1897

Les cales de débarquement d'Ouessant
 

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Source : La Dépêche de Brest 11 octobre 1897

Nous recevons la lettre suivante ;

Monsieur le rédacteur en chef,

Je vous prie de vouloir bien insérer dans votre estimable journal une note que je viens de recevoir d'une personne venant de Paris pour visiter l'île d'Ouessant, et dont ci-après copie :

« Monsieur Durand, ancien syndic.

« Ouessant, 5 octobre mardi.

« Monsieur,

« Faut-il donc que l'on ne puisse ni entrer à Ouessant, ni en sortir, ni même s'y promener, sans courir le risque d'une chute dangereuse ?

« Mardi dernier, à l'arrivée de la Louise, j'ai vu une vieille dame, qui débarquait avec moi, glisser sur la cale de Lampaul, qui était couverte de goémon.

« Débarquant moi-même par l'avant du canot, sur un point plus élevé de la cale où il n'y avait pas de goémon, je n'ai pas compris l'avertissement.

Aussi, le samedi suivant, m'avançant sans défiance sur la cale da Pen-Aroch, j'ai appris à mes dépens que le goémon était glissant comme du verglas.

J'ai fait, dès le second pas, une chute qui pouvait me faire tomber à la mer : j'ai pu heureusement faire effort pour tomber sur le côté, et c'est mon poignet gauche qui a supporté tout le poids du corps.

Il en est résulté une foulure fort douloureuse, pour laquelle j'ai dû consulter l'aimable docteur Traonouez, et qui m'empêchera pour quelques jours encore de me servir de ma main gauche.

Encore dois-je me féliciter de m'être tiré de l'aventure à si bon compte.

« .le ne sais, monsieur, quelle est l'administration chargée de l'entretien et du nettoyage des cales ; mais il y en a certainement une.

Quelle qu'elle soit, elle fait bien mal son devoir; que lui manque-t-il pour s'en acquitter comme il conviendrait ?

Est-ce de l'argent ?

Est-ce de la bonne volonté ?

Ce serait, dans les deux cas, également déplorable.

« Recevez, monsieur, l'assurance de mes meilleurs sentiments.

« Georges DAZET.

« 72, boulevard de La Tour Maubourg, Paris. »

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Permettez-moi, je vous prie, monsieur le rédacteur en chef, d'ajouter à cette note les quelques lignes ci-après :

Le 27 du mois dernier, j'ai assisté à la sortie du canot de sauvetage de la station du Stiff-Ouessant, étant chargé de la surveillance du personnel et du matériel.

Cette sortie s'est opérée assez lentement, car, à chaque instant, les hommes de l'équipage glissaient sur la cale couverte de goémon.

Il serait à désirer que ces cales fussent nettoyées plus souvent que trois ou quatre fois par an, afin que l'on puisse plus facilement mettre les canots de sauvetage à la mer et assurer une plus grande sécurité aux personnes qui sont dans la nécessité journalière de fréquenter ces cales.

Veuillez agréer, etc.

DURAND, Ancien syndic à Ouessant.

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