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Monsieur le rédacteur en chef,

 

Nous vous serions reconnaissants de vouloir insérer dans votre prochain numéro les revendications que les ouvriers plâtriers ont adressées à leurs patrons, suivant la décision de la réunion générale du 5 mars.

 

Veuillez agréer, etc.

 

1° Le syndicat des ouvriers plâtriers demande que la journée soit payée à raison de quatre francs par jour, été comme hiver, avec un maximum de dix heures de travail ;

 

2° Quand les ouvriers seront appelés à travailler à la campagne, à plus de cinq kilomètres de la ville, ils auront droit à un déplacement de 0 fr. 50 par jour.

Ils devront partir du bureau d'octroi le plus près du chantier à l'heure où commencera le travail en ville et y être arrivés à l'heure où il sera terminé.

Si les patrons exigent que les dix heures de travail soient exécutées sur le chantier même, nous demandons que le temps nécessaire pour se rendre audit chantier soit payé à raison de 0 fr. 20 par demi-heure.

 

Pour les distances au-delà de cinq kilomètres, qui obligeraient les ouvriers à prendre pension et logement dans la localité où se trouve le chantier, nous demandons la journée de ville et la pension et le logement aux frais des patrons (la pension du dimanche comprise).

Les apprentis et jeunes ouvriers devront profiter du présent règlement ;

 

3° Pour les distances au-delà de 5 à 16 kilomètres, nous demandons un quart de jour par semaine, soit un franc, pour nous rendre dans nos familles.

Pour les distances plus grandes, une demi-journée tous les quinze jours ou un billet de chemin de fer aller et retour, si la localité est desservie par une ligne quelconque ;

 

4° Nous demandons, pour les apprentis qui auront travaillé au moins deux ans dans les chantiers et ayant atteint l'âge de 16 à 18 ans, un salaire de trois francs par jour.

Au-dessus de 18 ans et jusqu'au service militaire accompli, un salaire de 3 fr. 50, afin d'atteindre le salaire de quatre francs par jour ;

 

5° Les ouvriers devront se rendre aux magasins ou aux lieux de rendez-vous à l'heure établie par les patrons d'accord avec le syndicat ouvrier, sortir ou être de retour après dix heures accomplies.

 

Pour le syndicat et par ordre,

LE COMITÉ DE LA GRÈVE.

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Source : La Tribune de Brest 23 mars 1905

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