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Fenêtres sur le passé
1902
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Assassinat à Plougastel Daoulas
Source : Le Finistère 1 Novembre 1902
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Plougastel-Daoulas.
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Un assassinat.
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Deux jeunes gens, Michel Le Guennou, sans profession, et Joseph Roc’hongar, tailleur de pierres,
demeurant à Plougastel-Daoulas, ont, dimanche soir, étant ivres, assassinés, pour le voler,
Eugène Le Moign âgé de quarante-cinq ans, ouvrier peintre, demeurant à Brest,
marié et père de quatre jeunes enfants, qui s'était rendu dans leur commune pour travailler
pendant huit jours au compte de M. Autret, entrepreneur de peinture.
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Les assassins se sont acharnés sur leur victime avec la dernière férocité,
lui piétinant la tête avec leurs galoches ferrées.
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Puis ils se sont assis près du cadavre pour le fouiller.
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Après quoi, ils sont allés laver leurs pantalons et leurs chemises maculés de sang,
et sont retournés boire de l'eau-de-vie dans une auberge avec l'argent volé.
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Le lendemain une jeune fille passant sur le lieu du crime vit le cadavre et avertit le maire.
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La tête de Le Moign n'était plus qu'une bouillie sanglante.
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Les soupçons se portèrent aussitôt sur les deux coupables qui,
arrêtés, raconteront les circonstances de l'assassinat et ne manifestèrent aucun regret.
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Ils ont été conduits mardi à la prison de Brest.
La foule a poussé des cris de mort au moment de leur départ.
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Cours d’Assises du Finistère
Audience du 13 Janvier 1903
Meurtre et vol qualifié.
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Le dimanche 26 octobre dernier, vers 7h 1/2 du soir, le sieur Eugène Le Moign, ouvrier peintre à Brest,
venu à Plougastel-Daoulas pour y travailler, rencontra les deux accusés Joseph Roc'hongar,
âgé de 21 ans et Michel Guennou, âgé de 20 ans ouvriers carriers à Plougastel-Daoulas,
et fut avec eux dans le cabaret Thomas, où ils firent tant de tapage qu'on dût les expulser.
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Vers 9 heures un quart, une demoiselle Cann, repasseuse,
les entendit, passer sous sa fenêtre.
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Le Moign marchait en avant et Guennou disait à Roc'hongar :
« Tout à l'heure, nous allons le fouiller et, s'il dit quelque chose,
nous lui donnerons sur la figure ».
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Ils se rendaient à l'auberge de Toul-ar-Rannic.
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Chemin faisant, Guennou fouilla Le Moign.
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Comme celui-ci résistait, il l'étendit à terre
d'un violent coup de poing en pleine poitrine ;
Roc'hongar, à son tour, le frappait de toutes ses forces à coups
de souliers sur la tête, puis Guennou lui écrasa la figure à coups de pied.
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Dans les poches de leur victime, Roc'hongar ne trouva qu'un peu de tabac de cantine,
des bonbons et un mètre.
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Il se débarrassait le lendemain de ces objets, les trouvant compromettants.
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Furieux, ils s'acharnèrent pendant plus de vingt minutes sur le cadavre de l'ouvrier peintre,
au point que sa tête était à moitié enfouie dans le sol et que la face était réduite en bouillie.
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Arrêtés le lendemain dans un cabaret sur la route de Loperhet,
les deux meurtriers ont avoué leur crime sans hésitation.
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Ils sont des plus mal notés.
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Le Moign était un ouvrier paisible et bien considéré.
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Sa veuve, qui a quatre enfants en bas âge, n'a pour toute ressource que son faible salaire de repasseuse.
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Reconnus coupables avec admission de circonstances atténuantes,
Roc'hongar et Guennou sont condamnés chacun aux travaux forcés à perpétuité.
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Ministère public : M. le substitut Mauranges.
Défenseurs: Me de Kerangal et Me Delaporte.
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GUENNOU Michel
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Né à Plougastel Daoulas 1883
Fils de Joseph François et Marie Anne Le Bot
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Embarqué pour le Bagne de Guyane
sur la Loire le 12 juin 1903
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Décédé le 28 octobre 1903
ROC’HONGAR Joseph Marie
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Né à Plougastel Daoulas en 1882
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Fils de Yves Marie et de Marie Jeanne Abéré
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Embarqué pour le Bagne de Guyane
sur la Loire le 12 juin 1903
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Évadé et réintégré le 14 août 1903
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Décédé le 28 octobre 1906