retro29.fr
Le site Retro29.fr est arrivé à une taille critique.
La suite des articles se trouve sur le site de L'ANNEXE de Retro29.
Fenêtres sur le passé
1898
La diseuse de bonne aventure et le trésor de Gouesnac'h
Source : Le Finistère août 1898
La diseuse de bonne aventure et le trésor de Gouesnac’h
Le 31 juillet dernier c'était jour de Sainte-Anne-de-Fouesnant.
Le nommé Quéméner (Guillaume), cultivateur à Kerlay, en Gouesnac'h, s'y était rendu avec bien d'autres.
Vers trois heures il se trouva en face de la voiture d'une saltimbanque qui l'engagea à monter près d'elle
pour se faire dire la bonne aventure.
Quéméner est crédule ; il obéit à l'invitation.
Après lui avoir tenu quelques propos insignifiants,
notre devineresse de feindre tout à coup la surprise et de s'écrier :
« Mais je vois un trésor dans un de vos champs ;
oui, c'est bien un trésor, et il ne tient qu'à vous d'en prendre possession.
Donnez-moi trois mille francs, et l'affaire est faite. »
« Trois mille francs, s'écria-t-il ;
je n'ai pas une si grosse somme.
Mais je vous donnerai tout ce que j'ai chez-moi, cent cinquante francs ».
Et il indiqua à la saltimbanque où se trouvait sa demeure,
en lui remettant comme à-compte 5 francs qu'il avait sur lui.
Le lendemain, notre rusée commère ne manque pas de se rendre à Kerlay.
Elle était accompagnée d'une autre femme, âgée d'une trentaine d'années, et d'un jeune homme de 15 à 18 ans, qui parlait très bien le breton.
Ce dernier dit à Quéméner :
« Je vois le trésor d'ici, comme vous voyez la lune.
Allez chercher tout l'argent qui se trouve chez vous et nous nous rendrons à l’endroit où le trésor est caché ».
Quéméner s'en alla aussitôt, et à l'insu de sa femme, chercher les cent cinquante francs qu'il avait chez-lui
et les versa aux filous.
La somme remise, ce fut une autre chanson.
Les chevaliers d'industrie dirent à leur dupe qu'ils reviendraient dans neuf jours pour lui rendre son argent
et lui faire voir le trésor.
Cependant Quéméner ne put longtemps cacher à sa femme l'excellente opération qu'il croyait avoir fuite.
Elle lui dessilla les yeux et le décida, le 2 août, à se rendre à Quimper pour chercher ceux qui l'avaient mystifié.
Il les y chercha on vain.
Peut-être les renseignements suivants les feront-ils arrêter ailleurs :
Ils ont une voiture à deux roues, couverte, et attelée d'un cheval blanc, maigre et d'une assez haute taille.
Celui qui conduit d'ordinaire la voiture est âgé de 30 à 35 ans, a une mouche et une moustache blondes.
II est vêtu d'un pantalon de coton gris et d'un paletot de drap.