propriétaire du moulin.

 

Moulin Balanger - Pierre Toulgouat (1901-1992) Ouessant 1938.jpg

Le moulin Balanger

Photo Pierre Toulgouat (1901-1992)

MUCEM

Remerciements à Jean Grégoire Le Noret

C'était le plus imposant de tous les moulins d'Ouessant ;

seuls l'approchaient en dimensions, sans l'égaler, le « Milin-Stiff », au Frugullou, et le moulin de Toul-al-Lan.

Ce dernier date de plus de deux siècles ;

on trouve trace de son existence en 1735.

 

Fièrement planté au nord de Mezareun, le moulin Balanger dominait la baie de Lampaul et les parages de la Jument,

la côte nord de l'île, depuis Kéler jusqu'au Créach, le lenn du Picart et celui de Poulféas,

 

Il tournait encore il y a moins de trente ans.

Tous ceux qui aiment Ouessant regretteront sa disparition.

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Trace du grand moulin Balanger

Remerciement Jean Grégoire Le Noret

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