top of page

Fenêtres sur le passé

1908

Une excursion à Ouessant

 

Une excursion à Ouessant.jpg

​

Source : La Dépêche de Brest 24 août 1908

 

L'annonce, par la compagnie des Vapeurs brestois, de la dernière promenade de l'année à l'île d'Ouessant, avait décidé de nombreux excursionnistes à embarquer sur le vapeur Travailleur, qui hier, à 7 h. 30 du matin, appareillait du 1er bassin.

 

Les passagers, dont plusieurs touristes de passage dans notre ville, ont déploré l'absence sur rade des bâtiments de l'escadre, le spectacle des navires les aurait beaucoup intéressés.

 

Leur contentement de passer une bonne journée en mer se changea bientôt en une vive appréhension, quand le navire, passant à fa hauteur du Portzic, fut quelque peu ballotté par la houle assez prononcée.

 

Naturellement, en gagnant le large, les inclinaisons du vapeur s'accentuèrent, et le mal de mer ne tarda pas à faire de sérieux ravages, quand le Travailleur passa à la hauteur de la pointe Saint-Mathieu.

 

Les circonstances diverses de la navigation : vent, courant, marée, obligèrent le capitaine du Travailleur à allonger sensiblement la route en passant derrière les îles pour être poussé par le courant dans la baie de Lampaul.

 

De Molène à Ouessant, la traversée fut mouvementée, car à cet endroit les vagues du Fromveur ont assailli le vapeur, qui roulait terriblement, arrachant à de gracieuses touristes, épuisées par le mal de mer, des cris de frayeur.

 

En effet, le bâtiment, avant de franchir le phare en construction à la Jument, fut convenablement mouillé et secoué.

 

Enfin, le Travailleur pénétra dans le chenal et s'amarra sur deux bouées, près de la cale ; il était alors 11 h. 45.

 

Les passagers prirent place dans les canots, qui les déposèrent sur la cale.

 

Les excursionnistes se dispersèrent dans l'île après avoir déjeuné confortablement au Grand Hôtel.

 

Hélas, vers trois heures, le sifflet du vapeur rappela aux excursionnistes qu'il fallait, de nouveau, affronter les vagues.

À 3 h. 30, le vapeur largua ses amarres et gagna le large.

 

Au retour, le Travailleur passa à proximité des réduits casematés de la côte sud, où les gueules des canons apparaissent parmi les anfractuosités de rochers, spectacle qui intéressa beaucoup les passagers.

 

À 7 h. 45, le Travailleur était amarré au 2e bassin.

Les excursionnistes, qui avaient passé neuf heures en mer, s'empressèrent de débarquer, enchantés de cette promenade quelque peu agitée, qui leur avait procuré de vives sensations.

​

Le travailleur Le Conquet Ouessant.jpg
bottom of page