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Fenêtres sur le passé

1898

La défense de Brest
Nos troupes à Ouessant

 

Source : La Dépêche de Brest 31 octobre 1898

 

L'île d'Ouessant n'avait vu, de mémoire d'homme, son sol occupé par une telle quantité de soldats ;

mais, hâtons-nous de le dire, c'est avec une réelle satisfaction que les Ouessantins ont vu débarquer les troupes de l'infanterie de marine et d'artillerie.

 

Comme rien n'était disposé pour recevoir les hommes, des baraquements ont été immédiatement construits pour loger la compagnie du capitaine Martel, débarquée la première.

 

Quand les deux compagnies d'infanterie de marine, commandées, par le chef de bataillon Gillet, sont arrivées ensuite, une partie de cette force a été logée dans les baraquements déjà construits, et le reste chez les habitants.

Tous les officiers sont également logés chez les particuliers.

La batterie d'artillerie, forte de cent hommes, est disséminée un peu partout.

 

Depuis la semaine dernière, une batterie de 65 de débarquement a été mise en état de service.

 

Le maître canonnier du Bougainville est resté pour démontrer aux canonniers de l'artillerie de terre le maniement spécial des pièces de la marine.

 

Un tableau de service journalier a été établi aussitôt l'installation terminée.

 

Chaque jour, une compagnie d'infanterie de marine prend la garde et les autres compagnies font l'exercice.

Les artilleurs sont également exercés au tir.

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Canon de 65 mm 1902.jpg

Canon de 65mm - 1902

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En somme, les troupes se plaignent du manque de communication et de la lenteur de celles qui existent.

 

Puis, nos marsouins, habitués à une vie plus animée, regrettent les casernes de Brest et trouvent que Ouessant manque de gaîté.

 

Seuls, les habitants de l'île ne se plaignent pas, car le mouvement inaccoutumé produit par les exercices et les manœuvres est tout nouveau pour la plupart des Ouessantins.

 

Aussi, font-ils des vœux pour que les soldats restent à demeure dans l'île.

 

Au Conquet, la population s'est émue des mouvements de troupe qui s'opèrent.

 

L'annonce de l'apparition — fantastique d'ailleurs — de l'escadre anglaise en vue d'Ouessant avait déjà provoqué la panique chez certains habitants, qui prenaient déjà des dispositions de départ.

 

Des nouvelles plus rassurantes ont, heureusement, calmé l'opinion publique.

 

Les redoutes 11, 12 et 13, qui couvrent la plage des Blancs-Sablons, sont occupées par 25 artilleurs, qui sont presque isolés du restant du monde.

 

Aujourd'hui, un détachement de 150 hommes d'infanterie de marine arrivera au Conquet et sera logé dans les écoles.

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