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Fenêtres sur le passé

1897

Le vol de la paie dans l'Arsenal de Brest

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Source : La Dépêche de Brest 2 février 1897

 

Un vol important a été commis hier dans l'arsenal.

La solde des marins vétérans a été soustraite et la paye n’a pu avoir lieu. ....

 

Hier matin, le sous-commissaire de la direction des mouvements du port se rendait

avec une corvée de marins vétérans, aux bureaux de la trésorerie générale, pour toucher la solde des officiers

et du personnel des mouvements du port.

Dans l'arsenal, le sous-commissaire trésorier remit au second-maître vétéran Bervas, employé dans les bureaux

de la direction, la somme de 17,000 fr. pour effectuer la solde de la 1ére compagnie des vétérans.

M. Bervas, un serviteur d'élite, qui est le premier au tableau d'avancement pour le grade de maître, se rendit aussitôt à son bureau et se mit en mesure de répartir les 17,000 fr. entre le personnel

de la 1ère compagnie.

Au moment où il était occupé à cette besogne, un gendarme de garde à la porte Tourville venait lui remettre une lettre qu'un vieillard venait de donner à la grille du port, où on le demandait immédiatement

pour une affaire urgente.

 

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Sans méfiance, le second-maître Bervas ferma son bureau, laissant ses 17,000 fr. étalés sur une table, et se rendit à la porte Tourville, où il ne trouva personne.

Quand il revint à son bureau, il constata avec stupeur qu'on lui avait enlevé 16,000 francs.

Un rouleau de mille francs avait seul échappé à l'attention du ou des voleurs.

 

M. Bervas s'empressa d'informer son sous-commissaire et son directeur de ce vol audacieux.

 

Des fouilles furent immédiatement ordonnées.

Elles ne donnèrent aucun résultat.

Cependant, le voleur devait être au courant des lieux, et la lettre appelant M. Bervas à la porte Tourville n'avait évidemment d'autre but que de l'éloigner de son bureau.

 

M. Maupin, capitaine de frégate, commissaire-rapporteur près le tribunal maritime, saisi de l'affaire, a immédiatement ouvert une enquête.

 

Cette enquête semble devoir porter tout d'abord sur la recherche du vieillard qui s'est présenté à la porte Tourville avec une lettre pour M. Bervas.

Là est évidemment la clef de cette affaire, qui a soulevé une vive émotion dans le port.

 

À la dernière heure, le bruit courait que le second-maître Bervas était arrêté.

Renseignements pris, ce bruit était exact.

Bervas a été écroué à Pontaniou.

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Source : La Dépêche de Brest 3 février 1897

 

L'enquête au sujet du vol important commis avant-hier, à la direction des mouvements du port,

s'est poursuivie activement hier.

 

Disons tout d'abord que, contrairement à ce que l'on annonçait hier soir,

le second-maître vétéran Bervas n'a pas été arrêté.

Il a été seulement prié de se tenir à la disposition de la justice maritime.

 

Comme nous l'avons dit hier, le second-maître vétéran Bervas a les meilleurs états de service.

Après avoir servi pendant cinq ans dans la marine, il quittait en 1882 les équipages de la flotte

avec le grade de caporal-fourrier.

Peu après, il était admis dans les vétérans et employé dans les bureaux de la direction des mouvements du port.

 

Serviteur consciencieux, Bervas devint rapidement matelot vétéran de 1ère classe quartier maître,

puis second-maître. Depuis plusieurs années, ses chefs l'ont proposé pour le grade de 1er maître.

 

Depuis son entrée dans le corps des marins vétérans, Bervas, qui remplit à la direction des mouvements du port

les fonctions de fourrier, est chargé de la solde de la 1ère compagnie de vétérans.

Jusqu'ici, jamais ses fonctions délicates ne lui ont attiré le moindre ennui.

Le récit du second-maître Bervas

 

Un de nos collaborateurs a pu avoir hier un long entretien avec M. Bervas,

qui lui a fait le récit suivant :

 

« En revenant de la trésorerie générale, le sous-commissaire Goubet,

trésorier de la direction des mouvements du port, remit au lieutenant

de vaisseau Prévost, capitaine commandant la 1ère compagnie de vétérans, une somme de 16,410 francs, pour le payement de sa compagnie.

Cette somme me fut remise aussitôt et, pendant que l'on donnait

au quartier-maître vétéran Guillerm, qui remplit, comme moi, les fonctions

de fourrier, l'argent nécessaire à la solde de la 2ère compagnie,

je montais dans une pièce située au 2ème étage, appelée « séchoir », et où, depuis quinze ans, j'effectuai la solde de ma compagnie.

Je déposai mon argent, sauf cent francs de petite monnaie,

sur une grande table qui se trouve dans cette pièce.

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Anonyme

Cela fait, je fermai la porte de l'appartement à clef, puis la porte de l'appartement y accédant,

et descendis à mon bureau, situé au 1er étage, et où j'ai pour collègues le secrétaire du directeur,

les autres fourriers et le sergent fourrier secrétaire du conseil d'administration.

Je mis la clef du « séchoir » et celle du corridor dans mon pupitre, ainsi que les cent francs de petite monnaie,

et je fermai le pupitre à clef.

 

« Vers 11 h. 1/4, le quartier-maître vétéran Ménez venait me prier de lui remettre la solde de son collègue Le Gall,

qui entrait à l'hôpital.

En compagnie de Ménez, je remontai au « séchoir » et lui remis la solde demandée, se montant à 85 fr. 50.

Ce paiement effectué, je remis encore les clefs du séchoir et du corridor dans mon pupitre, dont j'emportai la clef.

 

« C'est à ce moment, vers 11 h. 1/2, qu'un planton, envoyé de la grille Tourville par le maréchal-des logis Quéguiner, chef de poste, me remit une lettre conçue en ces termes :

 

« Je vous prie de vouloir bien sortir le plus tôt possible.

J'ai une communication importante à vous faire.

Je vous attends au bas de la Grand'Rue, près de la porte Tourville.

Signé : PÉRON. »

 

« Cette signature, nous déclare Bervas, m'était absolument inconnue, ainsi que l'écriture d'ailleurs.

Cependant, voulant savoir ce que l'on pouvait bien avoir à me dire, je me rendis à la porte Tourville,

où je ne trouvai personne.

On me dit seulement que celui qui avait remis la lettre à la grille était un vieillard à barbe blanche.

Pensant que celui-ci allait revenir, je me rendis avec le quartier-maître Guillerm dans un débit voisin.

J'y attendis vainement un quart d'heure.

À la grille Tourville, personne n'avait revu le porteur de |a lettre.

 

« À midi 45, fatigué d'attendre, je retournais à mon bureau.

Mon pupitre était toujours fermé.

Je l'ouvris, pris les clefs et, accompagné du quartier-maître Keraudren, qui m'aide à faire le paiement de solde, je montai au «séchoir», dont la porte était fermée.

« A peine entré, je regardai ma table, et je n'y vis plus rien.

— Tout est parti ! Fis-je à Keraudren.

— Quoi donc ? me dit-il.

— Mais l'argent !

 

« À peine remis de la profonde stupéfaction dans laquelle cette disparition m'avait plongé, je me rendis près de mon sous-directeur, M. le capitaine de frégate Brindejonc, qui vint avec moi au « séchoir ».

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Je constatai alors qu'on m'avait enlevé exactement 15,224 fr., cette somme se répartissant ainsi :

7,300 fr, en billets de banque de cent francs, 4,950 fr. en billets de banque de cinquante francs, 2,000 fr. en or,

965 fr. en pièces de cinq francs et 9 fr. an pièces d'un franc, soit 15,224 fr.

On avait laissé sur la table un sac contenant 1,000 fr. en pièces de cinq francs. »

 

Pendant qu'il nous fait ce récit, le second-maître Bervas est en proie à une vive émotion.

 

Les recherches

 

Aussitôt prévenu du vol, le capitaine de vaisseau Lieutard, directeur de la direction des mouvements du port,

en informa l'amiral Barrera, préfet maritime, et le commandant Maupin, commissaire rapporteur

près le tribunal maritime.

En même temps, le commandant Lieutard ordonnait des fouilles dans diverses parties de la direction.

Mais ces fouilles furent vaines.

 

Dans l'après-midi, l'amiral Barrera se rendit à la direction des mouvements du port et se rendit compte par lui-même de la disposition du «séchoir», auquel on accède par la direction des mouvements du port et par la défense mobile. Peu après l'amiral arrivait le commandant Maupin.

 

Hier matin, le commissaire rapporteur près le tribunal maritime retournait à la direction et interrogeait longuement, en présence du lieutenant de vaisseau Prévost, le second-maître Bervas.

La déposition de ce dernier a été, croyons-nous, absolument conforme au récit que nous donnons plus haut.

Dans l'après-midi, l'enquête a continué.

Après avoir entendu le maréchal-des-logis Quéguiner, de la gendarmerie maritime, M. Maupin a continué ses investigations dans le port.

 

Le porteur de la lettre

 

Dans l'après-midi d'hier, l'enquête a fait, d'ailleurs, un grand pas.

 

Vers 3 h. 1/2, en effet, un homme âgé se présentait à la porte Tourville et demandait à être conduit au maréchal-des-logis chef de poste.

Arrivé dans le bureau du maréchal-des-logis Charretteur,

le vieillard déclara se nommer C... et être l'individu qui avait apporté

la lettre destinée au second-maître Bervas.

 

— J'ignore, a-t-il déclaré, le nom de celui qui m'a remis cette lettre ;

mais je suis certain que c'est un second-maître vétéran en civil,

et je le reconnaîtrais facilement.

 

Le maréchal des logis de gendarmerie s'empressa de faire conduire C..., un ancien journalier du magasin général, au cabinet de M. Maupin, commissaire du gouvernement près le tribunal maritime, auquel C...

a renouvelé la déposition faite au maréchal des logis Charreteur.

 

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Anonyme

C... sera confronté aujourd'hui avec tous les seconds-maîtres de la direction des mouvements du port.

 

Un précédent

 

À propos de cette affaire, qui a soulevé à juste titre une vive émotion dans le port,

rappelons qu'un vol analogue fut commis, en 1878, à la direction des travaux hydrauliques de l'arsenal.

C'était également la solde des ouvriers qui fut enlevée ;

mais, malgré une minutieuse enquête, le voleur ne fut pas découvert.

 

Espérons que l'on sera plus heureux cette fois.

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Source : La Dépêche de Brest 4 février 1897

 

L'enquête concernant le vol commis à la direction des mouvements du port s'est poursuivie hier.

Dans l'après-midi, M. Maupin, capitaine de frégate en retraite, commissaire rapporteur près le tribunal maritime,

s'est rendu à la direction des mouvements du port, où il a eu un long entretien avec le capitaine de vaisseau Lieutard, directeur.

 

Après cette entrevue, le commandant Maupin s'est rendu dans la chambre de l'officier de garde, où il a de nouveau interrogé le second-maître vétéran Bervas.

Celui-ci n'a pu fournir aucun nouveau détail.

Comme M. Maupin insistait, lui demandant s'il n'avait pas quelque soupçon sur une personne quelconque,

Bervas a répondu négativement.

 

Pendant que le commissaire rapportent se rendait, toujours au sujet du vol, au cabinet de M. Kiésel,

capitaine de vaisseau, directeur des défenses sous-marines, dont les bureaux donnent sur le « séchoir »,

où Bervas faisait la solde de sa compagnie, M. Goubet, sous-commissaire, officier d'administration de la direction

des mouvements du port, faisait mander le second-maître Bervas à son barreau et l'interrogeait à son tour.

Vous avez eu tort, lui dit-il, de laisse tout cet argent sur la table.

 

Commissaire, a répondu Bervas, il a quinze ans que je procéde ainsi.

 

Ajoutons qu'en vertu d'un ordre de la direction,

le second-maître Bervas est changé de service.

Il passe de la 1ère compagnie à la 3ème.

Il ne travaillera plus dans les bureaux et est remis sur les travaux.

 

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En revenant des défenses sous-marines, le commandant Maupin a posé de nouveau quelques questions à Bervas.

Il lui a demandé, notamment, s'il était absolument sûr d'avoir fermé  à clef le « séchoir » et la porte du corridor,

après avoir remis la solde du quartier-maitre Le Gall, qui entrait à l'hôpital, à son collègue Ménez.

 

Oh ! Oui, mon commandant, a répondu Bervas, j'en suis bien sûr.

 

Certitude disparue

 

Nous avons parlé hier de M. Le Corre, habitant Kergorju, qui avait été chargé, par un inconnu rencontré

dans la Grand' Rue de porter la lettre destinée à Bervas.

 

M. Le Corre, ancien journalier du magasin général, avait d'abord déclaré qu'il croyait que la personne qui lui avait remis la lettre était un second-maître vétéran en civil, et qu'il le reconnaîtrait.

On avait donné des ordres pour faire venir hier matin, à cet effet, à la direction, même les seconds-maîtres vétérans malades à domicile.

Mais Le Corre est revenu sur sa première déclaration et a déclaré au commandant Maupin qu'il n'avait pas suffisamment regardé celui qui l'avait chargé de la commission que l'on sait pour le reconnaître.

La confrontation n'a donc pas eu lieu.

 

En somme, contrairement à ce que l'on croyait, le témoignage de Le Corre ne fait pas avancer d'un pas l'instruction

de cette affaire.

Vraisemblablement, l'auteur du vol devait avoir un ou plusieurs complices.

 

On suppose, en effet, qu'après avoir remis sa lettre à Le Corre, l'individu, que ce dernier croit être un second-maître vétéran, a dû monter le boulevard de la Marine ou les Escaliers Neufs, conduisant à la rue de Siam ;

et, de là, après avoir constaté que Le Corre avait bien remis la lettre, faire un signal à quelqu'un qui se trouvait dans l'arsenal et qui devait se tenir aux aguets.

Quand Bervas est arrivé à la porte Tourville, l’individu, qui se trouvait dans l'intérieur du port, a dû monter

au « séchoir », sûr de n'être dérangé par personne, et faire le coup.

 

D'un autre côté, on pense que le voleur devait avoir fait fabriquer des fausses clefs pour entrer dans le « séchoir »

et dans le corridor, puisqu'aucune trace d'effraction n'a été relevée par l'enquête.

 

Disons, pour terminer, que de nouveaux états ont été dressés pour pouvoir effectuer le payement de la 1ère compagnie des vétérans.

L'enquête se poursuivra ce matin.

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Source : La Dépêche de Brest 5 février 1897

 

L'enquête sur le vol de l'arsenal a fait hier un grand pas.

Le second-maître vétéran Salaun (Hippolyte), vaguemestre de la direction des mouvements du port,

a été mis en état d'arrestation.

Mais reprenons l'enquête où nous l'avons laissée hier.

 

Avant-hier, vers 3 h. 1/2 de l'après-midi, M. Fouasse, écrivain public, 62, rue Saint-Yves, se présentait au commissariat du 1er arrondissement et demandait à parler à M. Berny.

Mis en présence de ce magistrat, M. Fouasse lui fit la déclaration suivante :

 

« — C'est moi qui ai écrit la lettre adressée au second-maître vétéran Bervas et publiée par la Dépêche.

J'étais au Café de Bretagne, place du Château, avec un ami, M. Pétron, agent d'assurances.

À une table voisine, un consommateur écrivait.

À un moment donné, cet homme s'approcha de nous et nous dit :

« L'un de vous, messieurs, ne pourrait-il me recopier cette lettre ?

J'ai mal au bras et je ne puis écrire lisiblement. »

Je lui fis remarquer qu'étant donné ma profession, il ne pouvait mieux tomber, et je recopiai la lettre. »

« J'ai cru rendre service à la justice en venant vous dire ce que je savais

de cette affaire. »

 

Devant l'importance de cette déclaration, M. Berny téléphona aussitôt

au commissaire central pour lui demander s'il devait recevoir la déposition de l'écrivain public.

La justice maritime étant saisie de l'affaire, M. Sénac répondit négativement et invita le commissaire de police des Carmes à en informer aussitôt

M. Maupin, ce qui fut fait.

 

Le soir même, le commissaire-rapporteur convoqua M. Fouasse à son cabinet, pour hier matin, neuf heures.

 

Confrontation

 

Entre temps, on parlait beaucoup à la direction des mouvements du port

de l'attitude du second-maître vétéran Salaun, vaguemestre de ce service.

On insistait sur son air embarrassé et sur ce fait qu'il,

avait fait subitement couper sa barbe.

 

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Anonyme

Ces bruits arrivèrent-ils jusqu'au parquet maritime ?

Toujours est-il qu'hier matin, à 9 h. 1/2, le second-maître Salaun était appelé au bureau du sous-directeur

et mis en présence de M. Fouasse.

 

L'écrivain public, invité à dire si Salaun était bien l'homme du Café de Bretagne qui lui avait fait recopier la lettre

à Bervas, hésita un moment.

L'individu en question, dit-il, était en civil et il avait toute sa barbe.

Cependant, il croyait bien reconnaître Salaun.

 

Le second-maître protesta énergiquement.

« Je ne connais pas monsieur, dit-il, en désignant M. Fouasse,

et je n'ai pas mis les pieds au Café de Bretagne, le 28 janvier. »

 

À la suite de cette confrontation, M. Maupin, l'écrivain public et le second-maître Salaun se rendaient

au domicile de ce dernier, 80, Grand'Rue.

 

En l'absence d'un commissaire de police, une perquisition était impossible.

Cependant, à la demande de M. Maupin, Mme Salaun ouvrit ses tiroirs et étala tous les vêtements civils de son mari.

M. Fouasse ne reconnut pas parmi ces vêtements ceux que portait l'homme qui lui avait fait recopier

la lettre à Bervas.

Salaun retourna ensuite dans l'arsenal.

En arrivant à la direction des mouvements du port, où sa confrontation avec M. Fouasse avait provoqué une vive émotion, il dit :

« Je suis innocent ;

d'ailleurs, l'écrivain n'a reconnu aucun de mes vêtements. »

 

À deux heures de l'après-midi, MM Fouasse et Pétron,

la bonne du Café de Bretagne et le second-maître Salaun étaient convoqués au parquet maritime.

Après un interrogatoire sommaire du second-maître, M. Maupin

le confronta avec les témoins.

 

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Invités à déclarer si Salaun se trouvait bien jeudi au Café de Bretagne, MM. Fouasse et Pétron, ainsi que la bonne hésitèrent, disant tous trois que l'individu à la lettre avait une autre coupe de barbe.

 

M. Maupin fit alors noircir avec du fusain les joues de Salaun.

Les trois témoins, sans être toutefois absolument affirmatif, déclarèrent alors qu'ils croyaient bien

que le second-maître était l'homme en question.

 

Pendant cette confrontation, Salaun n'a cessé de protester.

À une remarque du commissaire du gouvernement sur la date de la lettre de Bervas, d'une autre écriture

que celle de M. Fouasse, Salaun répondit qu'il ne savait ce que tout cela voulait dire.

 

A trois heures, la confrontation prenait fin et M. Maupin annonçait à Salaun qu'il le mettait en état d'arrestation.

Le second-maître fut aussitôt conduit à Pontaniou entre deux gendarmes.

Le second-maître Salaun

 

Salaun, sur qui le parquet paraît avoir recueilli des charges assez graves pour justifier la mesure prise contre lui, a 40 ans.

Après avoir fait son service militaire dans la flotte,

il entra dans les vétérans, où il ne tarda pas à parvenir rapidement

au grade de second-maître.

Il était vaguemestre de la direction des mouvements du port

depuis six mois environ.

 

Comme nous l'avons dit plus haut, Salaun habite 80, Grand'Rue.

Il occupe avec sa femme, ses enfants et sa belle-mère,

Mme veuve Pierre, âgée de 72 ans, un appartement de quatre pièces.

 

Mme Salaun, que l'arrestation de son mari a naturellement bouleversée, est sur le point d'avoir son douzième enfant.

Six sont morts.

Il lui en reste cinq.

 

La pauvre femme, dont la douleur est extrême,

proteste énergiquement de l'innocence de son mari.

Elle affirme qu'il a conservé sa tenue pendant toute la journée où le vol a été commis et qu'il a fait couper sa barbe, non après la découverte du vol, mais dans les premiers jours de janvier.

 

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Quoi qu'il en soit, l'instruction de cette affaire semble devoir entrer maintenant dans une phase active.

 

On est convaincu — si la culpabilité de Salaun est admise, ce dont le parquet ne semble pas douter —

que le second maître a eu des complices.

C’est à la recherche de ces complices que le commissaire-rapporteur va maintenant s'attacher.

 

Ce matin, Le Corre, l'ancien journalier du port, qui a porté la lettre destinés à Bervas à la porte Tourville,

sera confronté avec Salaun.

 

Ce matin aussi, très probablement l’amiral Barrera décernera un ordre d'informer contre Salaun.

 

Ajoutons enfin que le second-maître Bervas a été envoyé, hier matin, au magasin n° 16, où se trouve un dépôt

de marins vétérans, et que la paye de la 1ère compagnie a eu lieu hier, dans l'après-midi.

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Source : La Dépêche de Brest 6 février 1897

 

Comme nous le faisions prévoir, l'amiral Barrera a signé hier matin un ordre d'informer

contre le second-maître Salaun, vaguemestre de la direction des mouvements du port.

Cet ordre a été communiqué, à deux heures, par M. Maupin, commissaire rapporteur, à MM. Fustier,

surveillant général de l'arsenal, et Campredon, surveillant-chef de la prison maritime de Pontaniou,

pour les mesures à prendre, soit en vue de la garde de Salaun, soit pour la marche de l'instruction,

que M. Maupin ouvrira officiellement aujourd'hui.

 

L'enquête, en somme, est restée stationnaire hier, mais nous avons pu recueillir d'assez curieux renseignements

sur les circonstances qui ont amené l'arrestation du second-maître Salaun.

 

Le délateur

 

Mercredi matin, l'écrivain public Fouasse, qui est décidément appelé à jouer un grand rôle dans cette affaire,

recevait la visite d'un individu qui lui dit :

« Je voudrais adresser une lettre anonyme au commandant Maupin pour lui faire connaître le nom

de l'auteur du vol de l'arsenal. »

M. Fouasse répondit qu'il n'écrivait pas de lettres anonymes

et conseilla à son visiteur d'aller trouver M. Maupin.

Le délateur qui, nous assure-t-on, appartiendrait à la direction

des mouvements du port, répliqua qu'il ne voulait pas

se faire connaître.

M. Fouasse lui offrit alors d'aller trouver lui-même M. Maupin et d'annoncer au commissaire-rapporteur qu'un individu était prêt

à lui faire d'importantes révélations sur le vol de l'arsenal,

si l'on s'engageait à ne pas le mettre en cause.

 

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L'inconnu accepta cette proposition.

M. Maupin, de son côté, voulut bien y consentir, si bien que quelques instants après, le délateur était dans le cabinet du commissaire rapporteur, auquel il raconta les bruits qui couraient à la direction des mouvements du port

sur la possibilité de la culpabilité de Salaun.

Il ajoutait, entre autres indications, que le second-maître vétéran avait acheté récemment une casquette

en drap bleu et qu'il portait souvent un costume civil bleu marine.

On sait que c'est là le signalement-de l'individu qui a remis à Le Corre la lettre adressée à Bervas.

 

Les révélations du délateur anonyme se bornèrent-elles là ?

Nous l'ignorons ;

mais, ce qui est certain, c'est que ces révélations ont joué un grand rôle dans l'arrestation de Salaun.

 

Autre détail

 

Autre détail assez curieux, au sujet de la confrontation du second-maître avec les témoins du Café de Bretagne.

 

On sait que ces témoins, MM. Fouasse et Pétron et la bonne du café, ne reconnaissant pas Salaun,

les joues de ce dernier ont été noircies pour remplacer la barbe absente.

 

L'idée est de M. Fouasse lui-même.

L'écrivain public noircit un bouchon à la flamme d'une bougie et, le plus tranquillement du monde,

estompa avec ce fusain improvisé les joues du second-maître vétéran, qui, ahuri, se demandait

ce que tout cela pouvait bien signifier.

 

Certains trouveront peut-être que M. Fouasse, opérant lui-même, tout comme Pierre Petit, a peut-être poussé le zèle un peu loin et que le spectacle d'un témoin se substituant aux représentants de la justice pour établir matériellement la culpabilité d'un inculpé n'est pas d'une correction absolue.

Nous donnons le fait sans commentaires.

 

Disons, pour finir, que la famille de Salaun affirme que le second-maître a modifié sa coupe de barbe le 24 janvier, date à laquelle il assista aux obsèques d'un de ses cousins, M. Smolders, 1er maître mécanicien.

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Source : La Dépêche de Brest 7 février 1897

 

M. Maupin, commissaire-rapporteur, chargé de l'instruction du vol de la direction des mouvements du port,

a poursuivi hier son enquête.

 

À une heure, le second-maître Salaun a été amené dans le cabinet de M. Maupin,

qui lui a fait subir un long interrogatoire.

 

Le vaguemestre a persisté dans ses dénégations.

Comme il l'avait fait avant-hier, il a affirmé ne pas s'être rendu au Café de Bretagne dans la journée du 28 janvier.

Le second-maître n'a pas été confronté avec Le Corre, chargé de porter la lettre à Bervas.

Après son interrogatoire, qui s'est terminé à trois heures, Salaun a été reconduit à Pontaniou.

 

D'assez nombreux curieux attendaient son passage dans la Grand'Rue.

Le 1er février, vers midi, Salaun est aller demander au gardien-major de la porte Tourville si M. Fustier, surveillant général de l'arsenal,

se trouvait là.

Comme on lui répondait affirmativement,

Salaun déclara qu'il allait voir M. Fustier chez lui.

 

L'accusation croit voir dans cette démarche de Salaun un moyen

de dépister les soupçons.

 

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Source : La Dépêche de Brest 9 février 1897

 

M. Maupin , commissaire-rapporteur près le tribunal maritime, a continué hier son instruction sur le vol de l'arsenal.

 

Dans l'après-midi, le commissaire-rapporteur a longuement entendu MM. Fouasse, l'écrivain public, Pétron,

agent général de la compagnie d'assurances la Métropole, Le Corre (Vincent), le journalier retraité qui a porté

la lettre destinée à Bervas, à la porte Tourville, et la jeune Marie X..., bonne du Café de Bretagne.

 

Tous ces témoins ont confirmé leurs précédentes déclarations.

Tous croient que c'est Salaun qui était au Café de Bretagne le jeudi soir 28 janvier, mais aucun ne peut l'affirmer.

Quant à M. Le Corre, il n'a conservé aucun souvenir de la physionomie

de l'individu qui lui a remis la lettre.

Il sait seulement qu'il portait une casquette.

 

La bonne du Café de Bretagne a déclaré que l'inconnu habillé de bleu marine qui lui a demandé un bitter havrais avait la visière de sa casquette rabattue sur les yeux et qu'elle n'a pu remarquer son visage.

Elle a ajouté que cet individu lui avait demandé une plume et de l'encre et qu'il avait refusé du papier, disant qu'il en avait sur lui.

 

L'audition des témoins a pris fin à 3 h. 3/4.

 

Aujourd'hui, le second-maître Salaun sera de nouveau interrogé

et très probablement confronté avec les témoins.

 

À la direction des mouvements du port on est moins convaincu

qu'on ne l'avait tout d'abord dit de la culpabilité de Salaun.

Certains croient à une vengeance.

On parle notamment d'un matelot vétéran, puni pour son inconduite,

et qui aurait rendu le second-maître Salaun responsable de ses déboires.

 

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Anonyme

Ce matelot est-il le délateur anonyme dont nous avons parlé ?

Tout ce que nous pouvons dire pour aujourd'hui c'est que ce matelot tient un débit et que, bien avant le vol,

il était déjà en relations avec un des principaux témoins de l'affaire.

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Source : La Dépêche de Brest 10 février 1897

 

M. Maupin a continué hier son enquête sur le vol de la direction des mouvements du port.

 

Contre-ordre ayant été donné, le second-maître vétéran Salaun n'a pas été extrait de la prison maritime de Pontaniou.

En revanche, le commissaire-rapporteur a entendu les seconds-maîtres vétérans Bervas, Migadel et Goualch,

et le gardien de bureau Sinou.

 

Aujourd'hui, M. Maupin entendra les seconds-maîtres vétérans Pigeon et Omnès, et L'Hostis, marin vétéran,

planton à la direction dos mouvements du port.

 

Pendant que le commissaire-rapporteur poursuivait son enquête, un de nos collaborateurs, possesseur

d'une photographie du second-maître vétéran Salaun, portant toute sa barbe, s'est présenté chez MM. Fouasse

et Pélion, ainsi qu'au Café de Bretagne.

Toutes les personnes à qui cette photographie, très ressemblante, a été montrée ont affirmé que ce n'était pas

le portrait de l'inconnu du Café de Bretagne.

MM. Fouasse et Pétron et la jeune bonne Marie ont été très affirmatifs sur ce point.

 

Est-ce là un argument en faveur de la non-culpabilité du second-maître Salaun ?

C'est à l'instruction qu'il appartient de le dira.

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Source : La Dépêche de Brest 11 février 1897

 

Le commandant Maupin a entendu hier, dans l'après-midi, les seconds-maîtres vétérans Pigeon,

télégraphiste à la direction des mouvements du port, et Omnès, planton du sous-directeur,

ainsi que le matelot vétéran L'Hostis, employé comme gardien à la même direction.

L'audition de ces témoins a duré près de deux heures.

Elle a porté sur certains propos tenus par Salaun au poste des plantons

de la direction des mouvements du port, au sujet d'une casquette bleu marine semblable à celle que portait l'individu qui a remis à Corre la lettre destinée à Bervas.

Les témoins ont été également interrogés sur la vie intime de Salaun.

 

Aujourd'hui, le commandant Maupin a convoqué à son cabinet, pour 2 h. 1/2, Mme veuve Pignol, débitante « À la Grâce de Dieu », 88, Grand'Rue,

et Mme Manach, qui tient la « Buvette moderne », même rue, n' 74.

 

Cette convocation semble être le résultat des investigations

d'un des premiers témoins de l'affaire.

Cet individu, qui semble avoir on ne sait quel intérêt à établir la culpabilité

de Salaun, parcourt les débits de la Grand'Rue pour recueillir

des renseignements sur la moralité du second-maître vétéran.

Le procédé est assez singulier pour que nous le signalions à qui de droit.

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Anonyme

À la prison maritime

 

Le second-maître vétéran Salaun n'est pas au secret.

Il occupe, à Pontaniou, une salle, où sont également détenus trois ou quatre quartiers-maîtres de la marine.

 

Très affecté après son arrestation, Salaun est aujourd'hui plus calme.

Il attend et espère être remis avant peu en liberté.

 

Mme Salaun a reçu avant-hier une lettre datée de Pontaniou, 7 février, dans laquelle le second-maître

lui dit en substance :

 

« Je me trouve dans une situation bien pénible, surtout pour moi qui n'avais jamais vu la prison,

mais il faut espérer qu'on me rendra à la liberté, car tu sais bien que je ne suis pas capable d'avoir commis la faute

si grave que l'on me reproche.

 

La fatalité me poursuit, mais je reprends courage.

Tâche d'en faire de même et encourage nos enfants.

Qu'ils ne se laissent pas démoraliser et qu'ils continuent à travailler.»

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Source : La Dépêche de Brest 12 février 1897

 

Le vol de l'arsenal.

 

M. Maupin, poursuivant l'instruction de l'affaire du vol de la direction des mouvements du port, a entendu hier, comme nous l'avons annoncé, deux débitantes de la Grand Rue, Mmes Pignol et Manach.

 

Mme Pignol a déclaré au commissaire-rapporteur qu'elle avait cru voir, dans la matinée du jour où le vol a été commis, le second-maître vétéran Salaun, en civil, avec une casquette en drap bleue, dite parisienne.

 

Mme Manach a vu Salaun le même jour.

Salaun serait allé chez elle à une heure de l'après-midi, et après avoir parlé du vol de la direction des mouvements

du port, lui aurait payé une somme de 6 fr. 20 qu'il lui devait.

 

L'enquête se poursuivra aujourd'hui.

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Source : La Dépêche de Brest 13 février 1897

 

Le vol de l'arsenal.

 

M. Maupin, commissaire-rapporteur du tribunal maritime,

a de nouveau interrogé hier le second-maître Salaun,

l'auteur soupçonné du vol de 15,224 fr., commis dans l'arsenal.

 

Interrogé par un de nos collaborateurs sur l'état de l'instruction,

M. Maupin lui a dit :

 

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« Je suis aussi convaincu de la culpabilité de Salaun que je l'étais de celle des frères Rorique,

contre lesquels j'ai requis la peine de mort.

Je ne dis pas pour cela que j'arriverai à établir cette culpabilité, mais des charges graves pèsent sur Salaun.

Je me livre maintenant à une petite opération qui, je l'espère, sera décisive. »

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Source : La Dépêche de Brest 16 février 1897

 

Le vol de l'arsenal.

 

Le second-maître vétéran Salaun, l'auteur présumé du vol de 15,224 fr. commis à la direction des mouvements

du port, a été conduit hier, à deux heures, au parquet du 1° tribunal maritime.

 

Peu après, il était conduit à son domicile où, en présence de MM. Maupin, commissaire rapporteur, Mazé,

greffier du tribunal maritime, Picq, commissaire de police, et Fustier, surveillant général de l'arsenal,

deux gardes-consignes ont procédé à une perquisition qui n'a pas donné de résultats.

 

À trois heures, Salaun a été reconduit à la prison maritime.

 

M. Maupin aura terminé son rapport sur l'affaire dans deux ou trois jours.

 

On sera donc fixé avant peu sur la culpabilité ou non culpabilité de Salaun.

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Source : La Dépêche de Brest 17 février 1897

 

Le vol de l'arsenal.

 

Continuant son enquête sur le vol de l'arsenal, M. Maupin, commissaire-rapporteur du tribunal maritime,

a de nouveau interrogé avant-hier le second-maître Salaun, qui continue à protester énergiquement

de son innocence.

 

Ce matin, M. Maupin entendra trois nouveaux témoins :

un maréchal-des-logis de gendarmerie maritime et deux gardes-consignes.

Il clôturera ensuite son rapport, qu'il adressera au préfet maritime.

 

La solution de cette affaire pourra donc, à moins de complications imprévues, être connue à la fin de cette semaine ou au commencement de l'autre.

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Source : La Dépêche de Brest 24 février 1897

 

Le vol de l'arsenal.

 

M. Maupin, commissaire-rapporteur du 1er tribunal maritime,

a adressé hier matin au préfet maritime son rapport sur l'affaire du vol de 15,224 fr., commis à la direction des mouvements du port.

 

Dans ce rapport, il énumère les diverses phases par lesquelles a passé l'instruction, en soulignant les dépositions qui constituent des charges contre le second-maître vétéran Salaun, l'auteur présumé de ce vol.

 

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M. Maupin ne conclut pas.

La décision de l'amiral Barrera sera très probablement connue aujourd'hui.

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Source : La Dépêche de Brest 26 février 1897

 

Le vol de l'arsenal.

 

Sans vouloir empiéter sur les droits de l'instruction, nous avions formulé quelques réserves au sujet

des charges relevées contre le second-maître vétéran Salaun, arrêté à la suite du vol de 15,224 fr.

commis à la direction des mouvements du port.

 

L'événement nous a donné raison.

 

Le préfet maritime a signé hier une ordonnance de non-lieu en faveur du second-maître vétéran.

 

Salaun a été mis en liberté à quatre heures et demie.

Il est aussitôt rentré chez lui, où la joie des siens lui a fait oublier les mauvaises heures qu'il vient de passer.

 

Selon toute probabilité, l'affaire va être classée.

 

Le voleur n'a donc plus qu'à convertir le produit de son vol en bonnes rentes sur l'État.

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