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Fenêtres sur le passé

1899

Un voyage de noces mouvementé à Brest

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Source : La Dépêche de Brest 19 juillet 1899

 

Samedi dernier, débarquait dans notre ville un jeune et riche commerçant de Bruxelles, accompagné de sa femme.

Tous les deux faisaient leur voyage de noces.

Après avoir parcouru les environs de Brest, les nobles étrangers se rendirent, le soir, dans un établissement public.

Hélas ! Une bien cruelle déception les attendait.

 

Voici, du reste, les faits : 

À peine M. et Mme B... étaient-ils entrés au concert, qu'ils étaient abordés par une dame du demi-monde.

 

— Que me voulez-vous, madame ? dit le mari, un peu intrigué, puisque c'était la première fois qu'il venait visiter Brest, et que, par suite, il ne connaissait personne.

 

— Ce que je veux ? Ah ! Vous voulez le savoir. Eh ! bien, attendez un peu.

Et pif ! paf ! Un nombre incalculable de gifles s'abattirent sur le malheureux Bruxellois,

qui ne comprenait rien à l'affaire.

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Mme B... elle-même fut un tantinet maltraitée ;

il y eut un crêpage de chignons en règle, et on ne sait ce qui serait arrivé si la police n'était intervenue.

 

Conduite au poste, la demi-mondaine devint une véritable furie.

Les agents purent à grand peine la maintenir, et lorsqu'ils la menèrent passer la nuit au violon, ce fut pis encore.

 

Mlle Z..., bien connue dans le monde qui s'amuse,

les mordit cruellement, leur crachant au visage.

En un mot, les représentants de la force publique se virent bien embarrassés de leur pensionnaire.

 

Le lendemain matin, Mlle Z... n'était plus la même ; l

e calme avait fait place à la colère et aux attaques de nerfs de la veille.

 

La pauvrette expliqua timidement qu'elle avait absorbé plusieurs coupes de Champagne, et que c'est sous l'empire de l'ivresse

qu'elle avait provoqué M. et Mme B... ,

 

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— Je ne les connais pas, a-t-elle ajouté, mais je voyais trouble et il m'a semblé reconnaître un de mes anciens amis

qui m'avait autrefois délaissée.

C'est pourquoi j'ai été prise d'une grande colère.

Je regrette vivement ce qui est arrivé et je suis prête à faire des excuses aux personnes que j'ai insultées et maltraitées.

 

En fin de compte, l'affaire en est là, mais les deux nobles étrangers n'ont pas demandé leur reste,

et ils sont repartis, le lendemain même, par le premier train, moins que satisfaits de leur aventure,

sans vouloir demeurer plus longtemps en Bretagne.

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