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Fenêtres sur le passé
1898
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La diseuse de bonne aventure et le trésor de Gouesnac'h
Source : Le Finistère août 1898
La diseuse de bonne aventure et le trésor de Gouesnac’h
Le 31 juillet dernier c'était jour de Sainte-Anne-de-Fouesnant.
Le nommé Quéméner (Guillaume), cultivateur à Kerlay, en Gouesnac'h, s'y était rendu avec bien d'autres.
Vers trois heures il se trouva en face de la voiture d'une saltimbanque qui l'engagea à monter près d'elle
pour se faire dire la bonne aventure.
Quéméner est crédule ; il obéit à l'invitation.
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Après lui avoir tenu quelques propos insignifiants,
notre devineresse de feindre tout à coup la surprise et de s'écrier :
« Mais je vois un trésor dans un de vos champs ;
oui, c'est bien un trésor, et il ne tient qu'à vous d'en prendre possession.
Donnez-moi trois mille francs, et l'affaire est faite. »
« Trois mille francs, s'écria-t-il ;
je n'ai pas une si grosse somme.
Mais je vous donnerai tout ce que j'ai chez-moi, cent cinquante francs ».
Et il indiqua à la saltimbanque où se trouvait sa demeure,
en lui remettant comme à-compte 5 francs qu'il avait sur lui.
Le lendemain, notre rusée commère ne manque pas de se rendre à Kerlay.
Elle était accompagnée d'une autre femme, âgée d'une trentaine d'années, et d'un jeune homme de 15 à 18 ans, qui parlait très bien le breton.

Ce dernier dit à Quéméner :
« Je vois le trésor d'ici, comme vous voyez la lune.
Allez chercher tout l'argent qui se trouve chez vous et nous nous rendrons à l’endroit où le trésor est caché ».
Quéméner s'en alla aussitôt, et à l'insu de sa femme, chercher les cent cinquante francs qu'il avait chez-lui
et les versa aux filous.
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La somme remise, ce fut une autre chanson.
Les chevaliers d'industrie dirent à leur dupe qu'ils reviendraient dans neuf jours pour lui rendre son argent
et lui faire voir le trésor.
Cependant Quéméner ne put longtemps cacher à sa femme l'excellente opération qu'il croyait avoir fuite.

Elle lui dessilla les yeux et le décida, le 2 août, à se rendre à Quimper pour chercher ceux qui l'avaient mystifié.
Il les y chercha on vain.
Peut-être les renseignements suivants les feront-ils arrêter ailleurs :
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Ils ont une voiture à deux roues, couverte, et attelée d'un cheval blanc, maigre et d'une assez haute taille.
Celui qui conduit d'ordinaire la voiture est âgé de 30 à 35 ans, a une mouche et une moustache blondes.
II est vêtu d'un pantalon de coton gris et d'un paletot de drap.
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