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Source : La Dépêche de Brest 24 avril 1907

 

On nous écrit :

 

« Voulez-vous insérer la nouvelle lettre suivante, au sujet du, port Ligoudou, que tous les pêcheurs d'Ouessant désireraient voir reconstruire?

 

« Ce port, en raison de sa situation géographique exceptionnelle, est à l'abri des vents dominants, sauf ceux d'est ; mais, en construisant des môles assez élevés, il serait facile de l'en abriter ;

il est à fond de sable, spacieux et accessible, sans danger, à presque toute heure de marée.

 

« J'ajoute intentionnellement sans danger.

 

« Tout le monde, ici, se rappelle encore l'accident survenu, à la cale du Stifî, à Mme veuve Jean-Louis Berthelé et son fils, ce dernier paralytique, qui revenait d'une consultation médicale à Brest.

 

« Au moment d'accoster, l'embarcation, violemment chassée par la houle, chavira ;

les passagers ne durent leur salut qu'à la courageuse intervention de M. Joseph Tual, marin à bord de la Louise.

Tout ce qu'ils possédaient fut perdu.

 

« Plus récemment, le 3 avril, la mer était très houleuse dans la baie du Stiff et démontée à Lampaul.

Le bateau postal, venu au Stiff, mit trois heures à effectuer son débarquement.

 

« Au départ, les embarcations ne pouvaient accoster sans s'exposer aux plus grands dangers.

Deux personnes tombèrent à la mer, MM. Hilarion Le Noret et Bardoux, et ne purent être sauvés que grâce au courage et à la présence d'esprit de MM. Henri Masson, Miniou, patron de la Louise ;

Jean-Marie Malgorn, quartier-maître torpilleur, du Niou, et Martin Tual, breveté de la marine, de Kergnavarch.

 

« Si le port de Ligoudou était construit, nous n'aurions jamais à déplorer de semblables accidents.

 

« La population maritime d'Ouessant souhaite ardemment la réalisation de ce projet, qui dotera enfin notre île d'un port sûr, où tous pourraient relâcher par tous les temps.

 

« Une commission officielle doit, dit-on, se réunir incessamment pour examiner l'opportunité de la reconstruction de ce port Ligoudou,

 

« Les pêcheurs, dont je suis l'interprète, seraient reconnaissants aux pouvoirs compétents de vouloir bien tenir compte de leurs humbles avis.

Ce serait, justice, car ils ont, plus que quiconque, la connaissance approfondie des points de l'île offrant le plus de sécurité pour la construction si souhaitée d'un port, offrant les garanties de sécurité désirables, au double point de vue abri et embarquement et débarquement.

 

« Veuillez, etc.

 

« CONNAN,

«. Ex-chef guetteur à Ouessant. »

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1827

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