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Fenêtres sur le passé

1896

Le retour des Islandais

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Source : La Dépêche de Brest 15 décembre 1896

 

La campagne de pêche est terminée et les Islandais reviennent dans leur patrie.

Comme production, depuis longtemps, on n'avait pas eu une année semblable.

 

Le chiffre des exportations a surpassé les années moyennes d'un bon tiers et le stock en morues vertes en magasin pour expédier après le recensement, qui aura lieu à Bordeaux le 23 janvier, est de 150,000 quintaux,

ce qui ne s'est jamais vu ;

donc, les amateurs de morues pourront passer un bon carême.

La pêche de la Nouvelle-Ecosse ayant été aussi très forte

en ces derniers temps, les marchés des Antilles,

comme ceux d'Europe, seront approvisionnés

dans de bonnes conditions et pour longtemps.

 

L'encombrement est tellement grand en vert et en sec

que tous les jours il est expédié des navires avec complets chargements pour Halifax, Sydney, Boston, etc.,

vendus à des prix dérisoires.

 

Tant mieux !

Car les pauvres gens pourront ainsi se nourrir à bon marché.

 

Les huiles de foies de morues y ont été vendues à 60 fr. la barrique, les rogues à 30 fr. les 100 kilos ;

il ne reste plus que des morues vertes ou sèches sur le marché.

(Vertes : sont ainsi appelées quand elles sont dans le sel ; sèches :

quand elles ont été lavées et séchées.)

 

Saint-Pierre a à regretter des pertes énormes cette année,

non seulement celles des pêcheurs sur les lieux de pêche,

mais aussi celle des transports.

 

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Nous signalerons les principales :

Sarah, capitaine Hourdel, perdu en mer avec 10 à 11,000 quintaux de morues vertes ou sèches

et diverses marchandises.

 

Paul, parti tout dernièrement sous le commandement du capitaine Cornillet, avec 5,000 quintaux de morues sèches, à destination d’Halifax, a, au cours de sa traversée, deux jours après son départ, attrapé un coup de mer

qui lui a enfoncé la lisse et obligé les jambettes faire levier, vu la mauvaise construction dudit ;

dans ce mouvement, le navire a coulé bas.

 

Depuis, on a signalé la perte de l'André, parti de Saint-Pierre pour Saint-Malo (perte corps et biens), sans détails.

 

La Gazette, de Paimpol, commandée par l'excellent capitaine Dagorn, partie le 12 novembre de la Martinique

pour Saint-Pierre, n'a pas paru et est considérée comme perdue corps et biens.

 

Ce navire a dû subir le cyclone du 30 novembre signalé sur la côte du cap Hatteras (Etats-Unis) ;

peut-être insuffisamment lesté, il n'aura pas pu subir cet ouragan. »

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