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Fenêtres sur le passé

1911

Encore des exploits des disciplinaires à Ouessant

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Du correspondant particulier du Matin (par téléphone).

 

On sait que depuis leur arrivée à Ouessant, les disciplinaires ont fait parler d'eux.

Deux faits nouveaux se sont produits ces jours derniers.

 

Le 21 juin, deux disciplinaires s'évadèrent du quartier.

 

Le sergent Pliez et le caporal Jacob, surveillants de la section spéciale, se mirent à la recherche des fuyards et trouvèrent leur piste.

En compagnie des soldats Poterie et Jacolot, du détachement d'infanterie coloniale, les deux disciplinaires consommaient dans un débit, dont les portes étaient hermétiquement closes.

Vers onze heures du soir, les disciplinaires, apercevant les surveillants

qui attendaient leur sortie, se jetèrent sur eux et les frappèrent.

 

Le sergent Pliez invita les soldats d'infanterie coloniale

à leur prêter main forte pour arrêter les disciplinaires.

 

Les soldats Poterie et Jacolot ne tinrent aucun compte de cette réquisition, et prirent au contraire fait et cause pour les disciplinaires.

Ils paralysèrent les bras des surveillants pour permettre aux détenus

de les frapper, puis les agresseurs s'enfuirent et rentrèrent au quartier.

Bagarre _02.jpg

Le sergent Pliez et le caporal Jacob, contusionnés, les vêtements déchirés, firent leur rapport au chef de bataillon.

Cet officier supérieur a fait ouvrir une information, en vue de faire comparaître les disciplinaires

devant le conseil de guerre de Nantes.

 

Quant aux soldats Poterie et Jacolot, ils ont été punis de quinze jours de prison

par le commandant de leur compagnie.

 

La place de Brest y a ajouté quinze autres jours, et le rapport adressé au corps d'armée à Nantes

demande encore une augmentation de peine.

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