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Fenêtres sur le passé

1905

Sentationnelle évasion de marsouins Ouessantins

Sensationnelle évasion de marsouins ouessantins.jpg

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Source : La Dépêche de Brest 7 juin 1905

 

Trois soldats du 2e régiment d'infanterie coloniale, Fichoux, Piétry et X..., détachés à l'île d'Ouessant,

ayant formé le projet de déserter, quittèrent la caserne dimanche matin, vers onze heures.

 

Ils se dirigèrent vers le port, montèrent dans une barque de pêche, en l'absence du patron,

hissèrent les voiles et sortirent sans encombre. 

Le vent étant assez fort et la mer étant toujours houleuse dans ces parages, ils couraient le risque de sombrer.

Mais, bien décidés à déserter, les marsouins, sans s'inquiéter du vent, de la houle et des récifs,

ne rebroussèrent pas chemin.

Bientôt, le vent devenant plus violent, le bateau se mit à rouler terriblement.

 

Les guetteurs du sémaphore Ouessant-Stiff voyant le bateau s'engager dans une mauvaise route,

signalèrent la barque en danger.

Les deux canots de sauvetage de l'île furent mis à l'eau et se dirigèrent rapidement sur les lieux indiqués

par les guetteurs.

Se voyant poursuivis, les marsouins mirent toutes voiles dehors et cap vers le nord ;

ils réussirent à dépister les canotiers, qui s'en retournèrent au port.

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Les fuyards passèrent le reste de la journée et toute la nuit

à louvoyer ;

ils durent souffrir terriblement, car ils n'avaient pour toute provision que quelques menus morceaux de pain restés à bord.

 

Lundi, à trois heures du matin, ils étalent en vue de la côte ;

à quatre heures, ils atterrissaient à Porsmoguer,

dans la commune de Plouarzel.

 

Ils abandonnèrent leur bateau et traversèrent rapidement

le village, sans rencontrer personne d'autre que

la femme Roudot, qui, d’ailleurs, ne s'en inquiéta pas,

car elle ne pensait pas se trouver en face de déserteurs.

 

Dès que l'absence des marsouins fut remarquée au corps,

le commandant télégraphia à la place forte de Brest

et donna le signalement des évadés.

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Arrestation de trois soldats évadés de Ouessant.jpg

Source : La Dépêche de Brest 9 juin 1905

Les brigades de gendarmerie de la côte reçurent l’ordre de surveiller les criques et d’arrêter les fugitifs,

mais toutes les recherches sont restées vaines jusqu'ici.

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