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Fenêtres sur le passé

1926

On demande un médecin à Ouessant

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Source : La Dépêche de Brest 27 avril 1926

 

On nous écrit :

 

M'est-il permis de me demander pourquoi l'île d'Ouessant, où le service médical était assuré jusqu'à ces derniers temps, se trouve depuis plus d'un mois dépourvu de médecin ?

 

L'ancien docteur a quitté notre île pour aller résider à Molène.

Que quelqu'un soit victime d'un accident grave nécessitant une intervention chirurgicale immédiate ;

qu'une épidémie se déclare brusquement, et voilà une personne, peut-être une partie de la population, condamné à périr faute de soins.

 

J'entends bien dire qu'en cas d'urgence, le médecin de Molène serait mandé en toute hâte ;

qu'au besoin une vedette transporterait le malade jusqu'à Brest ;

que la marine déléguerait un docteur... que sais-je encore !

 

Tous ces propos ne constituent pas une garantie suffisante.

Et cela pour deux raisons majeures :

Le médecin de Molène peut être retenu pour donner des soins à un de ses patients ;

la mer souvent démontée autour de notre île rend le Fromveur impraticable pendant plusieurs jours.

Que fera le malade ? Il attendra !

 

Malheureusement, la mort, elle, n’attend pas !

Va-t-on lui laisser longtemps comme champ d'expérience une population de trois mille habitants sans défense ?

 

Les habitants de l'île, Ouessantins d'origine, ou fonctionnaires appelés à remplir leur service dans ce lieu déshérité, éprouvent une certaine appréhension.

 

Toute question politique mise à part, ils estiment qu'ils ont le droit, comme le moindre des administrés du plus petit bourg continental, de pouvoir compter sur la présence d'un médecin en cas de maladie.

 

Il me parait comme un devoir de signaler l'atteinte grave portée aux lois les plus élémentaires de l'hygiène.

 

Celle situation ne peut se prolonger indéfiniment.

 

Signé : Un des abandonnés.

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