top of page

Fenêtres sur le passé

1912

Les malheurs d'un fiancé Ouessantin

 

Les malheurs d'un fiancé _00.jpg

​

Source : La Dépêche de Brest 24 septembre 1912

 

La police cherche à Brest une jeune Ouessantine qui, dans les circonstances que nous allons narrer, a abandonné son fiancé après l'avoir délesté de son porte-monnaie contenant plus de 600 francs.

 

Désirant prendre femme, François Hunaut, 40 ans, avait fixé son choix sur Marie-Joséphine Tual, 21 ans, qui accepta ses propositions.

Les familles furent informées par les intéressés, puis on célébra les fiançailles.

 

Il y a dix jours environ, au cours d'un repas, il fut décidé que les fiancés se rendraient sur le continent pour effectuer quelques achats et inviter des parents au mariage.

François Hunaut avait bourré son porte-monnaie de billets et de louis représentant la coquette somme de 640 francs.

 

Les deux fiancés, accompagnés d'une tante de Marie Tual, débarquèrent l'autre matin au Conquet et, à pied, s'en furent vers Ploumoguer, à quelques kilomètres de là, pour inviter des parents au mariage.

 

En cours de route, le groupe fut rejoint par deux artilleurs.

Ceux-ci échangèrent tout d'abord quelques paroles avec l’Ouessantin et les Ouessantines, puis ils lièrent connaissance et marchèrent de conserve vers Ploumoguer, où ils se rendaient, eux aussi.

 

Arrivés au bourg, et avant de se séparer, François Hunaut offrit, dans un débit, une tournée générale. La conversation s'anima.

 

Soudain, Marie Tual manifesta son intention de payer une seconde tournée et, sans plus de façon, prit dans la poche de son fiancé son porte-monnaie afin de régler la dépense.

 

Ne voyant dans le geste de sa fiancée qu’une simple plaisanterie, François Hunaut, sans méfiance, la laissa faire.

Marie Tual s'en alla nonchalamment vers la porte de sortie et disparut.

 

Quelques secondes plus tard, un des artilleurs imitait l'exemple de la jeune Ouessantine.

 

En vain François Hunaut  attendit-il le retour de sa fiancée.

Il revint précipitamment au Conquet, puis à Ouessant, pensant y trouver Marie Tual.

Il questionna en vain de nombreuses personnes pour essayer de trouver la piste de l'indélicate Marie Tual.

 

François Hunaut, désolé par cette aventure, s'est résigné à porter plainte contre Marie Tual, qui est activement recherchée.

​

Les malheurs d'un fiancé _01.jpg

​

Source : La Dépêche de Brest 1 octobre 1912

 

Sous ce titre nous avons raconté l'aventure survenue, il y a quinze jours, à un cultivateur d’Ouessant, François Hunaut.

Celui-ci s'était fiancé à Marie Tual et, sitôt après la publication des bans à la mairie de l'île, il était venu sur le continent avec sa promise et la tante de cette dernière afin d'inviter au mariage des parents habitant Ploumoguer, à quelques kilomètres au nord du Conquet.

 

Les fiancés s'étaient arrêtés dans un débit de Ploumoguer pour trinquer avec deux artilleurs casernés à Toulbroch et soudain la jeune ouessantine s'était enfuie en compagnie de l'un des artilleurs.

En vain Hunaut attendit-il le retour de Marie Tual.

 

Le fiancé délaissé porta plainte aux gendarmes de la brigade du Conquet contre Marie Tual qui déclara-t-il, était partie en emportant son porte-monnaie contenant environ 640 francs.

L'indélicate fiancée était donc recherchée par la gendarmerie.

 

Cette affaire, qui a naturellement fait grand bruit à Ouessant, vient d’entrer dans une nouvelle phase.

​

Jeune fille Ouessant _B02.jpg

​

Marie Tual, dès qu'elle eut connaissance par Dépêche, de l'accusation qui était portée contre elle par François Hunaut s'empressa de quitter sa cachette, à Plougonvelin, pour réintégrer le domicile paternel, à Ouessant.

C'est là que les gendarmes du Conquet l'ont interrogée.

 

Marie Tual proteste de toutes ses forces contre l'accusation du vol du porte-monnaie de son ex-fiancé.

Elle a abandonné celui-ci tout simplement parce qu'il lui avait interdit de danser, dans un débit du Conquet, avec un des artilleurs qu'ils rencontrèrent ensuite sur la route de Ploumoguer.

 

Décidée ne pas épouser Hunaut la capricieuse jeune ouessantine proposa à l'artilleur J... de l'emmener.

Le militaire accepta et conduisit Marie Tuai dans une ferme de Plougonvelin, où elle devait demeurer jusqu'au mois d'octobre, époque à laquelle J..., libéré, devait l'épouser.

 

Marie Tual se défend énergiquement d'avoir dépouillé son fiancé.

François Hunaut de dépit, aurait-il accusé par vengeance son infidèle fiancée ?

L'artilleur J… déclare tout ignorer à ce sujet.

Les gendarmes continuent leur enquête pour éclaircir cette affaire.

​

bottom of page