Mardi 14 Octobre 1919

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Milizac

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Quatre soldats américains s'attablaient vendredi dernier chez Mme Léon, débitante à Beg-Avel en Milizac, et se faisaient servir un repas complet.

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Leur dîner terminé, ils ouvraient délibérément le tiroir caisse

et s'emparaient des 250 francs qu'il contenait.

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Comme la débitante protestait, elle fut menacée du revolver.

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A ses cris accourut le cantonnier Moal, mais des coups de feu tirés sur lui empêchèrent son intervention.

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Tandis que les bandits filaient vers le bourg, deux gendarmes,

venus de Saint Renan, parvinrent à les rejoindre.

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Alors qu'ils les sommaient de lever les mains, les malandrins dirigèrent vers eux un feu nourri.

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Cela n'empêcha point les gendarmes de leur tenir tête avec tant d'énergie qu'ils ne tardèrent pas à s’enfuir.

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A l'entrée du bourg, se trouvant en  présence de M. J.M Thomas, bourrelier, ils déchargèrent de nouveau leurs armes sur lui,

mais ne l'atteignirent pas.

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Sans perdre de temps, M. Thomas et son frère Guillaume s'armèrent

de fusils et se lancèrent à la poursuite des agresseurs.

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Un premier coup de feu atteignit l'un de ceux-ci, mais pas assez cependant pour l'empêcher de poursuivre sa course.

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A son tour M. Guillaume Thomas tira et abattit l'un des malfaiteurs,

qui portait un brassard de policeman.

 

Atteint à la tête, il ne tardait pas à expirer, tandis que ses compagnons disparaissaient à la faveur de la nuit.

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Les autorités américaines, prévenues, faisaient emporter quelque temps après le cadavre au camp de Pontanézen.

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On croit qu'il s'agit encore d'exploits de déserteurs.

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Le défunt n'a pu être identifié.