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Fenêtres sur le passé
1899
Frein pour navires
Source : La Dépêche de Brest 6 novembre 1899
Lettre d’un lecteur assidu de la « Dépêche ».
La Dépêche a exposé dernièrement une idée de M. Simpson sur cet appareil, le « frein pour navires».
L'idée m'en était venue il y a quelques années, mais avec application moins restrictive.
Je ne me bornais pas, en effet, à y voir seulement le moyen de ralentir d'abord, puis d'arrêter ensuite,
la marche d'un navire, dans le minimum de temps possible, mais encore, et surtout, à en faciliter singulièrement
les mouvements giratoires, afin d'éviter dans la grande majorité, sinon en la totalité des cas, abordages, échouements, chocs contre rocs ou autres obstacles, quand, par temps de brume interne,
les dangers ne peuvent se découvrir qu'à très courte distance.
Dans ce cas, il ne serait fait usage que d'une seule aile :
celle qui présenterait le plus de chance d'efficacité; le choix eu sera toujours facile, à première vue.
En second lieu, je ne perçais pas la coque du navire, comme M Simpson, pour y introduire les ailes d'arrêt
ou de giration au moment du besoin.
Ces ouvertures ne seraient pas sans graves inconvénients : cela saute aux yeux.
La manœuvre, telle que l'indique à l'esprit l'idée de M. Simpson, présenterait certaines difficultés de manœuvre
et des lenteurs que ne pourraient qu'aggraver les émotions du moment.
J'appliquais donc les ailes, pourvues de charnières obliques, contre les murailles du navire, de telle sorte que les ailes, relevées, fussent parallèles et supérieures à la ligne normale de flottaison.
En temps habituel, la marche n'en serait point influencée.
Déployées, au contraire, les ailes plongeraient dans la mer, en faisant, à volonté avec l'axe du navire,
des angles variables avec l'intensité de l'action à produire.
Le croquis n° 1 ci-contre rend, je crois, l'idée suffisamment intelligible.
Et, au premier coup d'œil, les avantages du système ne semblent-ils pas primer,
au moins à certains points de vue essentiels, l'idée de M. Simpson ?
L'exécution en serait plus facile, la manœuvre d'utilisation plus rapide et plus sûre.
Enfin, et surtout, il évite la nécessité grave d'entamer la cuirasse du navire.
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Il se peut qu'il y ait avantage à placer les ailes au-dessous de la flottaison dans la position A B (n° 2).
Le nœud de la charnière serait alors vertical, C D ; et l'action de l'aile serait immédiate au moindre mouvement
de rotation autour de C D.
De plus, l'ouverture de l'angle qu'elle devra faire avec le plan vertical passant par la quille se trouverait considérablement facilitée
par l'effort de l'eau contre l'aile dès qu'elle cesserait d'être appliquée contre la surface du navire.
L'aile pourrait, après avoir été utilisée, venir s'appliquer aussitôt en A E,
après avoir pris successivement les positions intermédiaires : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8.
(On la replacerait, plus tard, à la position A B).
Au surplus, l'avantage que présenteraient les mouvements giratoires, aussi rapides que possibles,
ne serait-il pas encore et surtout précieux pendant les combats maritimes ?
Il va sans dire que les proportions des ailes ont été exagérées ci-dessus, afin d'en mieux faire sentir le fonctionnement.
Il est clair aussi que si un seul couple d'ailes restait insuffisant, on pourrait aller au-delà.